Tous les jours, les médias français parlent des élections européennes et des débats sont organisés qui opposent les principaux candidats. Pourtant, seules 8% des personnes interrogées savent que le vote a lieu, en France, le 9 juin ! 53% des sondés ne sont pas intéressés, 52% sont pessimistes quant à l’avenir des 27, contre 42 % d’optimistes. Des chiffres qui ne cessent de se dégrader et qui font des Français les Européens les plus pessimistes. En contradiction avec le président Macron qui se veut leader et promoteur de l’idée européenne : l’Union européenne doit compter dans le monde et la France ne peut être grande que dans l’Europe.
Des certitudes combattues par le Rassemblement national et aussi par l’autre extrême, la France insoumise qui veulent finalement, sans l’avouer, sortir de l’Union. Rarement les dirigeants, à Paris comme ailleurs, reconnaissent que Strasbourg et Bruxelles sont à l’origine de mesures qui marchent, qui satisfont les nationaux. D’ailleurs, combien parmi ceux qui vont voter le 9 juin connaissent les pouvoirs des eurodéputés qui, notamment, approuvent le budget de l’UE et contrôlent l’exécutif bruxellois.Toute la campagne, toutes les déclarations des candidats sont appréciées non pas en fonction de la construction européenne – trop lente- mais des politiques et préoccupations nationales. Quel est le parti qui a le vent en poupe en France ? Le Rassemblement national qui promet de satisfaire toutes les revendications, de chasser les étrangers, d’assurer la sécurité. Il se voit déjà au pouvoir en 2027 avec Marine Le Pen à la présidence et Jordan Bardella au poste de Premier ministre. Les sondages qui prédisent une très large victoire de ce RN le 9 juin lui donnent des ailes. Une victoire européenne et surtout française car, dès le résultat connu, le tandem d’extrême droite exigera de Macron la dissolution de l’Assemblée nationale. Pour eux, la campagne est française et ne sert qu’à faire progresser leurs idées. D’ailleurs, si l’on pousse un peu le jeune homme de 28 ans, « bien sous tous rapports », on s’aperçoit qu’il ne connaît guère l’Europe et qu’il n’est au Parlement que pour voter et se faire photographier.
On est loin de l’Union européenne que Le Pen et Bardella aimeraient d’ailleurs remplacer par un club de pays illibéraux. Un espoir demeure : la campagne ne fait que commencer…