A la suite des annonces d’organisation de référendums d’annexion par Moscou, le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba, a réagi sur Twitter :des « référendums » fictifs n’y changeront rien. Aucune « mobilisation » hybride non plus. La Russie a été et reste un agresseur occupant illégalement des parties du territoire ukrainien. L’Ukraine a parfaitement le droit de libérer ses territoires et continuera de les libérer quoi que dise la Russie.
« L’Ukraine va régler la question russe. La menace ne peut être liquidée que par la force », a écrit sur Telegram le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriy Yermak qui a aussi dénoncé un « chantage » de la part de Moscou motivé par « la peur de la défaite ».
Peu avant, les autorités et agences de presse officielles du Donas avaient annoncé des référendums pour intégrer la Russie du 23 au 27 septembre dans les régions de Donetsk et de Louhansk, dont le président russe, Vladimir Poutine, a reconnu l’indépendance peu avant de lancer son offensive contre l’Ukraine. A leur suite, les pro Russes de Kherson et de Zaporijia ont également fait part de leur volonté de procéder de même.
L’ex-président russe Dmitri Medvedev a affirmé que l’annexion par référendum des régions séparatistes du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, permettrait à Moscou de renforcer son offensive militaire.
La Russie a déjà annexé en 2014 la péninsule ukrainienne de Crimée (Sud), un rattachement entériné par un référendum qui avait été précédé par une intervention militaire et qui est dénoncé comme illégal par Kiev et les Occidentaux.
Engrais : Poutine accuse
Le président russe a accusé ce mardi l’Union européenne de bloquer un don d’engrais russes. Lors d’une cérémonie de remise des lettres de créance à une vingtaine d’ambassadeurs, le président russe a déploré :

Le comble du cynisme, c’est que même notre offre (…) de transférer gratuitement, je dis bien gratuitement, 300 000 tonnes d’engrais russes bloqués dans les ports européens en raison des sanctions vers les pays qui en ont besoin reste toujours sans réponse. C’est clair : ils ne veulent pas laisser nos entreprises gagner de l’argent. Mais nous voulons donner [ces tonnes d’engrais] gratuitement aux pays dans le besoin.
Vladimir Poutine a de nouveau fustigé « des sanctions illégitimes » prises par certains pays d’Occident « pour renforcer leur position » qui ont, selon lui, « des conséquences négatives sur eux-mêmes » mais aussi « sur des Etats totalement innocents, [qui] souffrent d’une telle politique, en premier lieu les pays en développement et les plus pauvres ».
Echange des prisonniers ?
La Russie et l’Ukraine se sont accordées pour procéder à « l’échange de 200 prisonniers », a affirmé lundi soir le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à la télévision américaine PBS, estimant qu’il s’agit d’une avancée « significative » dans le conflit. Il n’a pas donné d’autres détails sur cet accord ni sur les personnes concernées, civiles ou militaires, lors de cet entretien donné en turc.
Pour M. Erdogan, qui a rencontré le président russe, Vladimir Poutine, la semaine dernière à Samarcande (Ouzbékistan), le chef du Kremlin « veut en finir au plus vite » avec cette guerre. Mais pour tout accord de paix entre la Russie et l’Ukraine, il faudra restituer les terres occupées, a-t-il insisté : « C’est ce qui est attendu et espéré », poursuit-il, assurant que lui-même et que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « y travaillent.
Le soutien de Ban Ki Moon

L’Ukraine mérite un soutien international plus large, affirme l’ancien secrétaire général des Nations unies, dans une tribune au « Monde », estimant par ailleurs que le multilatéralisme est encore capable de surmonter son affaiblissement pour affronter les crises actuelles. (…) Le problème fondamental est que bon nombre des pays les plus puissants au monde affaiblissent le système multilatéral depuis des années, en donnant la priorité aux programmes nationaux à court terme plutôt qu’à la stabilité mondiale à long terme, tout en faisant preuve de « deux poids, deux mesures », de manière flagrante, dans leur application du droit international.La guerre de la Russie contre l’Ukraine en est l’exemple le plus récent et le plus scandaleux. Je me suis récemment rendu à Kiev en tant que vice-président de l’ONG The Elders et j’ai été témoin de preuves directes des atrocités commises par les forces russes à Boutcha et à Irpine. L’Ukraine mérite un soutien international plus large. La neutralité face à l’agression de la Russie n’est ni moralement ni juridiquement défendable.
Nous devons reconnaître cette réalité : les Etats puissants de toutes les régions portent la responsabilité de l’érosion des normes internationales. Au sein du Conseil de sécurité des Nations unies et des organes régionaux, les Etats ont trop souvent agi pour se protéger, eux et leurs alliés, de toute responsabilité.