On eût dit une de ces blagues, certes de mauvais goût, comme on a pris depuis un certain temps l’habitude d’en entendre.
Mais non hélas, c’est bien une cruelle nouvelle: Zeineb Farhat, la fée d’El Teatro, est partie.
Elle formait avec son compagnon, l’homme de théâtre Taoufik Jebali un couple complémentaire tant dans la vie que dans cet espace d’art situé dans un coin de l’hôtel El Mechtel où tout le Tunis des arts vivants aime à se retrouver.
C’est Alors que Taoufik écrit, met en scène, dirige, forme, joue…son truc à Zeineb c’était la gestion. Animation, programmation, promotion, relation publique…Elle faisait tout en véritable dentelière, administrant ainsi la preuve qu’une bonne gestion s’adossant à une vraie vision artistique pouvait vivre et s’épanouir dans une centaine de mètres carrés, et apporter une contribution précieuse et utile à l’expérience de la création artistique.
Mais Zeineb n’était pas qu’une simple gestionnaire. Militante aussi bien pour l’avènement d’une culture populaire de qualité, elle était doublée d’une féministe et avait longtemps donné de son énergie et de sa conviction à pour défendre la cause féminine au sein de l’association des Femmes démocrates.
De formation journalistique, elle aurait pu avec son sens critique incisif et son esprit ingénieux briller dans le journalisme.
Elle avait choisi de diriger un petit peu d’intelligence et d’imagination. Elle manquera à ses amis, au théâtre, à la culture, à la vie. Nous regretterons son dynamisme, nous regretterons ses traits d’esprit et son bon mot.
El Teatro ne sera plus comme avant. Adieu Zeineb. Dieu assiste ta petite famille.
Jalloul Zoghlami