Le ministère de la défense russe, lors de son point de presse quotidien, a affirmé ce matin que son armée avait repoussé hier soir un assaut des forces ukrainiennes qui tentaient de reprendre la centrale nucléaire de Zaporijia.
Selon Moscou, plus de deux cent cinquante membres des forces navales ukrainiennes auraient tenté de débarquer vers 22 heures (heure de Paris) sur le littoral du lac où se trouve la centrale. Une vingtaine de bateaux ukrainiens auraient été détruits, ce qui aurait amené le reste de la flotte ukrainienne à se disperser et à battre en retraite, a ajouté le ministère russe. Nous n’avons cependant pas été en mesure de vérifier ces affirmations.

Dans son point de situation quotidien, le ministère de la défense britannique a déclaré que les forces ukrainiennes avaient « probablement atteint un degré de surprise tactique » par leur contre-offensive en cours dans le sud de l’Ukraine depuis le 29 août. « Les gains immédiats de l’opération sont limités, mais les forces ukrainiennes [ont su exploiter] les faiblesses de la logistique, de l’administration et du commandement des forces armées russes », selon les renseignements britanniques.
« Les combats se poursuivant également dans les secteurs de Donbass et de Kharkiv, une décision décisive pour les commandants russes dans les prochains jours sera de savoir où engager toute force de réserve opérationnelle qu’ils peuvent générer », concluent les Britanniques.
Au cours de la nuit de vendredi à samedi, le front est resté largement statique, les forces russes bombardant des positions le long de la ligne de contact, a déclaré l’état-major de l’armée ukrainienne. La Russie avait mené plus de vingt attaques aériennes et l’armée de l’air ukrainienne a effectué plus de quarante sorties au cours de la journée.
Selon le gouverneur de la région de Donetsk, les troupes russes ont également lancé dans la nuit des attaques à la roquette sur Kramatorsk et Sloviansk, dans l’est de l’Ukraine.
Zaporijia : la Turquie en « facilitateur » ?
« Le président Erdogan a déclaré que la Turquie pouvait jouer un rôle de facilitateur [à propos de la situation] à la centrale nucléaire de Zaporijia, comme elle l’a fait pour l’accord sur les céréales [ukrainiennes, dont les exportations étaient bloquées par la guerre] », a annoncé la présidence turque dans un communiqué relatant l’entretien téléphonique de ce samedi matin entre le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et son homologue russe, Vladimir Poutine.
MM. Erdogan et Poutine ont aussi évoqué les exportations de céréales ukrainiennes, d’après la présidence turque. Ils ont en outre exprimé leur détermination à poursuivre la construction de la centrale nucléaire d’Akkuyu, en Turquie, conformément au projet défini. Les deux dirigeants sont convenus d’aborder toutes ces questions en détail lors d’un sommet prévu les 15 et 16 septembre à Samarcande, en Ouzbékistan, a rapporté la présidence turque.
Gazprom livre…

Le géant gazier russe Gazprom a fait savoir qu’il allait livrer, ce samedi, 42,7 millions de mètres cubes de gaz à l’Europe via l’Ukraine. Une annonce qui intervient quelques heures après celle de la prolongation de la suspension des livraisons vers l’Allemagne via le gazoduc Nord Stream 1.
Le débit au point d’entrée de Soudja, à la frontière entre la Russie et l’Ukraine, était légèrement supérieur à son niveau de vendredi – un niveau cependant pas suffisant pour compenser les volumes qui étaient attendus grâce au gazoduc Nord Stream 1.