JORDANIE – La tension est retombée à Amman après quelques jours de crises qui ont révélé des fractures profondes au sein de la famille royale et du pouvoir. Le prince Hamza, accusé de comploter contre le roi Abdallah II, son demi-frère, a réitéré son allégeance au trône. « Je resterai fidèle à l’héritage de mes ancêtres, à Sa Majesté le roi ainsi qu’à son prince héritier, et je me mettrai à leur disposition pour les aider et les soutenir », a écrit le prince dans le texte publié lundi soir par le palais royal. La réconciliation s’est déroulée au domicile d’un oncle du roi, le prince Hassan Ben Talal. Selon des politologues, on assiste en Jordanie au « début d’une crise et pas à la fin. Cela montre qu’il faut des réformes tant politiques qu’économiques et démocratiques ». Le pouvoir aurait pu exagérer la menace afin de dissuader la population de manifester contre la corruption et la mauvaise situation économique.

ISRAËL – Au lendemain de consultations entre le président Reuven Rivlin et les partis élus aux législatives du 23 mars, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a été désigné aujourd’hui pour former le prochain gouvernement. «J’ai pris ma décision sur la base des recommandations des partis, qui indiquent que le député Benjamin Netanyahu a une plus grande possibilité de former un gouvernement, a déclaré le président Rivlin lors d’une déclaration télévisée. Les tractations se poursuivent pour atteindre la majorité de 61 sièges, mais le président reconnaît qu’ « aucun candidat n’a de réelle possibilité » de parvenir à ce seuil. Pendant ce temps, le procès pour corruption suit son cours.
MOZAMBIQUE – « Palma est à 100 % sous le contrôle des autorités mozambicaines », a assuré à la presse M. Tualibo, le gouverneur de la province de Cabo Delgado, après avoir visité la localité, accompagné de journalistes. Le commandant des opérations militaires est moins catégorique, il affirme que la zone est « sûre » mais ne dit pas que toute la ville est repassée sous le contrôle de l’armée. Lionel Dyck, fondateur et patron de Dyck Advisory Group (DAG), société militaire privée ayant renforcé les troupes mozambicaines, estimer »« improbable » que l’armée mozambicaine ait repris Palma. « Les insurgés rodent toujours » estime également un spécialiste sud africain de la sécurité. La seule zone vraiment sécurisée serait celle d’A fungi où est implanté le site gazier de Total.
INSOLITE – Il voulait rentrer en Norvège pour chercher des papiers, pour ensuite retourner en Suède où il a un chantier en cours. Mais pour éviter la quarantaine obligatoire il a décidé de franchir la frontière en ski à travers les montagnes mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu. En raison des conditions météo difficiles, il n’a pu faire “que” 25 kilomètres avant d’être aidé par un éleveur de rennes, puis deux pêcheurs, qui ont alors contacté les secours. « Il était mouillé et il avait froid » raconte un secouriste. Il était aussi “énervé” et il ne s’est “pas excusé” d’avoir fait se déplacer les secours. L’homme a finalement été placé en quarantaine dans un hôtel du comté de Trøndelag. Il devrait être entendu par les autorités et pourrait être poursuivi pour violation des règles de quarantaine. Il devra peut-être aussi payer une partie de la facture de l’opération de secours. Ce qui l’énerverait davantage…

NIGERIA – 1.844 détenus se sont échappés d’une prison nigériane située dans la ville de Owerri, dans le sud-est du pays, après une attaque menée par des hommes armés de grenades lancées par roquette, de mitrailleuses, d’explosifs et de fusils, a fait savoir l’administration pénitentiaire. La police soupçonne les Peuples autochtones du Biafra (IPOB), un groupe séparatiste actif et interdit au Nigeria, d’être à l’origine de l’attaque, mais un porte-parole de l’IPOB a nié toute implication. La tension est forte dans la région depuis plusieurs mois avec l’attaque de plusieurs postes de police.Le président Buhari a condamné cette attaque, qualifiant ses auteurs de « terroristes » et d’« anarchistes », sans toutefois nommer l’IPOB. Le système judiciaire nigérian est particulièrement corrompu et lent, et plus de 70 % des détenus n’ont jamais eu de procès. Des dizaines de milliers d’entre eux croupissent, oubliés, derrière les barreaux des prisons à travers le pays.
TURQUIE – Ursula von der Leyen et Charles Michel, qui président respectivement la Commission et le Conseil européen,sont aujourd’hui à Ankara pour tenter d’apaiser les relations avec le président Erdogan. Plus que le respect de la démocratie et des droits humains, les relations avec la Grèce et la Libye, le renouvellement des financements européens pour fixer les 3,5 millions de réfugiés syriens présents sur le sol turc, de possibles facilités de visas pour les Turcs, l’union douanière sont au menu des discussions. L’Allemagne, pour des raisons de politique intérieure, préfère caresser Erdogan dans le sens du poil. Le président turc pourra dire à ses hôtes qu’il se sent victime d’un « coup d’État politique » de la part des 104 anciens amiraux qui se sont prononcés contre son projet de canal d’Istanbul censé contourner le Bosphore, construit avec des fonds qataris.
ASTRAZENECA – « Nous pouvons désormais le dire, il est clair qu’il y a un lien avec le vaccin. Ce qui cause cette réaction, cependant, nous ne le savons pas encore » a déclaré au quotidien italien Il Messagero Marco Cavalieri, responsable de la stratégie sur les vaccins à l’Agence européenne des Médicaments (EMA). Des dizaines de cas ont déjà été recensés, dont plusieurs se sont soldés par un décès. Au Royaume-Uni, il y a eu 30 cas et sept décès sur un total de 18,1 millions de doses administrées au 24 mars. Un article publié par un collectif de chercheurs et de médecins propose une explication à ces cas de thromboses. Le sérum en lui-même ne serait pas en cause, mais il pourrait, dans de très rares cas, être injecté par erreur en intraveineuse et non en intramusculaire.

