MAROC – «Le Maroc a une relation unique avec les Palestiniens, bien sûr S.M. le Roi Mohammed VI est le président du Comité Al-Qods, issu de l’Organisation de la coopération islamique, et nous apprécions le rôle du Maroc dans l’aide et l’assistance au peuple palestinien et dans le soutien à la solution à deux États», a indiqué le porte-parole du département d’État américain, Ned Price.
Evoquant la reprise des relations entre le Maroc et Israël, M. Price a qualifié le Royaume de «leader», soulignant que les liens entre les deux pays ont créé de «réels avantages» et de «nouvelles opportunités de paix et de prospérité».
«Nous continuerons à nous engager avec Israël et d’autres pays de la région et même au-delà pour tenter d’élargir ce cercle d’opportunités de normalisation, et nous chercherons d’autres opportunités pour renforcer la coopération entre ces pays et entre Israël et ses voisins», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse au Centre de la presse étrangère à Washington.
Répondant à une question sur le Forum du Néguev, le porte-parole de la diplomatie américaine a rappelé que les membres de ce forum ont mis en place plusieurs groupes de travail axés sur six domaines clés : sécurité régionale, énergie propre, sécurité alimentaire et hydrique, santé, tourisme et éducation, et coexistence.
Le Forum du Néguev regroupe le Maroc, Israël, les Etats-Unis, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte.
MAURITANIE – Les boites de conserve made in Mauritanie, cela remonte au début des années 70 du siècle dernier. Elles sont à nouveau sur le marché local grâce au complexe 3M Seafood implantée à Nouadhibou, la capitale économique, par le groupe Abass et comprenant une usine pouvant produire jusqu’à 100 000 boites de conserve par jour.
Le jeune promoteur de ce projet, Moulay Idriss Abass, a injecté dans ce complexe 570 millions d’ouguiyas, soit environ 15 millions de dollars US créant ainsi 300 opportunités d’emplois directs mais permettant surtout la valorisation des produits halieutiques et une importante retenue de devises fortes.
Outre l’usine de production de boites de conserve, le complexe 3M Seafood comprend une unité de congélation d’une capacité de 110 tonnes par jour et une autre de stockage d’une capacité de 4000 tonnes.
Disposant de côtes réputées pour être parmi les plus poissonneuses au monde, la Mauritanie exporte chaque année environ 1 200 000 tonnes de poissons.
En juin 2022, elle a renouvelé avec l’Union européenne ce qui est considéré comme le plus grand accord de pêche de cette entité européenne établi, pour la première fois, en 1987. Grâce à cet accord, la Mauritanie reçoit, sur 6 ans, une compensation financière de 57,3 millions d’euros par an, auxquels s’ajouteront 3,3 millions d’euros destinés exclusivement à la promotion de la pêche locale.
Il permettra à 86 navires européens de pêcher dans les eaux mauritaniennes jusqu’à 290 000 tonnes de poisson par an.
SYRIE – Les forces kurdes en Syrie ont annoncé vendredi 6 janvier avoir arrêté une centaine de djihadistes au cours d’une opération qui a duré une semaine contre des cellules du groupe Etat islamique, après une attaque meurtrière dans le nord du pays. Six membres des forces de sécurité kurdes et un jihadiste avaient été tués le 26 décembre lors d’un assaut raté revendiqué par l’EI contre le quartier général des forces kurdes à Raqqa, qui visait une prison où sont détenus des jihadistes.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes) avaient par la suite proclamé l’état d’alerte dans les régions sous leur contrôle dans le nord de la Syrie et lancé une opération pour «pourchasser les cellules» de l’EI. Dans un communiqué vendredi, elles ont précisé avoir ratissé 55 villages et fermes ainsi que de «vastes portions de la frontière syro-irakienne».
L’opération a permis «l’arrestation de 154 terroristes recherchés et des criminels», dont 102 membres de l’EI, et de déjouer des attaques que le groupe djihadiste prévoyait de lancer contre les villes de Qamichli et Hassaké durant les fêtes de fin d’année, selon le communiqué.
IRAK – La 25e Coupe du Golfe, qui se déroule du 6 au 19 janvier à Bassora, marque le retour de l’Irak dans l’organisation de manifestations sportives. L’accueil de cet événement biennal devrait renforcer les relations avec les voisins du Golfe. Cette coupe réunit le pays hôte avec Oman, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, le Yémen, Bahreïn et le Koweït. Un grand défi pour l’Irak, martyrisé par les conflits et une corruption rampante.
