CLIMAT – La forêt amazonienne brésilienne, victime du changement climatique et des activités humaines, a rejeté, ces dix dernières années, plus de carbone qu’elle n’en a absorbé, un basculement majeur et inédit, selon une étude publiée jeudi 29 avril par une équipe internationale dans la revue scientifique Nature Climate Change. Sans les forêts, un des «poumons» de la planète qui absorbe entre 25 et 30% des gaz à effet de serre émis par l’être humain, le dérèglement climatique serait bien pire. Mais depuis plusieurs années, les scientifiques s’inquiètent d’un essoufflement des forêts tropicales, et craignent qu’elles puissent de moins en moins bien jouer leur rôle de puits de carbone. Et l’inquiétude vient notamment de la forêt amazonienne, qui représente la moitié des forêts tropicales de la planète. Entre 2010 et 2019, cette forêt a perdu de sa biomasse : les pertes de carbone de l’Amazonie brésilienne sont environ 18% supérieures aux gains, a précisé dans un communiqué l’Institut français de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). « C’est la première fois qu’on a des chiffres qui montrent qu’on a basculé et que l’Amazonie brésilienne est émettrice » nette de carbone, explique l’un des auteurs, Jean-Pierre Wigneron, chercheur à l’Inrap.
ARCTIQUE – Des chercheurs américains et britanniques ont récemment mis en évidence l’existence dans l’océan Arctique d’un phénomène qu’ils ont appelé « bombes de chaleur ». Ces dernières pourraient expliquer pourquoi la glace marine de cette région fond plus vite que partout ailleurs dans le monde. De l’eau plus chaude venue de l’océan Pacifique arriverait sous les glaciers, explique une étude publiée ce vendredi dans Nature Communications. Dans ces zones, la glace fondrait donc par en dessous. L’eau chaude arrive par le détroit de Béring et passe ensuite par le canyon sous-marin de Barrow, au nord de l’Alaska, où ce passage étroit la canalise. Les mouvements aquatiques ainsi générés créent des poches très chaudes stagnant tout près de la surface océanique. Ces « bombes de chaleur » sont susceptibles de perdurer pendant des mois, voire des années L’arctique fond et c’est un spectacle au moins pour le croisiériste Ponant qui prévoit trois croisières en direction du pôle Nord cet été, avec à chaque fois près de 300 touristes fortunés. Une aventure qui coûte de 26 000 à 70 000 euros les seize jours, en fonction de la taille de la cabine ou de la suite (jusqu’à 115 m²) choisie…
FRANCE – Coup de tonnerre politique: « La majorité présidentielle répond très favorablement à l’initiative de Renaud Muselier » qui, mercredi, s’était dit « prêt à additionner les compétences avec les macronistes en annonçant sa candidature à une réélection à la tête de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. LaREM va donc retirer sa liste et celle qui devait la mener, la secrétaire d’État aux personnes âgées « Sophie Cluzel va intégrer ainsi que d’autres représentants de la majorité présidentielle le dispositif de Renaud Muselier ». Cette annonce de Jean Castex dans le Journal du Dimanche a mis en émoi le parti Les Républicains. Si le sortant « se félicite » de ce « rassemblement contre les extrêmes », le président LR Christian Jacob refuse l’investiture LR à la liste conduite par Renaud Muselier et Eric Ciotti se désole de ce « coup de poignard dans le dos ». En 2015, Christophe Castaner qui conduisait la liste du PS s’était retiré du second tour pour que Renaud Muselier puisse battre le Front national de Marion Maréchal Le Pen. Un rapprochement entre LR et LaREM pourrait également avoir lieu en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand-Est.
ESPACE – Après avoir passé près de six mois dans l’espace, quatre astronautes – trois Américains et un Japonais — ont quitté, samedi 1er mai, la Station spatiale internationale (ISS) à bord d’un vaisseau de la société SpaceX, pour revenir sur Terre. Ils ont atterri tôt dimanche matin au large de la ville de Panama City, en Floride. Le commandant Michael Hopkins a été le premier à émerger après l’ouverture de la trappe, faisant un petit pas de danse en prenant pied sur le pont, suivi par son compatriote Victor Glover. L’Américaine Shannon Walker et le Japonais Soichi Noguchi étaient également dans la capsule qui est revenue sur Terre. Les quatre membres d’équipage ont été en novembre les premiers astronautes d’une mission « opérationnelle » à être transportés jusqu’à l’ISS par la société spatiale d’Elon Musk. Il s’agissait du premier retour nocturne pour la NASA depuis que l’équipage d’Apollo-8 avait amerri dans l’océan Pacifique le 27 décembre 1968.
