En 2018, des scientifiques ont fait une découverte majeure dans les sols gelés de la Sibérie, au nord-est de la Russie. L’équipe d’Anastasia Shatilovich, chercheuse de l’Institut des problèmes physico-chimiques et biologiques en sciences du sol RAS en Russie, a réussi à faire revivre deux vers microscopiques congelés, découverts en Sibérie. Assimilés à des vers ronds et effilés, ils appartiennent à la famille des nématodes. Ils ont été extraits du permafrost à quarante mètres de profondeur. Et on vient enfin de connaître leur âge… plus que canonique.
L’annonce a été révélée le 27 juillet 2023 par la revue scientifique PLOS Genetics. La datation a pu être réalisée à partir du matériel végétal présent dans le pergélisol (autre nom du permafrost). Elle indique que l’un des deux nématodes n’avait pas dégelé depuis une période qui s’étend de 45 839 à 47 769 ans. Ce ver microscopique a ainsi été désigné comme la plus ancienne forme de vie.
L’ADN du nématode, analysé en Allemagne, a révélé qu’il s’agissait d’une espèce inconnue, surgie du passé, relaye le quotidien suisse Le Temps . Il répond au nom scientifique de panagrolaimus kolymaensis.
« Les précédents records pour des nématodes étaient de 25 ans pour le plectus murrayi, trouvé endormi dans des mousses congelées, et de 39 ans pour tylenchus polyhypnus, desséché dans un herbier », rapporte Le Temps.
Au-delà de l’intérêt scientifique, ces découvertes font planer la menace d’une libération incontrôlée de virus avec la fonte du permafrost. Le dégel du pergélisol libère des matières organiques figées depuis des millénaires, notamment des bactéries et des virus, dont certains peuvent encore se reproduire. Ces agents pathogènes pourraient représenter un risque pour la santé publique. Certains, comme les bactéries, pourraient toutefois poser davantage de problèmes.
Plusieurs épidémies inattendues de maladies liées au charbon causées par bacillus anthracis, ont eu lieu en Sibérie notamment.