Elle a régné pendant plus de 70 ans. La reine Elizabeth II s’est éteinte paisiblement dans son château écossais de Balmoral, ce jeudi 8 septembre, à l’âge de 96 ans. La souveraine, qui régnait sur le Royaume-Uni depuis le 6 février 1952, a battu le record de longévité sur le trône britannique, surpassant ainsi sa trisaïeule, la reine Victoria. Traversant deux siècles, la monarque s’est attelée, tout au long de son règne, à assurer la longévité et la stabilité de la dynastie des Windsor.
Souriante mais appuyée sur la canne qu’elle ne quittait plus lors de ses désormais rares apparitions publiques, la reine a fait son devoir jusqu’au bout et officialisé mardi la nomination de Liz Truss au poste de Première ministre, son 15e chef de gouvernement. Elle avait décidé de rester à Balmoral au lieu de rentrer à Londres où se passe d’habitude la transition en raison de ses problèmes de santé.
Tout au long de son règne, la souveraine est restée fidèle au « serment du Cap », prêté à l’occasion de son 21e anniversaire, en avril 1947. « Je consacrerai toute ma vie, qu’elle soit longue ou courte, à votre service et au service de la grande famille impériale à laquelle nous appartenons », promettait alors la princesse héritière. Elle laisse derrière elle quatre enfants, huit petits-enfants, douze arrière-petits-enfants et quelque 130 millions de sujets.
Pendant les dix jours de deuil et de cérémonies qui commencent, 67 millions de Britanniques vont rendre un dernier hommage à cette reine qui semblait à elle seule dépositaire de l’âme de la nation. Selon le plan établi de longue date par Downing Street, Buckingham Palace et la reine elle-même, au nom de code « London Bridge » (le célèbre pont de la capitale), le corps de la souveraine sera exposé quatre jours durant à Westminster Hall, à quelques mètres de l’abbaye de Westminster où auront lieu ses funérailles le 9e jour. Le Palais attend plus d’un demi-million de personnes désireuses de lui rendre un dernier hommage.
Charles est maintenant roi à 73 ans. Depuis le berceau, il est sous les regards des caméras. Mais surtout, contrairement à sa mère, l’homme a souvent parlé. Beaucoup et depuis longtemps. Il n’a même jamais hésité à mettre les pieds dans le plat quand un sujet lui tenait à cœur. Avec Camilla, reine consort, il ne bénéficie pas de la même ferveur populaire que sa mère, surtout au Commonwealth. Sera-t-il un souverain qui parle et donne son avis, comme il l’a déjà fait dans ses «blackspider memos» envoyés naguère aux ministres ou choisira-t-il d’imiter sa mère et de se taire, de ne pas se mêler de politique.
De retour à Buckingham ce vendredi matin, le roi Charles III – ou un autre nom- devrait prononcer son premier discours.