BIRMANIE – Le 1er mai a vu des manifestations dans de nombreuses villes du pays et plusieurs bombes artisanales ont explosé à Rangoun, la capitale économique. Aujourd’hui, les rassemblements ont été nombreux et très suivis avec des manifestants qui appelaient à l’avènement d’un « printemps révolutionnaire ». Be aucoup de jeunes scandaient « Notre chemin mène à la démocratie ! », avec trois doigts levés en signe de résistance, « Notre chemin mène à la chute de la dictature militaire ! ». Les forces de sécurité ont tiré, faisant au moins cinq morts. Ces rassemblements ont coïncidé avec d’autres manifestations organisées par les communautés birmanes du monde entier pour marquer ce que les organisateurs nomment « La révolution mondiale du printemps au Myanmar ».
CORÉE DU NORD – En réponse à l’administration américaine qui a déclaré que le président Joe Biden était favorable à une approche « ouverte à la diplomatie » avec la Corée du Nord sur la dénucléarisation, Pyongyang a affirmé que la diplomatie a constitué pour les États-Unis une « pancarte fallacieuse » destinée à « couvrir leurs actes hostiles » a indiqué le ministère nord-coréen des affaires étrangères, dans un communiqué diffusé par l’agence KCNA. Il a également prévenu le président américain Joe Biden qu’il avait commis une « grosse bévue » avec sa position « dépassée » envers le pays. Pas sûr que les Nord Coréens se soucient de ce débat avec l’Amérique, ils seraient plutôt à la recherche de nourriture. Un récent rapport de Human Right Watch affirme qu’ « il n’y a pratiquement pas de nourriture entrant dans le pays en provenance de Chine ». L’ONG fait aussi état de personnes « mortes de faim dans la zone frontalière », et d’une pénurie de « savon » et de « dentifrice » dans le pays. En mars, c’est l’ONU qui alertait sur la « grave crise alimentaire » et faisait état de décès par famine ». Et le 9 avril, Kim Jong-un évoquait « la marche ardue » à laquelle le pays était confronté, une expression non utilisée depuis la terrible famine des années 1990.
INSOLITE – Pas facile de dépister le coronavirus chez les petits enfants. A Vienne, en Autriche, des chercheurs ont mis au point une méthode par gargarisme qui s’est vite répandue. Ils viennent de trouver mieux: un test sous forme de » sucette » sans saveur à mettre dans la bouche pendant quatre-vingt-dix secondes. Des crèches de la ville testent actuellement le procédé et les petits se prêtent volontiers au jeu qui est totalement indolore. Cette nouvelle technique salivaire donne un résultat au bout d’un quart d’heure. Elle est fiable à 95,5%. Le risque de contamination est faible chez les jeunes enfants, mais ils ne sont pas épargnés par le variant anglais.
POLOGNE – Adam Bodnar, médiateur polonais des droits civiques, qui doit quitter son poste après un arrêt rendu par la Cour constitutionnelle, reproche à l’UE ses lenteurs à réagir aux violations de l’Etat de droit par le gouvernement conservateur nationaliste, avertissant dans un entretien à l’Agence France Presse cette semaine que la Pologne risque de devenir un pays «non démocratique». L’ombudsman avance que les populistes «tentent de neutraliser ou d’accaparer, un par un, toujours de nouveaux mécanismes du pouvoir.» A la mi-mai, la Cour constitutionnelle polonaise affronte la Cour de justice de l’UE (CJUE) opposée à un élément clé des réformes judiciaires controversées du gouvernement. La cour polonaise doit trancher sur la question de savoir si Varsovie est bien obligé de suivre les ordonnances provisoires de la CJUE, soit, en bref, lequel des droits, européen ou polonais, a la primauté sur l’autre. Si le duel juridique venait à s’envenimer, il faudra envisager un « Polexit », la menace d’une exclusion – ou d’un départ volontaire – de la Pologne de l’UE.
