Une canicule inédite frappe actuellement les eaux de l’Atlantique. L’océan subit en ce mois de juin des épisodes caniculaires particulièrement forts du sud de l’Islande jusqu’en Afrique, avec des anomalies de températures de plus de 5°C au large des îles britanniques. Ce phénomène extrême, qui suscite une vive inquiétude, va provoquer selon les scientifiques une hécatombe invisible d’espèces marines.
Une canicule similaire avait touché les eaux de la Méditerranée l’an dernier, avec notamment une différence de plus de 6 degrés par rapport à la normale au large de Marseille à la mi-juillet 2022 et des conséquences sur une cinquantaine d’espèces marines. Des épisodes qui pourraient bien se reproduire dans les années à venir, avec encore plus de force, en raison du réchauffement climatique.
Le réchauffement de l’Atlantique n’est pas une exception, mais la localisation de ce phénomène a pris de court les spécialistes.
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ce phénomène extrême, comme la réduction des poussières sahariennes transportées par le vent ou celle des émissions de soufre des navires, deux types d’aérosols qui ont en temps normal un effet refroidissant sur l’atmosphère. Mais « ça reste à l’état d’hypothèses », estime Jean-Baptiste Sallée, océanographe et climatologue au CNRS français.