Ce lundi, les deux organisations non gouvernementales américaines Egyptians Abroad for Democracy et Codepink ont déposé plainte auprès du pôle crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris, pour des faits produits entre 2016 à 2019.
Précisément, les deux ONG ont saisi le parquet national antiterroriste (PNAT) sur les motifs de «crimes contre l’humanité et torture» ayant été commis par des responsables égyptiens et «complicité de crimes contre l’humanité» par des responsables français.
Elles accusent les militaires égyptiens d’avoir, sous complicité des autorités françaises, profité d’informations confidentielles pour envoyer des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés, à la frontière égypto-libyenne. Ces bombardements auraient causé la mort de plusieurs centaines de civils innocents.
L’affaire avait été révélée par le média d’investigations Disclose, qui précise que plusieurs soldats français missionnés dans le cadre de l’opération Sirli, ont alerté à de nombreuses reprises leur hiérarchie, sur les agissements des forces militaires égyptiennes.
En réponse aux révélations, le ministère des Armées avait porté plainte en novembre 2021 pour «violation du secret de la défense nationale», tandis que son porte-parole de l’époque, Hervé Grandjean expliquait qu’une «enquête interne» avait été lancée au sein des Armées «pour vérifier que les règles ont bien été appliquées», par les partenaires égyptiens.
Après le dépôt de plainte en France par les deux ONG, les plaignants comptent sur l’ouverture d’une enquête claire. La justice française permet, de part compétence universelle, de poursuivre des individus à l’étranger, qu’ils soient français ou non.