Le commandement sud de l’armée ukrainienne a affirmé sur Facebook, dans la nuit de dimanche à lundi, avoir détruit un dépôt de munitions « près de Tomyna Balka » (à l’ouest de Kherson), ainsi qu’un pont flottant près du village de Lvove et un centre de contrôle de l’armée russe au sud-est de Kherson. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a de son côté annoncé la reprise de « deux localités dans le Sud » et d’une troisième dans l’Est, sans préciser leurs noms, dans son message quotidien dimanche soir
« La contre-offensive ukrainienne fait des progrès vérifiables dans le sud et l’est », a estimé l’Institut pour l’étude de la guerre (Institute for the Study of War, ISW), qui a son siège aux Etats-Unis, dans son rapport paru dimanche. « Les forces ukrainiennes avancent le long de plusieurs axes dans l’ouest de la région de Kherson et ont sécurisé un territoire de l’autre côté de la Siversky Donets, une rivière, dans la région de Donetsk », a poursuivi ISW.
Selon le commandement sud de l’armée ukrainienne, Kiev cherche en premier lieu à perturber « le système de la gestion des troupes et celui de la logistique » de l’armée russe à l’aide de frappes aériennes et d’artillerie.
Le dernier réacteur arrêté

Le dernier réacteur opérationnel de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, la plus grande d’Europe et occupée par les forces russes, a été débranché du réseau ce lundi 5 septembre, a indiqué l’opérateur d’Etat ukrainien, Energoatom. « Le réacteur numéro 6 a été arrêté et débranché du réseau », a indiqué Energoatom sur Telegram, mettant en cause un incendie « qui s’est déclaré à cause des bombardements » et qui a endommagé une ligne électrique reliant cette unité au réseau ukrainien.
Ce réacteur était le seul à fonctionner parmi les six unités de cette centrale. Les quatre autres réacteurs à Zaporijjia sont déconnectés depuis des semaines. Samedi, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dont des experts se trouvent sur place, avait déjà annoncé l’arrêt du réacteur numéro 5, également en raison de l’endommagement d’une ligne électrique suite à un bombardement. A propos du sixième réacteur, l’agence précisait : « Il produit de l’électricité pour le refroidissement (du combustible nucléaire) et d’autres fonctions de sécurité essentielles ».
Depuis plusieurs semaines Russes et Ukrainiens s’accusent mutuellement de ces bombardements. Menée par le directeur général de l’AIEA Rafael Grossi, la majeure partie de la mission a quitté la centrale le même jour. Sur les six experts restés sur place, quatre sont partis lundi matin alors que deux autres devraient y être présents de façon permanente, a indiqué Energoatom dans un communiqué séparé.
Référendum suspendu
L’administration d’occupation russe contrôlant la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, a annoncé lundi qu’il suspendait les préparatifs du référendum d’annexion par la Russie de ce territoire – cible actuellement d’une importante contre-offensive ukrainienne. « Nous étions préparés au vote, nous voulions organiser le référendum très bientôt, mais du fait des événements du moment, je crois que nous allons faire une pause pour l’instant », a déclaré à l’antenne de la télévision publique russe Rossïa 1 Kirill Stremooussov, numéro un de l’administration de l’occupation russe à Kherson.
Gaz : à cause des Occidentaux…
Le Kremlin a assuré, lundi, que l’arrêt des livraisons de gaz russe vers l’Allemagne via le gazoduc stratégique Nord Stream était de la seule faute des Occidentaux, car leurs sanctions empêchent la maintenance des infrastructures gazières. « Les problèmes de pompage [de gaz] sont apparus à cause des sanctions des Etats occidentaux. Il n’y a aucune autre raison à ces problèmes », a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Le porte-parole du Kremlin a également « rejeté catégoriquement » les « tentatives incessantes » des Occidentaux de « rejeter la responsabilité et la faute » sur Moscou. « L’Occident – dans ce cas précis l’Union européenne, le Canada et le Royaume-Uni – est responsable du fait que la situation ait atteint un tel point », a-t-il ajouté.
Le géant russe Gazprom avait annoncé, vendredi soir, que le gazoduc Nord Stream, qui devait reprendre du service samedi après une maintenance, serait finalement « complètement » arrêté jusqu’à la réparation d’une turbine de ce pipeline vital pour l’approvisionnement des Européens.
Lundi matin, le prix du gaz naturel explosait, après l’annonce de l’arrêt complet du gazoduc. Vers 11 heures (heure de Paris), le contrat à terme du Title Transfer Facility (TTF) néerlandais, référence du marché européen, évoluait à 278,5 euros le mégawattheure (MWh), s’envolant de près de 30 %, soit sa plus forte hausse en une séance depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Et l’ euro ne valait plus que à,99 dollar/