Dmitri Medvedev, l’ex-président russe, et actuellement vice-président du conseil de sécurité de la Russie, a déclaré sur Telegram que « l’establishment occidental – tous les citoyens des pays de l’OTAN en général – doivent comprendre que la Russie a choisi sa propre voie. Il n’y a pas de retour en arrière possible ».
Le vice-président du conseil de sécurité de la Russie a, par ailleurs, confirmé que « des référendums aur[aie]nt lieu et les républiques du Donbass et d’autres territoires seront admis en Russie. La protection de tous les territoires qui ont adhéré sera considérablement renforcée par les forces armées russes ».
Dmitri Medvedev a ajouté : « La Russie a annoncé que non seulement les capacités de mobilisation, mais aussi toutes les armes russes, y compris les armes nucléaires stratégiques et les armes basées sur de nouveaux principes, pourraient être utilisées pour une telle protection. Par conséquent, divers idiots à la retraite avec des galons de généraux n’ont pas besoin de nous effrayer en discutant d’une attaque de l’OTAN contre la Crimée. L’hypersonique est capable d’atteindre des cibles en Europe et aux Etats-Unis beaucoup plus rapidement. »
« Tirs massifs » de missiles
Vitali Kim, le gouverneur de Mykolaïv, a détaillé sur Telegram les dégâts causés par des bombardements dans la région. Il a précisé que la ville de Mykolaïv avait été touchée par « des tirs massifs de missiles » vers minuit, qui ont endommagé « des immeubles (…), une conduite de gaz, une canalisation, la cour d’un cinéma et d’un théâtre, et des bâtiments administratifs ».
Par ailleurs, six personnes ont été tuées, et six autres, blessées lors du bombardement d’un marché couvert à Donetsk, a annoncé le maire prorusse de la ville, Oleksi Koulemzine, sur Telegram.
Echange de prisonniers
« Nous avons réussi à libérer 215 personnes », a déclaré mercredi soir à la télévision le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak. L’Ukraine et la Russie ont procédé à un échange de prisonniers militaires, le plus important depuis le début de l’offensive fin février. Une annonce qui intervient après la mobilisation par Vladimir Poutine de centaines de milliers de réservistes pour relancer son offensive en Ukraine.
Kiev a notamment récupéré 188 « héros » ayant défendu l’aciérie Azovstal à Marioupol, symbole de la résistance à l’invasion russe, et cette ville du sud. Cinq commandants militaires, dont des chefs de la défense d’Azovstal, ont été transférés en Turquie, a souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Ils resteront dans ce pays « en sécurité absolue et dans des conditions confortables jusqu’à la fin de la guerre » aux termes d’un accord avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, selon le chef de l’Etat ukrainien.
La Russie a récupéré 55 prisonniers dont l’ex-député Viktor Medvedtchouk, un proche du président russe Vladimir Poutine, accusé de haute trahison en Ukraine, a précisé M. Zelensky dans son adresse quotidienne. Dix prisonniers de guerre, y compris cinq Britanniques, deux Américains et un Marocain, dont le transfert de Russie en Arabie saoudite plus tôt dans la journée dans le cadre d’un échange entre Moscou et l’Ukraine avait été annoncé par la diplomatie saoudienne, font partie de cet échange, a-t-il relevé.
Canular révélateur
Dans cette vidéo abondamment relayée sur les réseaux sociaux, un blogueur appelle en direct le fils du porte-parole russe, 32 ans, se faisant passer pour un recruteur de l’armée chargé d’appeler les réservistes mobilisés à la suite de l’annonce du président Vladimir Poutine.
L’équipe de Navalny affirme avoir ainsi piégé le fils de Peskov : – C’est le commissariat militaire. Vous devez vous présenter demain à 10h pour être mobilisé – Je m’appelle Peskov. Si vous ne comprenez pas, je vais régler ce problème à un autre niveau.
«Je n’ai aucun problème pour défendre la patrie. Mais je dois d’abord comprendre ce qui est faisable me concernant», se justifie-t-il par ailleurs. Invité jeudi à commenter cette vidéo, Dmitri Peskov a affirmé aux journalistes «être au courant» mais a assuré que «le texte intégral (de la discussion) n’a pas été publié».
Un coût énorme
Le coût pour l’Ukraine de l’invasion russe, déclenchée le 24 février, est estimé à près de 1 000 milliards de dollars (1 013 milliards d’euros), a déclaré ce jeudi à Berlin le conseiller économique du président ukrainien, Oleg Ustenko, lors d’une conférence organisée par le conseil allemand des affaires internationales.
Pour l’année en cours, les autorités ukrainiennes « s’attendent à une baisse importante [du] PIB [de l’Ukraine] », estimée « entre 35 % et 40 %, soit la plus forte baisse [du] PIB [de l’Ukraine] depuis 1991 », a également déploré M. Ustenko. Le déficit budgétaire se creuserait, selon ce conseiller de M. Zelensky, d’« environ 5 milliards d’euros par mois ». En 2023, le déficit pourrait atteindre 40 milliards de dollars, a-t-il précisé.
500 000 départs
L’Union européenne devra s’accorder sur une position commune s’agissant des demandes d’entrée des citoyens russes qui fuient leur pays en raison du conflit en Ukraine, a déclaré, jeudi, la Commission européenne.
Au total, un demi-million de personnes sont parties depuis l’invasion de l’Ukraine en février, a noté le porte-parole de la Commission. « Il y a eu des protestations dans un certain nombre de villes à travers la Russie. Cela montre que les Russes expriment leur mécontentement », a souligné Peter Stano, avant de rappeler : « En tant qu’Union européenne, en principe, nous sommes solidaires des citoyens russes qui ont le courage et la bravoure de montrer leur opposition à ce que fait le régime, surtout quand il s’agit de cette guerre illégale en Ukraine. »
Les passages frontaliers vers la Finlande et la Géorgie depuis la Russie se sont « intensifiés » au cours de la nuit, ont annoncé, jeudi, les autorités locales. Alors que la Finlande a fait savoir, jeudi matin, que les passages à sa frontière avec la Russie étaient en augmentation, des files d’attente se sont également formées aux postes-frontières avec la Géorgie.
L’Allemagne est prête à accueillir des déserteurs de l’armée russe « menacés de grave répression », a déclaré la ministre de l’intérieur allemande, Nancy Faeser, dans un entretien paru jeudi dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Mercredi, plus de 1 300 personnes ont été arrêtées lors de manifestations qui ont eu lieu dans 38 villes.
Orban et les sanctions
Lors d’une réunion interne du Fidesz, le premier ministre hongrois, le nationaliste Viktor Orban, a appelé les membres du groupe « à faire tout leur possible pour s’assurer que l’Europe lève les sanctions au plus tard avant la fin de l’année », a écrit, mercredi, Magyar Nemzet, un journal favorable au gouvernement, au moment même où Bruxelles en envisage de nouvelles.