Plus de 10 000 supporters étrangers ont fait le déplacement jusqu’à la grande ville du Sud irakien, selon une source au sein de l’administration régionale. À la mi-décembre, les autorités irakiennes avaient annoncé l’annulation des frais de visa pour les supporteurs venus assister à la compétition.
Pour la première fois depuis plus de 40 ans, l’Irak organise une édition de la Coupe du Golfe. La dernière avait eu lieu en 1979. Car après l’arrivée au pouvoir de Saddam Hussein cette année-là est survenue la guerre contre l’Iran (1980-1988), puis l’invasion du Koweït par l’Irak et la Guerre du Golfe (1990-91), l’invasion emmenée par les États-Unis (2003) et le fratricide conflit interconfessionnel (2006-2008).
L’Irak devait organiser une édition en 2014, mais le tournoi avait finalement été déplacé vers l’Arabie saoudite en raison de craintes liées à la sécurité.
Bassora s’est refait une beauté. La corniche a été rénovée, des hôtels construits, des rues pavées. Au total, le gouvernement irakien a alloué 33 millions de dollars à la Fédération irakienne de football.
IRAN – La justice iranienne a annoncé la pendaison samedi de deux hommes reconnus coupables d’avoir tué un paramilitaire lors des manifestations déclenchées par le décès en détention de la jeune irano-kurde Mahsa Amini.
« Mohammad Mehdi Karami et Seyed Mohammad Hosseini, les principaux auteurs du crime qui a conduit au martyre de Rouhollah Ajamian, ont été pendus ce matin » samedi, a indiqué l’agence de l’autorité judiciaire Mizan Online.
Les deux hommes étaient accusés d’avoir tué ce membre de la milice des Bassidji, liée aux Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique d’Iran, le 3 novembre à Karaj, à l’ouest de Téhéran.
Le tribunal de la première instance les avait condamnés à mort le 4 décembre et la Cour suprême d’Iran avait confirmé le 3 janvier leurs peines.
Les exécutions de samedi surviennent malgré une campagne d’ONG appelant Téhéran à épargner Mohammad Mehdi Karami et Seyed Mohammad Hosseini, Amnesty International ayant dénoncé un procès « inéquitable » et « expéditif ».
Mi-décembre, le père de Mohammad Mehdi, Mashallah Karami, avait diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il implorait les autorités d’annuler la peine de mort contre son fils.
Il y décrivait son fils comme un champion de karaté, membre de l’équipe nationale et ayant gagné des compétitions en Iran.
LIBAN – Sur le site Ici Beyrouth, Belinda Ibrahim écrit sur les fêtes de fin d’année : « 80 % de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté. Mais les Libanais n’ont pas perdu, pour autant, leur goût pour l’exhibitionnisme. Que leurs concitoyens dorment le ventre vide ou qu’ils meurent d’un AVC ou d’une crise cardiaque faute de n’avoir pas pu acheter un bêtabloquant dont le prix est inabordable ne semble pas émouvoir les fêtards. Avoir le goût à la fête a toujours été le propre du Libanais qui vit d’ailleurs souvent bien au-dessus de ses moyens. Mais là où la situation est insoutenable, c’est lorsque l’affichage des buffets du Nouvel An, champagne, caviar et feux d’artifice compris est partagé sur les réseaux sociaux. S’il est tout à fait normal pour les personnes qui peuvent se permettre ces plaisirs de se les payer, il est choquant, en temps de crise aigüe, de l’afficher. Dégustez votre caviar à la louche à l’abri des regards. Pourquoi le montrer publiquement ? Quel manque de tact et de solidarité ! Quant aux dîners de gala organisés dans les lieux luxueux du pays, pourquoi ne pas avoir proposé d’inclure, au menu de la soirée, une donation à des ONG, histoire d’alléger un tant soit peu les souffrances d’autrui (et peut-être de se donner bonne conscience, à condition d’être capable d’empathie).
