Le président russe Vladimir Poutine réunira ce lundi son Conseil de sécurité, un format rassemblant les principaux ministres, responsables politiques et représentants des services de sécurité et de l’armée, a annoncé dimanche le Kremlin aux agences russes sans donner d’ordre du jour. Si Vladimir Poutine tient régulièrement de telles rencontres, celle-ci surviendra dans un contexte militaire particulièrement compliqué pour le pouvoir russe.
La destruction partielle du pont de Kertch, qui relie la Crimée, région occupée depuis 2014, à la Russie, est un coup très dur, structurellement et symboliquement. Les autorités russes ont attribué l’explosion, qui a fait trois morts, à un camion piégé. Moscou n’a pas accusé l’Ukraine dans l’immédiat et les responsables ukrainiens n’ont revendiqué aucune responsabilité officiellement. Sans cette infrastructure-clé, construite à grands frais sur ordre de Poutine lui-même, une importante voie d’approvisionnement d’équipements militaires est perturbée.
Sur le terrain militaire lui-même, le recul de l’armée russe dans plusieurs régions sera à n’en pas douter évoqué par les membres du conseil de sécurité. La contre-offensive de l’armée ukrainienne, lancée il y a plusieurs semaines, a repoussé les Russes hors de plusieurs grandes villes, comme Izioum et Lyman, et se poursuit à la fois dans le nord autour de la région de Kharkiv, désormais totalement sous contrôle ukrainien, et dans le sud autour de celle de Kherson. Comme le note la revue spécialisée Défense & Sécurité internationale, les progrès de l’armée ukrainienne lors des deux dernières semaines « sont bien réels (…), plus que la Russie depuis mi-juin ».
Des plongeurs au pont de Crimée
Des plongeurs russes devaient examiner ce dimanche à partir de la mer les dégâts sur le pont de Crimée, endommagé par une explosion samedi matin. « Nous avons ordonné un examen par nos plongeurs. Ils vont commencer à travailler à six heures du matin », a annoncé samedi soir le vice-premier ministre russe Marat Khousnoulline, qui pense obtenir les « premiers résultats » de cet examen sous-marin dès dimanche.
Le trafic automobile et ferroviaire a repris samedi quelques heures après la déflagration qui a jeté à la mer l’une des voies de ce pont construit à grands frais et inauguré par Vladimir Poutine en 2018. Des ferrys ont aussi été mis en place entre la Russie continentale et la péninsule pour faire circuler les poids lourds.
Frappes meurtrières à Zaporijia
Au moins 17 personnes ont été tuées ce dimanche dans des bombardements sur la ville de Zaporijjia (sud de l’Ukraine), trois jours après de précédentes frappes qui avaient fait 17 morts, a-t-on appris de source officielle.
«Après une attaque nocturne de missiles sur Zaporijjia (…), 17 personnes sont mortes», selon un premier bilan, a déclaré Anatoliy Kourtev, secrétaire du conseil municipal de la ville, sur son compte Telegram. Les frappes ont touché des maisons et des immeubles d’habitation de plusieurs étages, a-t-il précisé.
Jeudi, la ville avait déjà été la cible de sept missiles au petit matin, tuant dix-sept personnes.