
BURKINA FASO – Au lendemain d’une attaque dans l’est du Burkina Faso à la suite de laquelle trois Européens et un Burkinabé étaient portés disparus, le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a confirmé ce mardi 27 avril la mort de deux de ses ressortissants. Le troisième Européen, un Irlandais, a également « été exécuté par les terroristes », a annoncé un haut responsable des services de sécurité burkinabés. On ne connaît pas, pour le moment, le sort du dernier disparu, un Burkinabé, selon des sources locales et sécuritaires à l’Agence France-Presse. Une patrouille anti braconnage, composée de militaires, de forestiers, de formateurs et de journalistes occidentaux avait été attaquée lundi par des hommes armés circulant à bord de deux pick-up et d’une dizaine de motos, selon les sources sécuritaires, qui ont précisé que des armes et du matériel, dont deux pick-up et un drone, avaient été emportés par les assaillants.
BIRMANIE – Une des plus importantes factions rebelles de Birmanie, très virulente contre la junte depuis le coup d’État qui a renversé Aung San Suu Kyi, a annoncé mardi 26 avril avoir «pris» une base de l’armée près de la frontière thaïlandaise. «Nos troupes ont pris cette base» située dans l’Etat Karen, dans le sud-est de la Birmanie, a indiqué Padoh Saw Tawnee, l’un des responsables de l’Union nationale Karen (KNU). Il n’a pas précisé s’il y avait des victimes. Interrogé, le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a confirmé l’attaque, indiquant que « des actions allaient être entreprises » à l’encontre de la brigade 5 de la KNU à l’origine de l’assaut. La KNU, forte de plusieurs milliers d’hommes, se montre particulièrement virulente envers la junte depuis le putsch.Elle assure abriter sur le territoire qu’elle contrôle au moins 2.000 opposants au coup d’État qui ont fui la répression.
SOMALIE – Au lendemain d’échanges de tirs avec les forces de sécurité qui ont fait trois morts, des miliciens loyaux à des dirigeants de l’opposition se sont déployés dans des quartiers de Mogadiscio à bord de véhicules équipés de mitrailleuses. Aujourd’hui, des habitants pris entre forces pro-gouvernementales et combattants pro-opposition, ont commencé à fuir les quartiers où des combats pourraient reprendre. Le mandat de quatre ans du président Farmaajo a expiré le 8 février sans que des élections aient pu se tenir. Les députés ont voté le 12 avril la prolongation de deux ans du mandat du président et de son gouvernement, le temps d’organiser des élections présidentielle et législatives. De plus en plus isolé dans son pays, le président n’a plus d’appui que dans son propre clan, les Marehan. Les États-Unis et l’UE ont évoqué des sanctions, mais Farmaajo peut compter sur le soutien du Qatar et de la Turquie et de ses alliés régionaux Érythrée et Éthiopie.

ALGÉRIE – Après l’annonce du démantèlement d’une cellule « criminelle » de « séparatistes », le MAK, mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, a a réfuté tout projet d’attentat en Algérie et mis «au défi» le ministère de la Défense d’apporter la preuve de ses accusations. Basé à Paris, ce mouvement, illégal en Algérie, né dans le sillage du «Printemps kabyle» de 2001, est une des bêtes noires du régime qui l’accuse de visées «séparatistes» et de racisme anti-arabe. Par ailleurs, le mécontentement social monte et se mêle aux maux habituels du mois de jeûne du ramadan: pénuries et explosion des prix organisées par des spéculateurs de plus en plus voraces, selon Dalia Ghanem, chercheuse au Carnegie Middle East Center. La crise sanitaire aurait causé la perte de « 500 000 emplois au minimum ».
IRAN – La travailleuse humanitaire irano-britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe a été condamnée à un an de prison et à une interdiction de sortie du territoire d’un an. Elle avait comparu en mars devant un tribunal de Téhéran pour « avoir participé à un rassemblement devant l’ambassade d’Iran à Londres en 2009 », selon son avocat. « Le verdict est encore préliminaire et nous faisons appel dans le délai légal de 20 jours à compter d’aujourd’hui «a-t-il précisé. Nazanin Zaghari-Ratcliffe avait été arrêtée en 2016 à Téhéran où elle venait rendre visite à sa famille et, accusée d’avoir comploté pour renverser la République islamique, ce qu’elle nie farouchement, elle avait été condamnée à cinq ans de prison. Elle a achevé de purger cette peine en résidence surveillée le 7 mars. Le Premier ministre britannique Boris Johnson estime que cette condamnation n’est pas « normale » et affirme que Londres va « travailler très dur » pour obtenir sa libération.
INSOLITE – La scène s’est passée à Nantes: un homme arrive chez sa sœur et, soudainement, s’empare de son petit chat, le frappe à coups de marteau et s’en va, le félin ensanglanté à la main. Alertée, la police retrouve rapidement l’homme dans une rue. Il tient toujours le chaton qui saigne et « présente de multiples fractures ». Dans la sacoche de l’homme, les policiers trouvent un couteau de cuisine. Entre la vie et la mort au moment de son arrivée à la clinique vétérinaire, le petit chat s’en est heureusement sorti. Sa propriétaire a pu le récupérer. L’homme, connu de la police et des services de santé, n’en était pas, semble-t-il, à son premier acte de violence. Il a été interné en psychiatrie.