Mais non, il a fallu se faire agresser (virtuellement) par des robes en strass, des décolletés affriolants, des femmes ultras maquillées et affublées de bijoux, tels des sapins de Noel enguirlandés. Le champagne coulait à flots, les feux d’artifice qui équivalaient à des sommes mirobolantes en USD ont été brûlés pour un moment aussi illusoire que fugitif. Pour quelques courtes minutes de plaisir qui auraient servi à nourrir des familles entières, scolariser des enfants, acheter des médicaments, et la liste est longue comme un jour sans pain au sens propre du terme. Le Libanais est (majoritairement) malheureusement un être égoïste et profondément nombriliste. C’est bien pour cela que le pays se désintègre. La cohésion du peuple est inexistante. Les Libanais se comptent individuellement, par 1 +1 +1… Il y a autant de Liban que d’individus. »
ISRAËL – Israël prévoit de sanctionner l’Autorité palestinienne pour sa volonté de demander un avis consultatif à la Cour internationale de justice en retenant les exonérations fiscales, en gelant les plans de construction dans la zone C, en pénalisant les responsables palestiniens et en prenant des mesures contre les groupes non gouvernementaux qu’il considère comme impliqués dans la guerre diplomatique contre l’État juif.
Le bureau du Premier ministre a publié des informations concernant les sanctions vendredi soir après que le cabinet de sécurité a approuvé les mesures jeudi lors d’une réunion à huis clos.
« Le gouvernement actuel ne restera pas les bras croisés face à cette guerre et répondra comme il se doit », a déclaré le bureau du Premier ministre. Il a adopté ces mesures après que l’Assemblée générale des Nations unies a voté le 30 décembre pour demander un avis consultatif à la Cour internationale de justice concernant l’illégalité de l' »occupation » par Israël des territoires palestiniens.
Israël transférera 139 millions de shekels des taxes qu’il perçoit au nom de l’Autorité palestinienne pour indemniser les familles des victimes du terrorisme palestinien. Il gèlera les taxes perçues par l’Autorité palestinienne pour compenser les allocations mensuelles que l’AP verse aux familles des terroristes impliqués dans le meurtre d’Israéliens. Cette mesure sera rétroactive au début de l’année 2022.
ISRAËL – Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a effectué jeudi soir sa première visite à la prison de Nafcha pour les prisonniers de sécurité dans le Néguev, qui est gérée par le Service pénitentiaire israélien, sous son domaine. M. Ben Gvir a vu les nouvelles ailes qui ont été construites l’année dernière pour les prisonniers de sécurité, avec des caractéristiques qui rendent plus difficile leur évasion.
Les nouvelles ailes de prison sont adaptées à une décision de la Haute Cour de justice concernant un espace de vie suffisant pour tous les prisonniers. La visite du ministre Ben Gvir avait pour but de s’assurer que les conditions offertes aux prisonniers de sécurité n’avaient pas été améliorées.
« Je suis arrivé à la prison de Nafcha jeudi soir pour m’assurer que les assassins de Juifs ne bénéficient pas de meilleures conditions suite à la construction de nouvelles cellules, et j’ai été heureux de constater que l’administration pénitentiaire n’a pas l’intention d’améliorer leurs conditions. Je continuerai à m’occuper des conditions d’incarcération des prisonniers de sécurité afin qu’ils ne bénéficient d’aucun privilège », a déclaré Itamar Ben Gvir.
Chaque cellule abrite six prisonniers dans trois lits superposés et le drapeau israélien est hissé en permanence à l’entrée de chaque aile.
SOUDAN DU SUD – Six journalistes ont été arrêtés au Soudan du Sud après la diffusion d’une vidéo qui montrait le président Salva Kiir urinant sur lui lors d’une cérémonie officielle, indique le Comité de protection des journalistes (CPJ), qui exige leur libération.
Les journalistes de la télévision publique ont été interpellés mardi par des agents des Services de la sécurité nationale, selon le CPJ, basé à New York, qui cite des médias locaux et d’autres sources proches du dossier, dans un communiqué diffusé vendredi soir.
Ils font l’objet d’une enquête après la diffusion d’une vidéo, devenue virale en décembre sur les réseaux sociaux, qui montrerait le chef de l’Etat, âgé de 71 ans, urinant sur lui lors d’une cérémonie officielle.
Ces arrestations correspondent « à une tendance des forces de sécurité à recourir à la détention arbitraire lorsque des responsables estiment qu’une couverture médiatique est défavorable », a souligné le représentant du CPJ pour l’Afrique subsaharienne Muthoko Mumo. « Les autorités devraient libérer sans condition les journalistes et s’assurer qu’ils peuvent travailler sans être intimidés ou menacés d’être arrêtés ».