VENEZUELA – Depuis une quinzaine de jours, l’armée vénézuélienne a déclenché une offensive, sur son sol, contre des dissidents de l’ex-guérilla colombienne des Farc qui a fait quelques dizaines de morts dans les deux camps et provoqué l’exode vers la Colombie de quelque 5000 Vénézuéliens qui craignent pour leur vie. Caracas accuse Bogota de négliger les 2.200 kilomètres de la frontière poreuse qui sépare les deux pays et de permettre l’expansion de groupes armés. Le président Maduro a annoncé que son pays va demander une « aide immédiate » aux Nations unies pour désamorcer des mines antipersonnel posées, selon Caracas, par ces groupes armés. Il les accuse d’être liés « à l’armée colombienne et au gouvernement. « Ils sont vêtus comme des guérilleros pour servir les routes du narcotrafic », a-t-il ajouté.
CENTRAFRIQUE – Le plus puissant groupe armés du pays, l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) d’Ali Darassa, « s’engage » à « se retirer de la Coalition des patriotes pour le changement », la CPC, cette coalition rebelle formée en décembre et qui cherche, depuis, à renverser le président Touadéra. Pour justifier ce revirement, Ali Darassa invoque les souffrances qu’endurent actuellement les Centrafricains : « insécurité », « situation sanitaire », « famine » et « non-assistance humanitaire ». A la mi-mars, l’ancien président Bozizé avait indiqué qu’il prenait la tête de la CPC formée de six partis qui contrôlent les deux tiers du pays en guerre civile depuis huit ans.
TERRORISME – Le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis mardi la réclusion criminelle à perpétuité contre Réda Kriket, jugé à Paris depuis le 8 mars pour un projet d’attentat djihadiste, en lien avec l’Etat islamique, déjoué en mars 2016, à quelques semaines de l’Euro de football en France. La même peine, assortie d’une période de sûreté de 22 ans, a été demandée à l’encontre de deux de ses coaccusés, Anis Bahri et Abderrahmane Ameuroud. Des peines allant de quatre ans d’emprisonnement à treize ans de réclusion ont été requises contre quatre autres accusés, «impliqués» à des degrés moindres. Réda Kriket, un ex-délinquant de 39 ans, avait été interpellé le 24 mars 2016 en région parisienne, deux jours après les attentats de Bruxelles. Il a toujours nié avoir voulu commettre un attentat.

AIR FRANCE – Bruxelles a validé un nouveau plan d’aide de 4 milliards d’euros à la compagnie nationale. Le prêt de 3 milliards d’euros sur quatre ans accordés par l’Etat l’an dernier à Air France va être transformé en participation de l’Etat dans l’entreprise. « C’était une aide provisoire, ces 3 milliards vont devenir une aide définitive », a résumé le ministre de l’Économie, mais elle devra quand même être remboursée sur un temps long… L’État va également participer, jusqu’à un milliard d’euros, à une augmentation de capital d’Air France, ce qui en fera le premier actionnaire de la compagnie, 29,9%, contre 14,3% aujourd’hui. En contrepartie, Air France devra céder 18 créneaux horaires de décollage et d’atterrissage à Orly à d’autres compagnies, mais pas à des low cost, une perte évaluée à 40 millions par an. La compagnie en détient la moitié des 250 000 de cet aéroport. Air France devra également faire de nouvelles économies, ce qui inquiète les syndicats.
DARFOUR – Au moins 56 personnes ont été tuées et plus de 130 blessées dans des affrontements tribaux qui durent depuis quatre jours à El-Geneina, capitale du Darfour-Ouest où l’état d’urgence a été décrété dans cette région troublée de l’ouest du Soudan, a annoncé l’ONU aujourd’hui. Une centrale électrique a été détruite et les autorités ont constaté que des personnes fuyaient « vers le Tchad voisin ». En janvier, deux semaines après la fin de la mission de paix conjointe de l’ONU et de l’Union Africaine (Minuad) au Darfour, des affrontements similaires avaient fait plus de 200 morts, la plupart au Darfour-Ouest. Le conflit a éclaté dans cette région en 2003 entre des forces du régime de l’ex-président Omar el-Béchir, destitué en avril 2019 sous la pression de la rue, et des membres de minorités ethniques s’estimant marginalisées. Le conflit a coûté la vie à 300 000 personnes.

NAVALNY – Inquiets pour la santé du principal détracteur du Kremlin, qui a perdu, selon son avocate, cinq kilos depuis qu’il a cessé de s’alimenter le 31 mars, quelques-uns de ses soutiens, dont dont sa médecin personnelle et militante d’opposition, Anastasia Vassilieva s’étaient retrouvés aujourd’hui en fin de matinée devant le camp numéro 2 de Pokrov, à 100 km à l’est de Moscou. Ils demandaient à voir son directeur et les personnes chargées du suivi de la santé d’Alexeï Navalny, ce dernier ayant dit souffrir de fièvre, d’une forte toux et de douleurs au dos. Permission refusée. En milieu d’après-midi, trois fourgons de police sont arrivés et ont embarqué les participants à ce rassemblement. Selon le média soutenant le Kremlin Izvestia, Alexeï Navalny a été transféré lundi dans une unité médicale.