Un dissident égyptien de nouveau pris pour cible par le pouvoir en place. Mardi 22 août dans l’après-midi, le père d’Ahmed Gamal Ziada, journaliste en exil en Belgique, a été arrêté par les autorités à Gizeh, près du Caire. Dans un communiqué, l’ONG Human Rights Watch dénonce des attaques de plus en plus fréquentes à l’encontre de familles d’opposants.
Il y a une semaine, les autorités égyptiennes s’en sont pris à la famille de Fagr Eladly, une activiste d’origine égyptienne naturalisée allemande. En 2015, lors de la première visite du président Abdel Fattah al-Sissi à Berlin, cette jeune médecin avait crié en pleine conférence de presse : « Sissi est un tueur ! »
Récemment, c’est son père, le seul membre de la famille sans passeport allemand, qui a été arrêté.
Autre cible du pouvoir : Ahmed al-Tantaoui. En mai, ce candidat libéral à l’élection présidentielle du printemps 2024 se trouvait au Liban et avait annoncé une date de retour en Égypte. Mais le gouvernement ne le voyait pas d’un bon œil et souhaitait éviter des images d’attroupement de ses soutiens à son arrivée. Résultat : deux de ses oncles ont été arrêtés, et Ahmed al-Tantaoui a reporté son retour.
Ces trois cas ne sont pas anodins. Ces personnes dérangent le régime égyptien, car elles peuvent s’exprimer librement depuis l’étranger. Et dans un contexte pré-électoral, le dirigeant au pouvoir veut serrer la vis.
Abdel Fattah al-Sissi pourrait être candidat au scrutin, mais il sent la menace grandir. Le pays est englué dans une crise économique, l’inflation annuelle atteint les 40%, la colère gronde parmi la population et la répression reste le principal moyen de faire taire les détracteurs.