Le Syndicat des journalistes du Soudan du Sud a également appelé à la « fin rapide » des investigations concernant les six journalistes, soupçonnés « d’avoir eu connaissance de la diffusion d’une séquence précise (de la vidéo) auprès du public ». « S’il y a eu faute professionnelle ou infraction », les autorités doivent « la traiter d’une manière juste, transparente et conformément à la loi », a-t-il poursuivi dans un communiqué.
RCA – Près de 3,4 millions de personnes auront besoin en 2023 d’aide humanitaire et de protection en République centrafricaine (RCA), a alerté une agence des Nations Unies, relevant que la crise humanitaire dans ce pays d’Afrique centrale continue de s’exacerber.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), ces 3,4 millions de personnes dans le besoin constituent une augmentation de 10% par rapport à 2022. Parmi elles, 2 millions de personnes auront « des besoins complexes et sévères menaçant leur bien-être physique et mental ». L’ONU et ses partenaires auront besoin de 465 millions de dollars pour leur assistance humanitaire en 2023. L’impact de la guerre en Ukraine, conjugué à l’insécurité dans certaines zones et les conséquences du changement climatique sur les communautés les plus vulnérables, auraient lourdement contribué à l’augmentation des besoins.
Suite aux violences envers les civils et l’insécurité dans les localités situées hors des centres urbains, OCHA estime que plusieurs milliers de personnes voient augmenter « leur niveau de vulnérabilité » ainsi que leurs moyens de subsistance « s’éroder ». Dans ces conditions, leur accès à la nourriture et aux services de base notamment les soins de santé et l’eau est drastiquement limité. Sur le terrain, les effets de l’inflation sont visibles dans le panier des ménages. Les prix du blé, du riz et de l’huile végétale ont augmenté jusqu’à 56% sur les marchés locaux.
KENYA – Un suspect a été arrêté après le meurtre au Kenya d’un militant des droits des personnes LGBTQ, dont le corps a été découvert dans une malle en métal, suscitant un tollé national, a indiqué ce vendredi 6 janvier la police.
Le corps d’Edwin Chiloba, un designer et mannequin âgé de 25 ans, avait été retrouvé mercredi sur le bas-côté de la route à quelque 40 km de la ville d’Eldoret, dans la vallée du Rift, selon les médias locaux.
Au Kenya, les personnes LGBTQ sont confrontées à la précarité et aux discriminations dans une société majoritairement chrétienne et conservatrice où l’homosexualité est taboue, comme dans de nombreux pays d’Afrique. Les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont punies par la loi, avec des peines pouvant aller jusqu’à 14 ans d’emprisonnement.
« Nous avons un suspect en garde à vue, nous enquêtons sur son rôle dans ce meurtre », a déclaré Peter Kimulwo, chef des investigations au Bureau de la direction des enquêtes criminelles à Eldoret.
« Nous le détenons en tant que principal suspect car il y a des indices le désignant mais tout cela fait l’objet d’investigations », a-t-il ajouté à la presse.
Selon lui, le suspect serait un ami de longue date de la victime. La police cherche également des personnes ayant été vues en train de charger un coffre en métal dans une voiture au domicile de la victime. Selon une source policière ayant requis l’anonymat, Edwin Chiloba a été « étranglé » après avoir été « torturé ».
RDC – Comme annoncé, les rebelles du M23 se sont retirés vendredi d’un camp militaire conquis il y a deux mois dans l’est de la République démocratique du Congo, devant des habitants pas forcément rassurés mais heureux de sortir d’une « prison à ciel ouvert ».
Des médias, dont une équipe de l’AFP, a pu assister à une cérémonie organisée pour l’occasion entre le mouvement rebelle et des militaires kényans de la force régionale d’Afrique de l’est (EAC), chargée de s’assurer du désengagement du M23 des zones qu’il a conquises ces derniers mois dans la province du Nord-Kivu.
Ce camp militaire, la plus grande base de l’armée congolaise dans la région qui, silencieux et envahi par la végétation, donne maintenant l’impression d’avoir été abandonné depuis des années, est situé à Rumangabo, à une quarantaine de km au nord de Goma, la capitale provinciale.
Une cérémonie similaire avait été organisée le 23 décembre à Kibumba, à environ 20 km plus au sud, localité marquant depuis environ deux mois la ligne de front la plus proche de Goma.