BÉNIN – Une centaine de détenus d’opinion (blogueurs, militants, manifestants, politiques…) s’entassent aujourd’hui dans les prisons béninoises. Plusieurs ont été arrêtés dans la foulée du scrutin présidentiel du 11 avril qui a vu la réélection de Patrice Talon. Parmi eux, Joël Aïvo, ancien doyen de la faculté de droit de l’université d’Abomey-Calavi, surnommé « le Professeur » et arrêté le 15 avril. Et également Reckya Madougou, l’ambitieuse figure de l’opposition qui vient de fêter, le 30 avril, son 47 e anniversaire dans une cellule de prison. Conseillère béninoise du président togolais Faure Gnassingbé, elle était revenue dans son pays et envisageait d’être candidate à la présidence en 2026. <elle a été arrêtée le 3 mars, accusée d’association de malfaiteurs et de terrorisme en raison de leur volonté de s’opposer aux élections. Toutes les ONG internationales des droits humains demandent au président Talon de cesser « les humiliations et conditions inhumaines » infligées aux prisonniers. Son porte-parole répond qu’ « Il n’y a pas de recul des libertés dans notre pays, mais une lutte implacable contre l’impunité et la corruption ».
VENEZUELA – Conséquence de quatre années d’hyperinflation -3000% en 2020- , le salaire minimum vient d’être une fois de plus augmenté, de 288,8% et assorti d’un coupon alimentaire de « 3 millions de bolivars » pour atteindre 10 millions. Une belle somme qui ne permet pourtant pas d’acheter un kilo de viande qui vaut 3,75 dollars ou une boîte de trente œufs ou un kilo de fromage, qui coûte 11 millions de bolivars. La situation est tellement dégradée que le président Maduro a accepté le 21 avril dernier que le Programme alimentaire mondial envoie de la nourriture en urgence pour 185 000 enfants, puis pour 1,5 million d’ici à 2024. Selon l’ONU, 30% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition.
VATICAN – Le pape François a lancé samedi un « marathon de prières » qui sera relayé par 30 sanctuaires dédiés à la Vierge Marie à travers le monde, en Pologne, au Nigeria, en Corée du Sud ou encore au Brésil. Chaque jour du mois de mai, les croyants sont appelés à prier assidûment le chapelet pour invoquer la fin de la pandémie de covid et une reprise des activités de travail et de société. Dans une « prière pour l’humanité blessée », François a évoqué « une situation actuelle dramatique, chargé de souffrances et d’angoisses », il a demandé la protection pour ceux qui pleurent leurs morts « enterrés parfois d’une manière qui blesse l’âme » et il a salué « la fatigue héroïque » des médecins, infirmières, personnels sanitaires et volontaires mettant leur vie en danger. Le souverain pontife a souhaité que la Vierge Marie Vierge Marie « touche les consciences pour que les énormes sommes utilisées pour développer et perfectionner les armements soient au contraire destinées à promouvoir des études permettant de prévenir de telles catastrophes à l’avenir ».
BRÉSIL – Alors que les syndicats ont peu commémoré le 1er mai en raison de la pandémie, des rassemblements en faveur du président brésilien ont eu lieu dans plusieurs grandes villes du pays, dont Brasília, São Paulo et Rio de Janeiro. « Avant, au 1er-Mai, il y avait des drapeaux rouges comme si on était un pays socialiste. Je suis content de voir des drapeaux verts et jaunes dans tout le pays, avec des gens qui travaillent vraiment », a réagi Jaïr Bolsonaro, lors d’une visioconférence. Il y a deux semaines, il avait déclaré qu’il attendait « un signe du peuple » pour « prendre des mesures » afin de mettre un terme aux restrictions prises localement. En ce premier mai, les banderoles de ses partisans réclament une « intervention militaire » pour renforcer ses pouvoirs. Mardi, une commission d’enquête parlementaire se penchera sur la façon dont le gouvernement a géré la crise sanitaire.