La compagnie aérienne Air France a fait preuve de discrimination en interdisant à l’un de ses stewards le port de tresses afro, autorisées pour les hôtesses de l’air, a estimé la plus haute juridiction française. « Les exigences liées à l’exercice de la profession de steward ne justifient pas d’interdire » une telle coiffure et, en l’autorisant pour les femmes mais pas pour les hommes, la compagnie aérienne a commis une « différence de traitement » discriminatoire, a tranché la Cour de cassation dans une décision rendue mercredi 23 novembre.
Embauché en 1998 par Air France, le steward portait depuis 2005 des « tresses africaines nouées en chignon ». La compagnie lui a alors refusé d’embarquer « au motif qu’une telle coiffure n’était pas autorisée par le manuel (…) pour le personnel navigant commercial masculin ». Le salarié a porté une perruque pendant plusieurs années pour pouvoir exercer ses fonctions, avant de saisir les prud’hommes en 2012 pour discrimination. Air France l’a mis à pied quelques mois plus tard pour « présentation non conforme aux règles du port de l’uniforme ». Le steward a ensuite été déclaré « définitivement inapte » en 2016 en raison d’une dépression reconnue comme maladie professionnelle, puis licencié en 2018, ayant refusé un reclassement comme personnel au sol.