Ces retraits du M23 font suite aux décisions d’un sommet qui, le 23 novembre à Luanda, avait demandé un cessez-le-feu et le départ des rebelles des zones conquises depuis un an.
Le M23 s’est dit cette semaine « déterminé à mettre en œuvre les résolutions » de Luanda.
Mais pendant qu’il se retire de certaines positions, il continue son offensive dans d’autres secteurs de la région, vers l’est en direction de l’Ouganda et à l’ouest vers le territoire congolais du Masisi.
BURKINA – Le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a appelé ce samedi les autorités de transition au Burkina Faso à mener une enquête « rapide, complète, impartiale et transparente » après le massacre de 28 personnes.
Volker Türk se félicite que Ouagadougou ait annoncé l’ouverture d’une enquête mais souhaite également que les autorités « demandent des comptes à tous les responsables, quelle que soit leur position ou leur rang ».
Des supplétifs de l’armée ont été accusés d’avoir tué 28 personnes à Nouna, chef-lieu de la province de la Kossi (nord-ouest), dans la nuit du 30 au 31 décembre, la veille du Nouvel An, un massacre qui fait craindre un cycle de représailles entre communautés dans ce pays meurtri par la violence jihadiste depuis 2015.
« J’ai envoyé une lettre au ministre des Affaires étrangères soulignant ce message exact » car « les victimes et leurs proches ne méritent pas moins », a ajouté le responsable onusien dans un communiqué.
Le bureau de l’ONU aux droits de l’homme a précisé que ses sources locales avaient attribué ces morts aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), une milice constituée de supplétifs de l’armée pour combattre les jihadistes.
Selon le communiqué, les VDP sont arrivés dans la ville de Nouna, tuant 28 personnes « en représailles apparente de l’attaque d’une base militaire la nuit précédente » par des jihadistes présumés du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe), affiliés à Al-Qaïda.
Après le massacre, le Collectif contre l’Impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), organisation de défense des droits humains au Burkina, avait également dénoncé « des exactions » commises par des VDP.
MALI – Cela aura pris six mois. L’« issue heureuse » tant repoussée semblait devenue inéluctable, mais les autorités maliennes de transition ont tout de même réussi à créer un effet de surprise. La grâce présidentielle attendue depuis la signature d’un mémorandum entre Abidjan et Bamako, il y a tout juste deux semaines, n’a pas eu lieu lors des vœux présidentiels, ni lors de la visite la semaine dernière du médiateur togolais, le président Faure Gnassingbé – qui signe au passage un important succès diplomatique. De quoi faire resurgir les doutes sur les intentions réelles de Bamako et sur l’état des négociations.
L’annonce réussit ainsi à surprendre malgré tout et frappe fort : le président de la Cédéao, Umaru Sissoco Embalo, est directement ciblé, avec des formules ironiques qui frisent même l’insulte. Sa menace de sanctions, pourtant suspendue, est qualifiée d’« agressive ». « Depuis le 14 janvier, le Mali ne figure plus sur la liste des pays intimidables », assène avec mépris le communiqué gouvernemental, en référence à l’importante journée de mobilisation de l’année passée contre les sanctions économiques alors imposées par l’organisation ouest-africaine pour accélérer un retour du Mali à l’ordre constitutionnel.
Une date récemment instaurée en jour férié et baptisée « journée nationale de la souveraineté retrouvée », qui sera assurément l’occasion, la semaine prochaine, d’un nouveau morceau de bravoure. Bamako cède mais sans courber l’échine.
ETATS-UNIS – Il aura fallu quatre jours et quinze votes. A minuit et demi dans la nuit de vendredi à samedi, Kevin McCarthy a finalement obtenu suffisamment de suffrages pour devenir le 55e « speaker » de la Chambre des représentants, avec 216 voix sur les 428 décomptées. Ce qui n’est d’ordinaire qu’une formalité pour le chef d’une majorité parlementaire s’est transformé en suspense haletant pour les Américains, en crise pour le parti républicain et en chemin de croix pour l’élu californien. Il devient le troisième personnage de l’Etat, derrière Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris.
« On sait que la démocratie est brouillonne, mais c’est ce qui nous sépare des régimes autoritaires », avait défendu en amont du quatorzième vote Patrick McHenry (Caroline du Nord). Un échec à une voix près lors de ce énième tour avait entraîné un incident dans l’hémicycle, avec un élu républicain retenant physiquement l’un de ses collègues face au dissident Matt Gaetz, après déjà un échange tendu entre le membre du Freedom Caucus et Kevin McCarthy .