BIDEN – Un plan de relance à 1900 milliards de dollars, un autre de développement économique à 2 300 milliards, c’est bien, mais il faut les financer. Pour y arriver, le président américain compte porter de 21 à 28% l’impôt sur les sociétés -Trump l’avait fait passer de 35 à 21% – et taxer davantage les riches, ceux qui gagnent plus d’un million par an soit, selon lui, 0,3% des contribuables, environ 500 000 foyers. Leur taux d’imposition pourrait passer de 20% à 39,6%. La réforme devra être votée par le Congrès, ce qui ne sera pas évident. Washington mène aussi les discussions au G20 visant à aboutir à un accord sur un taux d’imposition minimal des entreprises, qui serait identique dans les pays signataires. une proposition soutenue par Berlin et Paris. Il devrait en dire plus demain à l’occasion de son premier discours de politique générale qu’il va prononcer devant le Congrès. Le président Biden recueille 54% d’opinions favorables.
TCHAD – Au moins cinq personnes sont mortes aujourd’hui au cours de manifestations à l’appel de plusieurs partis de l’opposition et d’organisations de la société civile qui avaient été interdites par le CMT. A N’Djamena, le procureur de la République a affirmé qu’une femme avait été tuée par les manifestants qui avaient attaqué un bus. La police a dispersé à coups de gaz lacrymogène quelques manifestations sporadiques de dizaines de personnes. A Mondou, un jeune homme a été tué par la police. « Les militaires ont annoncé la couleur: gouverner dans le sang. Les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur des jeunes pour réprimer une marche pacifique », a tweeté Saleh Kebzabo, l’opposant historique à Idriss Déby Itno. A Paris, Emmanuel Macron a condamné « avec la plus grande fermeté la répression », indiqué que la France soutenait une « transition pacifique, démocratique et inclusive » et qu’il n’était « pas pour un plan de succession » après la mort du président Déby, alors que son fils Mahamat Idriss Déby dirige le conseil militaire de transition (CMT). Le président français a tenu ces propos en présence de Félix Tshisekedi qu’il recevait à l’Élysée. Le président de la RDC a déclaré qu’ « il faut revenir très vite à l’ordre démocratique ».

