« Les habitants de Louhansk, Donetsk, Kherson et Zaporijia deviennent nos citoyens pour toujours », a déclaré Vladimir Poutine, ajoutant que les populations avaient voté « sans équivoque » pour « un avenir commun ». « Quatre nouvelles régions russes » seront ainsi formées, a-t-il dit, avant de signer des documents formalisant l’annexion aux côtés des quatre représentants des territoires venus à Moscou. Nous défendrons ces terres « de toutes nos forces et par tous les moyens », a-t-il martelé, parlant d’un combat « pour la grande Russie historique » face à « l’hégémonie occidentale » et au « modèle néocolonial ».
Plus de 15 % du territoire ukrainien tombent ainsi sous le contrôle administratif de Moscou, après la Crimée en 2014 (soit au total quelque 18 %). Moscou revendiquerait environ 109 000km² du territoire ukrainien, mais certaines zones ne sont pas occupées par l’armée russe. Si la Russie contrôle la quasi-totalité de Louhansk, ses forces n’occupent qu’environ 60 % de la région de Donetsk. Interrogé sur ce qu’il adviendrait des zones qui ne sont pas actuellement sous contrôle russe, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a précisé vendredi avant le discours de Vladimir Poutine : « Elles doivent être libérées ».
Le président russe s’est dit prêt à un cessez-le-feu et à retourner à la table des négociations, mais en excluant les quatre régions devenues russes.
Zelensky : pas avec Poutine

En réponse à Vladimir Poutine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky annoncé dans un message posté sur Telegram que l’Ukraine va demander formellement son « adhésion accélérée à l’OTAN ». L’Ukraine ne négociera pas avec la Russie tant que Poutine est le président de la Fédération de Russie. Nous négocierons avec le nouveau président ».
Zelensky a ajouté : « L’Ukraine était et reste un leader dans les efforts de négociation. C’est notre État qui a toujours proposé à la Russie de parvenir à un accord de coexistence dans des conditions égales, honnêtes, décentes et justes. Il est évident que cela est impossible avec ce président russe. Il ne sait pas ce que sont la dignité et l’honnêteté. »
Les Etats-Unis et l’Europe avaient fait savoir avant que Poutine ne parle qu’ils ne reconnaitraient « jamais » les annexions.
Dans une sévère mise en garde, les Etats-Unis ont annoncé cet après-midi qu’ils sanctionneront en accord avec les pays du G7 « tout pays, individu ou entité » qui fournirait un soutien politique ou économique aux tentatives de la Russie de s’emparer « illégalement » de territoires en Ukraine. Plus de 1 000 personnes et entreprises liées à l’invasion de l’Ukraine par la Russie sont incluses dans le nouveau train de sanctions, y compris le gouverneur de sa banque centrale et les familles des membres du Conseil national de sécurité. Des centaines de membres du corps législatif russe, de dirigeants de l’infrastructure financière et militaire du pays et de fournisseurs ont été désignés par le département américain du Trésor pour faire l’objet de sanctions.
25 morts près de Zaporijia
L’Ukraine a accusé ce vendredi 30 septembre la Russie d’avoir tué 25 personnes, des civils faisant la queue pour recevoir de l’aide humanitaire, au cours d’un bombardement dans la région de Zaporijjia (sud) que les Russes occupent en partie. «L’ennemi a lancé une attaque à la roquette contre un convoi humanitaire de civils, les gens faisaient la queue pour se rendre dans la zone temporairement occupée, aller à la rencontre de proches, recevoir de l’aide», a indiqué sur Telegram le gouverneur régional ukrainien, Oleksandre Staroukh.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est emporté contre la Russie, traitant ses dirigeants de «terroristes» et de «racaille sanguinaire». «Seuls des terroristes complets peuvent faire ça et ne devraient pas avoir leur place dans le monde civilisé», a indiqué Volodymyr Zelensky sur Telegram, avant de lancer: «Racaille sanguinaire! Vous répondrez certainement pour chaque vie ukrainienne perdue!».
L’Union européenne a également condamné «dans les termes les plus forts» l’attaque «odieuse de la Russie» contre une colonne de véhicules civils qui a fait 25 morts vendredi dans le sud de l’Ukraine, a indiqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Des Russes encerclés
L’armée ukrainienne est sur le point de chasser définitivement les soldats russes de l’oblast de Kharkiv, et d’enfoncer sérieusement la ligne de front tenue par les Russes le long des rivières Oskil et Donets dans l’est du pays.

Autour de Lyman, bastion de l’autre côté de la Donets, défendu avec acharnement par les forces russes, les Ukrainiens ont entamé une astucieuse manœuvre d’encerclement avec deux têtes de ponts au nord et au sud-est. Plus au nord, la bataille meurtrière pour la maîtrise de Koupiansk, ville traversée par l’Oskil, est engagée. Acculées, les troupes russes sont en grande difficulté, épuisées et démoralisées.
Autour de Lyman, bastion de l’autre côté de la Donets, défendu avec acharnement par les forces russes, les Ukrainiens ont entamé une astucieuse manœuvre d’encerclement avec deux têtes de ponts au nord et au sud-est. Plus au nord, la bataille meurtrière pour la maîtrise de Koupiansk, ville traversée par l’Oskil, est engagée. Acculées, les troupes russes sont en grande difficulté, épuisées et démoralisées.
Les forces russes sont «partiellement encerclées», a reconnu un haut responsable séparatiste ce vendredi matin.
Gazoducs : un Iskander ?
Emmanuel Grynszpan, journaliste au Monde, explique sur Twitter que le missile utilisé lors de l’attaque vendredi à Zaporijia ressemble à un « Iskander russe et [que] ces missiles balistiques sont précis à 5 mètres ». « Ça fait trois mois que des civils font la queue à cet endroit précis et qu’il n’y a aucune présence militaire ukrainienne autour », souligne-t-il.

Un rapport officiel de la Suède et du Danemark remis aux Nations unies indique que les es quatre fuites touchant les gazoducs Nord Stream en mer Baltique sont dues à des explosions sous-marines correspondant « à des centaines de kilos » de TNT.
« La magnitude des explosions a été mesurée respectivement à 2,3 et 2,1 sur l’échelle de Richter, soit probablement l’équivalent d’une charge explosive de centaines de kilos », ont annoncé les deux pays scandinaves dans une communication au Conseil de sécurité de l’ONU qui se réunit sur le sujet, vendredi, à New York à la demande de la Russie. Pour Moscou, ce sont les Américains et les Britanniques qui sont responsables des explosions.