Grenoble n’a pas le monopole des polémiques de petit bain. Si la municipalité française a déclenché un tsunami de critiques en autorisant le burkini dans les piscines municipales, en Égypte le maillot de bain intégral éclabousse jusqu’au Sénat. Mais pas pour les mêmes raisons. Chaque été depuis cinq ans, les gazettes du Caire débordent d’articles sur le burkini, pourtant censé être conforme à la « pudeur » de l’islam. Mais certains hôtels, en particulier les plus chics, l’interdisent et vont jusqu’à expulser les clientes qui en portent. Deux camps s’opposent : ceux qui prônent son autorisation partout au nom de la liberté de la femme, et ceux qui réclament son interdiction car ils le jugent trop sexy.
Le Sénat égyptien s’est d’ailleurs réuni le 16 mai pour débattre de son interdiction, sans parvenir pour l’heure à trancher. « Il n’est pas question de religion ici, a ainsi lancé à la tribune le sénateur Yehia el-Fakharany, l’un des plus farouches opposants à cette tenue. Une fois mouillés, les burkinis collent à la peau des femmes et révèlent leurs formes bien plus que tout autre maillot de bain. » Le Caire compte sur les millions de voyageurs des pays du Golfe pour remplir ses hôtels le long de la mer Rouge. Or les clientes venues de cette région ne se baignent souvent qu’en burkini.