Alors les étrangers quittent le pays à la hâte -plus de 1 000 sont partis-, le Soudan pourrait s’enfoncer dans une guerre où la violence ne semble plus avoir de limites. A Khartoum, les cinq millions d’habitants craignent une intensification des combats entre dans leur ville privée d’eau courante et d’électricité, avec des réseaux téléphonique et internet souvent défaillants. Les raids aériens de l’armée et les tirs de canon des paramilitaires ont déjà détruit ou obligé à fermer « 72% des hôpitaux » dans les zones de combat, selon le syndicat des médecins.
La guerre ouverte qui frappe depuis plus d’une semaine le cœur de la capitale a achevé un système de santé déjà à genoux. « Les morgues sont pleines, les cadavres jonchent les rues, même les hôpitaux qui traitent les blessés peuvent être forcés de tout arrêter à n’importe quel moment », raconte le docteur Attiya Abdallah, secrétaire général du syndicat des médecins, exténué.
Cette semaine, l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan, a eu un goût amer pour les habitants de Khartoum. « On vit dans le noir: d’abord, on nous a coupé l’eau courante, puis on n’a plus eu d’électricité », se lamente l’un d’eux, Awad Ahmed Chérif.
Les conditions de vie sont probablement pires au Darfour, théâtre déjà d’un terrible conflit dans les années 2000, où personne ne peut se rendre dans l’immédiat. Sur place, un docteur de Médecins sans frontières (MSF) évoque une « situation catastrophique »