Pour retourner les opposants, McCarthy a noué un accord politique avec Chip Roy, un élu conservateur du Texas ayant les moyens d’emmener avec lui plus d’une dizaine de réfractaires.
Les concessions portent sur les règles de fonctionnement de la Chambre, avec plus de sièges pour le courant conservateur dans les commissions, mais aussi des assurances données sur leur capacité à pouvoir lancer une révocation du « speaker ».
SENEGAL – Le principal opposant sénégalais Ousmane Sonko, candidat à l’élection présidentielle de 2024, « dépeint comme anti-Français », affirme n’avoir « rien contre » la France mais l’appelle à un « partenariat gagnant gagnant » avec l’Afrique, dans un entretien aux médias France 24 et RFI.
« On a été dépeint comme étant des anti-Français notoires. Nous n’avons rien contre la France. Nous avons un discours qui peut gêner parce que c’est un discours qui appelle à une rupture dans les relations » entre Paris et les pays africains, a affirmé M. Sonko.
« Il y a des traditions séculaires entre le Sénégal et la France » mais elles « ne sont pas totalement roses pour le Sénégal. Nous voulons continuer des partenariats mais dans le sens gagnant gagnant » avec « une révision d’un certain nombre d’axes, au niveau économique surtout » et dans les domaines des ressources naturelles et de l’immigration, a précisé le président du parti des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), également maire de Zinguichor (sud).
Evoquant la Russie, M. Sonko a indiqué que « ce qui est attendu (de ce pays) n’est pas un partenariat de guerre » mais « des partenariats plus larges qui englobent toutes les questions de développement ».
Or, « ce qu’on voit dans certains pays africains ne semble pas aller dans ce sens. On est dans le remplacement. Est-ce que ce par quoi on remplace vaut mieux que ce qu’on remplace ? Je n’en suis pas totalement sûr », a-t-il ajouté.
CAMEROUN – UE – La Commission européenne va demander au conseil de l’Union européenne, c’est à dire aux ministres des États-Membres, de placer le pays sur une liste noire d’États sanctionnés… En langage bruxellois, on appelle cela « un carton rouge ». Depuis 2013, six autres pays en ont déjà reçu un, parmi lesquels les Comores, la Guinée ou encore le Sri Lanka. En clair, le Cameroun va être exclu du marché européen des produits de la mer.
Le commissaire européen à la Pêche, Virginijus Sinkervicius, reproche aux autorités de Yaoundé de n’avoir rien fait depuis un an pour freiner la pêche illicite. Le Cameroun, dit-il, a même « continué à enregistrer des navires de pêche opérant en dehors de ses eaux sans que leurs activités ne fassent l’objet d’un quelconque suivi ».
Sur le plan pratique, cette interdiction des produits de la pêche ne change rien pour le Cameroun qui n’exporte pas vers l’Europe pour des raisons de non-respect des règles sanitaires. Reste que le signal envoyé est négatif. Depuis 2010, l’Union européenne pratique une tolérance zéro envers la pêche illicite non déclarée et non réglementée, et ce afin de contribuer à la préservation de la biodiversité marine. La pêche illicite, c’est notamment celle qui se pratique dans les aires de reproduction des poissons ou dans les zones protégées.
FRANCE – Conscient qu’une réforme des retraites est nécessaire, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT réaffirme son opposition à «celle que propose le gouvernement». «Faire travailler les salariés plus longtemps ne résout rien du tout», martèle sur France Inter ce samedi le syndicaliste qui rappelle que «c’est la huitième réforme depuis 1993 et les 8 proposent la même chose : travailler plus longtemps ou cotiser plus longtemps». Philippe Martinez réclame, quant à lui, une hausse des cotisations et de leur durée.
Se réjouissant que, pour une fois, tous les syndicats, y compris la réformiste CFDT, soient opposés à la réforme des retraites voulue par le gouvernement, Philippe Martinez promet de «fortes mobilisations» si l’exécutif ne revoit pas sa copie. La date des manifestations sera a priori annoncée mardi 10 janvier, le jour où les syndicats se réuniront à la Bourse du Travail, à Paris mais aussi où la réforme des retraites du gouvernement sera présentée, comme l’avait annoncé Emmanuel Macron le 12 décembre.