ISRAËL – L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) a qualifié ce mardi d' »apartheid » la politique d’Israël à l’égard des arabes sur son sol et des Palestiniens dans les Territoires occupés,. Son rapport conclut que « le gouvernement israélien maintient une domination délibérée de la population juive israélienne sur les Palestiniens à travers Israël et les Territoires occupés » et que lorsque cette « domination délibérée » s’ajoute à une « oppression systématique » et à des « actes inhumains », « il s’agit du crime d’apartheid ». Une accusation farouchement contestée par l’Etat hébreu. Pour le ministre israélien des Affaires étrangères, il s’agit d’un « tract de propagande » sans lien « avec les faits ou la vérité sur le terrain » et rédigé par une organisation mue « de longue date par un agenda anti-israélien ». Des ONG israéliennes utilisent depuis quelques mois le terme « apartheid » pour désigner les politiques d’Israël à l’égard des Arabes israéliens et des Palestiniens de Cisjordanie occupée, Gaza sous blocus et Jérusalem-Est annexée.
FRANCE MIGRANTS – Après la Croix-Rouge il y a quelques jours, l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) se retire de la zone d’attente de personnes en instance (Zapi), un centre située à 1,5 kilomètre à l’écart de l’aéroport, caché derrière la zone de décollage du terminal 2, dans une zone de fret désertique. Selon Mediapart, 126 personnes, dont 87 Indiens, y sont maintenues dans des conditions que l’Anafé juge « « pas à la hauteur des prescriptions nationales ». Les masques sont mal ou pas portés. Il n’y a aucun gel hydro alcoolique ou savon en libre-service. Les gestes barrières ne peuvent pas être respectés. Les autorités assurent que la situation est sous contrôle, mais des cas de covid ont été détectés et la crainte est réelle de voir la Zapi se transformer en cluster.
D’autre part, deux mois après leur arrivée à l’aéroport Paris Charles-de-Gaulle, cinq ressortissants algériens sont toujours bloqués dans la zone de transit international. Selon une ordonnance du tribunal administratif de Paris publiée le 22 de ce mois, les ressortissants présents « n’ont pas sollicité leur entrée sur le territoire français et ont refusé la proposition faite par la compagnie Air Algérie de les acheminer vers un nouveau pays de destination et restent, selon les écritures du préfet de police de leur plein gré dans la zone de transit international dans le but de faire pression sur les autorités algériennes afin de pouvoir se rendre en Algérie ». Le 10 avril, 20 Algériens avaient regagné Londres d’où ils venaient ou étaient partis pour la Tunisie.

UNION EUROPÉENNE – Les pays membres de l’Union européenne transmettent à Bruxelles leurs pistes pour la relance économique en vue de pouvoir prétendre au vaste fonds de 750 milliards d’euros du plan de relance européen. La Commission dispose de deux mois pour analyser les plans nationaux. Ce matin, l’Allemagne et la France ont présenté le leur et leurs ministres de l’Économie ont tenu une conférence de presse commune pour demander que l’examen de la Commission soit le plus rapide possible. « Nous avons perdu trop de temps. La croissance chinoise est repartie. Les États-Unis sont en plein essor. L’Union européenne doit rester dans la course », a déclaré Bruno Le Maire. Pour sa part, Olaf Scholz pense que « nous sommes sur la bonne voie, pas seulement en Allemagne et en France, mais aussi dans les autres États ».
BREXIT – Alors que le Parlement européen s’apprêtait approuver ce soir l’accord commercial de l’UE avec le Royaume-Uni -le résultat du vote ne sera officiellement communiqué que demain matin-, la tension monte entre Paris et Londres à propos de la pêche, les Britanniques multipliant les obstacles pour empêcher les Français de venir dans leurs eaux territoriales malgré les accords passés. La France envisage des mesures de rétorsion : « Le Royaume-Uni attend de notre part un certain nombre d’autorisations sur les services financiers. Nous n’en donnerons aucune tant que nous n’aurons pas les garanties que sur la pêche et d’autres sujets, le Royaume-Uni respecte ses engagements », a averti le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune. Affirmant que « Nous avons compris (…) la détresse, l’exaspération des marins-pêcheurs ». La ministre de la Mer, Annick Girardin, avait annoncé lundi à Boulogne-sur-Mer le déblocage d’une enveloppe de 100 millions d’euros dans le cadre d’un plan d’accompagnement de la filière pêche post-Brexit.

CHINE – Un immense nuage de sable s’est abattu dimanche sur la province de Gansu dans le nord-ouest du pays. Ce dernier a complètement avalé les habitations, les immeubles et les usines, provoquant pollution et accidents de la route. Les météorologues ont appelé les habitants à rester chez eux fenêtres fermées, d’autres phénomènes similaires étant prévus aujourd’hui. Les tempêtes de sable qui surviennent dans le pays sont souvent originaires du désert de Gobi, immense étendue sableuse répartie entre la Chine et la Mongolie. En mars, l’une d’elles avait atteint Pékin, la plus forte depuis une décennie à frapper la capitale. Pour enrayer ces tempêtes, les autorités reboisent depuis plusieurs décennies les zones périphériques des déserts, afin de créer une «Grande muraille verte» destinée à bloquer le sable.