Un syndicat égyptien s’attaque à l’électro-chaâbi, à la demande du gouvernement d’Abdel Fattah al-Sissi, qui voit dans ce mouvement populaire un affront à «la morale» et au «bon goût».
«Celui qui mentionnera sur ses vidéos le mot mahraganat sera immédiatement radié, ce mot va totalement disparaître de nos vies», a prévenu le chef du syndicat des musiciens Mostafa Kamel lors d’une récente conférence de presse.
En octobre, le même syndicat, qui dépend du ministère de la Culture, avait temporairement suspendu les permis de travail des artistes du mouvement mahraganat, «fêtes» en arabe, véritable mode d’expression de la jeunesse sur un mix de musiques populaires et électroniques. L’électro-chaâbi, autre nom du mahraganat, est bien loin des mélodies pop qui dominent le monde arabe.
Et début 2020, le syndicat avait appelé «tous les établissements touristiques, navires de croisière, boîtes de nuit et cafés à ne pas faire affaire» avec les musiciens de ce genre musical. Mais rien n’y a fait, les chanteurs ont continué à monter sur scène devant des milliers de jeunes reprenant leurs entêtants airs auto-tunés.