L’Ukraine a revendiqué des avancées dans sa région de Louhansk (est), jusqu’à présent presque entièrement contrôlée par les Russes, a déclaré mercredi sur Telegram son gouverneur ukrainien, Serhi Haïdaï.
« Maintenant c’est officiel. La désoccupation de la région de Louhansk a commencé. Plusieurs localités ont déjà été libérées de l’armée russe. (…) Le drapeau ukrainien y est hissé par les forces armées ukrainiennes. Nous avançons grâce à nos forces armées. »
Mardi, l’Ukraine avait déjà revendiqué une percée dans le nord de la région de Kherson, tandis que la quasi-totalité de la région de Kharkiv (nord-est) apparaît désormais sous contrôle ukrainien, ouvrant la voie vers celle de Louhansk. Un responsable des autorités d’occupation, Kirill Stremooussov, a cependant assuré que le repli russe dans le sud était tactique et temporaire. « Le regroupement sur le front dans les conditions actuelles permet de rassembler les forces et de porter un coup » aux troupes ukrainiennes, a-t-il affirmé à l’agence russe RIA Novosti.
A la télévision russe, les cartes présentées montrent la nette progression des forces ukrainiennes même si les commentateurs insistent sur les succès russes.
Les promesses du Kremlin

Le Kremlin a promis mercredi de récupérer les territoires perdus récemment par Moscou dans les régions annexées dans le sud et l’est de l’Ukraine, tout en assurant que ces régions seront avec la Russie « pour toujours ». « Certains territoires seront repris et nous allons continuer à mener des consultations avec la population [locale] sur son souhait de vivre en Russie », a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, interrogé sur les frontières exactes de ces régions annexées, où les forces russes ont abandonné certaines localités après des contre-offensives ukrainiennes.
Pour sa part, Vladimir Poutine, qui a signé ce mercredi la loi d’annexion de quatre régions ukrainiennes et les décrets nommant formellement à leur tête les dirigeants que Moscou y avait déjà mis en place, a dit, ce jour, lors d’une réunion retransmise à la télévision, espérer que la situation militaire dans ces territoires annexés va se « stabiliser, et que nous pourrons développer ces zones de manière pacifique », malgré les difficultés des troupes russes en recul face aux forces de Kiev.
Nouvelles sanctions
Les Etats membres de l’Union européenne (UE) se sont mis d’accord, mercredi, sur une nouvelle série de sanctions contre la Russie après l’annexion de quatre régions ukrainiennes, a annoncé la présidence tchèque de l’UE. L’accord a été conclu au niveau des ambassadeurs des Vingt-Sept.
« Une réponse forte de l’UE à l’annexion illégale de territoires ukrainiens par [Vladimir] Poutine. La procédure écrite suit, les sanctions entrent en vigueur dès leur publication au “Journal officiel” », a déclaré sur Twitter Edita Hrda, la représentante permanente de la République tchèque auprès de l’UE.
Elle s’est « libérée »

Marina Ovsiannikova, célèbre pour avoir brandi à l’antenne une pancarte contre la guerre de la Russie en Ukraine, a confirmé être en fuite et s’être « libérée » de son assignation à résidence imposée par la justice. Accusée d’avoir diffusé de fausses informations sur l’armée russe, elle réaffirme dans un message sur Telegram n’avoir rien à se reprocher :
Je me considère totalement innocente, et puisque notre Etat refuse de se conformer à ses propres lois, je refuse de me conformer à la mesure de détention provisoire qui m’a été imposée sous la forme d’une assignation à résidence et je me libère de celle-ci.
Son avocat a précisé qu’elle devait se présenter à une audience à 10 heures à Moscou (9 heures à Paris) mais que les enquêteurs n’avaient pas réussi à déterminer où elle se trouvait.
Nord Stream : enquête sans la Russie ?
La Russie a exigé ce mercredi de participer à l’enquête sur les fuites des gazoducs Nord Stream 1 et 2, la Suède, en charge des investigations, ayant bloqué l’accès à la zone de ce sabotage présumé en mer Baltique.
«Il devrait vraiment y avoir une enquête, naturellement, avec la participation de la Russie», a déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, cité par les agences de presse Tass et Ria Novosti.
Selon Sergueï Verchinine, lors de la réunion aux Nations unies, «l’opinion partagée» était «qu’il s’agissait d’un sabotage et qu’une enquête était nécessaire». Mais «aucune décision n’a été prise» sur la tenue d’une telle enquête internationale, a-t-il regretté. Il a également demandé ardemment que l’Allemagne, où arrivent Nord Stream 1 et 2 depuis la Russie, participe à l’enquête. La Suède a entamé les investigations de son côté, en bloquant l’accès depuis lundi à la zone de ce sabotage présumé «afin de mener une enquête de scène de crime».
Le Poséidon testé ?
Une arme nucléaire serait sur le point d’être testé par l’armée russe, selon plusieurs médias internationaux dont le Times et La Repubblica. Cette arme sous-marine est appelée Poseidon. L’Otan aurait envoyé un rapport à ses membres et ses alliés les alertant de projets de tests de cette arme qui serait un drone-torpilleur à capacité nucléaire, surnommé « l’arme de l’apocalypse ».

Poséidon est une arme nucléaire sous-marine à longue portée conçue pour frapper des villes côtières. Plusieurs sources auraient pu enregistrer son transport en train vers la côte. Selon le journal italien, c’est le sous-marin russe K-329 Belgorod qui transporte Poseidon vers l’Arctique. L’arme nucléaire serait sur le point d’être testée dans la zone de la mer de Kara.
D’après le Times, Vladimir Poutine préparerait ce test nucléaire pour envoyer « un signal à l’Occident ». Un tel essai serait effectué juste après la mobilisation partielle et l’annexion de quatre régions ukrainiennes pout prouver qu’il est prêt à mettre à exécution sa menace d' »utiliser tous les moyens à sa disposition », y compris des armes de destruction massive, explique des sources au média anglo-saxon.
D’autre part, un train, lié au ministère russe de la Défense en charge du nucléaire, a été aperçu en mouvement, en Russie. Ce train est lié à la 2e unité du ministère russe de la Défense responsable des munitions nucléaires, ce dimanche 2 octobre. D’après un analyste basé en Pologne, cette unité serait «responsable des munitions nucléaires, de leur stockage, de leur entretien, de leur transport et de leur distribution».
Le porte-parole russe Dmitri Peskov a démenti tout exercice militaire, dénonçant les pays occidentaux, à l’origine d’une «rhétorique nucléaire».