Selon une ONG et les médias d’État syriens, les jihadistes et leurs alliés, engagés dans une vaste offensive contre le régime dans le nord-ouest de la Syrie, se sont rapprochés vendredi de la grande ville d’Alep, qu’ils ont également bombardée. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a fait état d’une cinquantaine de localités conquises par les jihadistes lors de leur avancée fulgurante, ajoutant que les combats avaient fait au moins 242 morts depuis mercredi.
Un responsable de la sécurité a indiqué que l’armée syrienne avait «envoyé des renforts» à Alep mais assuré que les assaillants «ne sont pas parvenus aux limites de la cité». Le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et des formations alliées, certaines proches de la Turquie, ont lancé cette offensive mercredi contre les forces gouvernementales.
Il s’agit des plus violents affrontements depuis 2020 dans le nord-ouest de la Syrie, où la province d’Alep, en grande partie aux mains du régime de Bachar al-Assad, jouxte le dernier grand bastion rebelle et jihadiste d’Idleb. Les combattants de HTS et ses alliés sont parvenus vendredi matin aux abords d’Alep, la deuxième ville de Syrie.
Les jihadistes et leurs alliés ont coupé jeudi la route vitale reliant la capitale Damas à Alep, selon l’OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, . Ils ont également pris le contrôle de l’intersection de la route entre Alep et la ville côtière de Lattaquié, d’après la même source. L’aviation russe a intensifié ses frappes aériennes, selon cette source.
Dans une conférence de presse, le chef du «gouvernement» autoproclamé à Idleb, Mohammad al-Bachir, a affirmé jeudi que l’offensive avait été lancée car le régime avait «commencé à bombarder les zones civiles, ce qui a provoqué l’exode de dizaines de milliers de civils». Le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a indiqué que «plus de 14’000 personnes, dont près de la moitié sont des enfants, ont été déplacées» par les violences.