Volodymyr Zelensky, a demandé ce vendredi à l’Union européenne (UE) de « continuer » à mettre « la pression sur le secteur énergétique russe », après l’entrée en vigueur jeudi 6 octobre du huitième paquet de sanctions européennes. Il s’agit de la « principale source de revenus de l’Etat agresseur », a dit le président ukrainien en s’adressant aux dirigeants européens réunis à Prague.
Il a remercié les Vingt-Sept pour ce nouveau train de sanctions, qui impose de nouvelles restrictions commerciales à la Russie et allonge la liste des personnes visées par des gels d’avoirs et des interdictions de voyage dans l’UE.
M. Zelensky a également réitéré les appels de Kiev en faveur de la « démilitarisation » de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine, que la Russie s’est formellement appropriée par décret, mercredi, après sept mois d’occupation. « Il ne s’agit pas seulement de matériel militaire russe, mais aussi du retrait de toutes les troupes de la centrale », a déclaré M. Zelensky, ajoutant qu’environ 500 Russes s’y trouvent actuellement.
Succès des pro Russes
Les séparatistes prorusses qui combattent aux côtés des forces de Moscou en Ukraine ont déclaré vendredi avoir pris trois villages près de la ville de Bakhmout, dans l’est du pays. L’armée russe avait annoncé la prise de Zaïtseve, la veille, dans son bilan quotidien. Ces informations n’ont toutefois pas pu être vérifiées de manière indépendante, et Kiev n’avait pas communiqué à ce sujet.
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Ces trois villages sont situés au sud de la ville de Bakhmout, contrôlée par les forces ukrainiennes et que l’armée russe tente de prendre sans succès depuis des mois. Ces gains sont les premiers annoncés par les forces de Moscou, en difficulté face à une contre-offensive de l’armée ukrainienne lancée au début de septembre.
Le chef des séparatistes de Donetsk, Denis Pouchiline, a affirmé ce vendredi que la situation près de Lyman restait « la plus difficile » dans la région, les troupes russes s’attelant à la construction d’une ligne de défense près de Kreminna, plus à l’est.
« L’ennemi teste notre ligne de défense nuit et jour, et on pourrait dire que la ligne de front s’y stabilise », a-t-il expliqué, cité par l’agence de presse russe TASS. « Je pense que nous avons toutes les chances d’accumuler des forces et de commencer à libérer des territoires avec de nouvelles réserves », a-t-il ajouté, annonçant l’envoi de renforts, mais sans dire d’où ils venaient et s’il s’agissait de réservistes mobilisés par la Russie pour tenter de stopper les multiples avancées ukrainiennes.
Au moins cinq civils ont été tués ce vendredi dans une frappe ayant touché un bus dans la région de Kherson (Sud), où les forces ukrainiennes sont à l’offensive, a annoncé Kirill Stremooussov, le responsable de l’oblast de Kherson nommé par Moscou, sur Telegram.
« Des combattants des forces armées ukrainiennes ont tiré sur un bus transportant des civils sur le pont Darïvsky (…) ils se rendaient au travail », a-t-il publié sur Telegram, précisant qu’il y avait par ailleurs au moins cinq blessés.
Appel à la reddition

L’Ukraine garantit « la vie et la sécurité » aux soldats russes qui se rendront, a déclaré vendredi le ministre de la défense ukrainien, Oleksii Reznikov, alors que les forces de Kiev avancent dans le sud et l’est du pays.
« Nous garantissons la vie, la sécurité et la justice à tous ceux qui renonceront à combattre immédiatement, a déclaré le ministre dans une discours vidéo à l’armée russe promettant aussi un « tribunal pour ceux qui ont donné des ordres criminels ».
« Vous pouvez encore sauver la Russie de la tragédie, et l’armée russe, de l’humiliation » ou « rester dans la mémoire comme voleurs, violeurs et assassins », a-t-il ajouté. En envoyant son armée envahir l’Ukraine, le Kremlin « vous a trompés et trahis », a encore accusé M. Reznikov.
Moscou n’aime pas la vérité. C’est plus facile pour eux de prétendre que vous êtes mort en héros en combattant les troupes de l’OTAN. Les pays de l’OTAN nous fournissent des armes, c’est vrai. Mais ce sont les militaires ukrainiens qui vous combattent avec ces armes.
« Les Ukrainiens n’ont pas besoin de terres russes, les nôtres nous suffisent. Et nous allons les reprendre toutes », a-t-il ajouté.
Biden et l’ « apocalypse »

Le président américain Joe Biden a mis en garde jeudi contre un risque d’«apocalypse», pour la première fois depuis la guerre froide, en raison des menaces d’employer l’arme nucléaire par la Russie, dont les troupes sont mises sous pression par la contre-offensive ukrainienne. Le chef d’État a dit s’interroger sur une porte de sortie pour son homologue russe Vladimir Poutine. «Comment peut-il s’en sortir? Comment peut-il se positionner de façon à ni perdre la face, ni perdre une portion significative de son pouvoir en Russie?» s’est questionné le président américain lors d’une collecte de fonds à New York.
Confronté à une résistance ukrainienne tenace alimentée par l’aide militaire occidentale, Vladimir Poutine a fait une allusion à la bombe atomique dans un discours télévisé le 21 septembre. Il s’était dit prêt à utiliser «tous les moyens» dans son arsenal face à l’Occident, qu’il avait accusé de vouloir «détruire» la Russie. «Ce n’est pas du bluff», avait-il assuré.
Le record de Kadyrov
La séquence pourrait prêter à rire si elle n’était pas tragique. Sous le feu des projecteurs ces derniers jours, le sulfureux chef de la République tchétchène, Ramzan Kadyrov, a reçu de la part de la version russe du Livre des records un certificat le récompensant pour être devenu le recordman mondial du nombre de sanctions imposées à une seule personne.

Un simulacre de cérémonie a eu lieu pour l’occasion mercredi à Grozny, le jour du 46e anniversaire de Kadyrov, en présence de Stanislav Konenko, rédacteur en chef de l’ouvrage rapporte l’agence TASS. « Avec le plus grand nombre de restrictions et de sanctions imposées à une personne, avec un résultat de 68 sanctions, je déclare Ramzan Kadyrov détenteur du record », a-t-il déclaré.
Celui qui dirige d’une main de fer cette république du Caucase s’est dit flatté par cette « reconnaissance » au moment de recevoir son prix.
« Je suis fier et heureux aujourd’hui. Je suis sur la liste des sanctions parce que je protège le ‘peuple de l’islam’ ainsi que nos traditions, coutumes, et la sécurité de notre État. Rien n’est plus important pour moi que cela, donc je suis heureux », a-t-il lancé.
Il devance ainsi le leader nord-coréen Kim Jong Un, le président syrien Bachar el-Assad ainsi que le président biélorusse Alexandre Loukachenko.
Ramzan Kadyrov est également le détenteur du record du « plus grand nombre de restrictions de sanctions imposées contre une personne, ses proches et ses partisans dans le monde », complète le média russe.