En décembre dernier, le président Tebboune affirmait à sa presse que « l’année 2023 sera couronnée par l’adhésion aux Brics ». En août, il était « sûr qu’il y aura de bonnes nouvelles ». Il était allé en Russie, en Chine, en Turquie pour mobiliser les soutiens à sa candidature. Et il était revenu satisfait. Les informations sérieuses courraient cependant sur le fait que Tebboune n’avait obtenu qu’un accueil poli masquant en réalité un échec.
La presse aux ordres démentait tout refus de l’adhésion algérienne, allant jusqu’à accuser le Maroc d’être à l’origine de fausses rumeurs par jalousie du succès de son puissant voisin à l’international.
Les journalistes baissaient quand même d’un ton après avoir parlé victorieusement des BRICSA, le A représentant bien sûr l’Algérie…
Politiquement, stratégiquement, Alger est en phase avec les Brics. Pas économiquement.
Il y a quelques jours, un rapport du chercheur italien Marco Barato intitulé “Réflexions sur l’échec de l’Algérie à rejoindre les BRICS” et publié dans le journal italien «Mediterranean News» expliquait l’échec algérien. Il reprenait des motifs déjà évoqué par Tunisie Direct : faiblesse d’une l’économie trop rentière, monopoles publics au détriment des entreprises privées, manque d’investissements, bourse en panne, système bancaire défaillant… L’Algérie n’est pas au niveau des Brics et des autres prétendants. Le PIB argentin s’élève à 43 000 dollars, l’Algérien à 3 700 ; les réserves dont se vante Alger se montent à 64 milliards de dollars, celles de l’Indonésie à 140 millions.

Discrètement, Abdelmajid Tebboune a reconnu il y a peu que la partie était perdue : « Nous nous sommes entendus pour que l’accession commence par une première phase, celle d’un Etat membre observateur. Une belle formule qui évite de parler d’un échec qui ne sera jamais reconnu. Mais pour ne pas subir une humiliation, Tebboune n’est pas en Afrique du Sud où il a envoyé son ministre des Finances Laâziz Faid chargé de discuter avec les participants, plus de cinquante, des perspectives de coopération avec l’Algérie.
Il est possible que des adhésions soient validées, les favoris étant l’Argentine et les Emirats arabes unis. Pour l’Algérie, ce sera d’ici à 2030. Avant, il y aurait son admission à la Banque de développement de l’Organisation.