Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou s’est entretenu au téléphone ce vendredi avec son homologue américain, Lloyd Austin, a annoncé Moscou, la deuxième conversation entre les deux hommes depuis le début du conflit en Ukraine. «Plusieurs questions d’actualité de sécurité internationale, dont la situation en Ukraine, ont été abordées» lors de cet échange, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Le chef du Pentagone a souligné « l’importance du maintien de canaux de communication ». Lloyd Austin a également parlé avec le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, réitérant « l’engagement inébranlable des Etats-Unis à soutenir la capacité de l’Ukraine à contrer l’agression de la Russie ».
Ont-ils évoqué Nord Stream ? Le Kremlin a assuré vendredi que les Européens seraient «surpris» de savoir la «vérité» sur les explosions à l’origine le mois dernier des fuites sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, construits pour acheminer le gaz russe en Europe. La Russie a exigé à plusieurs reprises d’être intégrée à l’enquête internationale sur ces fuites survenues en plein conflit en Ukraine et sur fond de lutte gazière entre la Russie et l’Union européenne. Le président russe Vladimir Poutine avait estimé le 12 octobre qu’il s’agissait d’un acte de «terrorisme international» profitant aux États-Unis, à la Pologne ainsi qu’à l’Ukraine et la diplomatie russe a appelé le président américain Joe Biden à révéler si son pays était responsable de ces explosions.
Avancées vers Kherson

L’Ukraine a affirmé ce vendredi avoir repris 88 localités aux forces russes dans la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, au moment où l’administration d’occupation prorusse évacue des milliers de civils face à cette poussée. «Région de Kherson: 88 localités reprises», a indiqué sur Telegram un conseiller de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko. Un précédent bilan, le 13 octobre dernier, faisait état de 75 villes et villages repris par Kiev.
Les séparatistes prorusses ont déclaré être en train de faire une «forteresse» de la ville de Kherson. Le responsable adjoint en charge de l’occupation russe à Kherson, Kirill Stremoussov, a accusé les forces ukrainiennes d’avoir tué quatre personnes en bombardant le pont Antonovski, enjambant le Dniepr, utilisé pour les évacuations face à l’avancée des forces ukrainiennes. Kiev nie toute frappe. «Nous ne touchons pas les infrastructures essentielles, nous ne touchons pas les localités pacifiques et la population locale», a affirmé une porte-parole, Natalia Goumeniouk.
Un barrage menacé ?

L’Ukraine a accusé la Russie d’avoir miné un barrage hydroélectrique près de Kherson en vue de provoquer une «catastrophe» dans la région. «La Russie prépare consciemment le terrain pour une catastrophe de grande ampleur dans le sud de l’Ukraine», a dénoncé Volodymyr Zelensky à distance devant le Conseil de l’Union européenne jeudi.
Selon lui, les forces russes «ont miné le barrage et les unités de la centrale hydroélectrique de Kakhovka», une des plus grandes infrastructures de ce type en Ukraine. Si le barrage explose, «plus de 80 localités, dont Kherson, se retrouveront dans la zone d’inondation rapide», s’est-il alarmé. «Cela pourrait détruire l’approvisionnement en eau d’une grande partie du sud de l’Ukraine» et affecter le refroidissement des réacteurs de la centrale nucléaire de Zaporijjia, qui puise son eau dans ce lac artificiel de 18 millions de mètres cubes, a ajouté Volodymyr Zelensky.
Moscou dément.
Des Iraniens en Crimée
Des militaires iraniens se trouvent « sur le terrain en Crimée » pour aider les forces russes à mener des attaques à l’aide de drones de fabrication iranienne en Ukraine, a affirmé la Maison Blanche.

« Aujourd’hui, nous pouvons confirmer que des soldats russes basés en Crimée ont piloté des drones iraniens, les utilisant pour mener des frappes en Ukraine, y compris sur Kiev ces jours derniers », a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine, John Kirby.
« Nous estimons que des militaires iraniens ont été sur le terrain en Crimée et ont aidé la Russie dans ces opérations », a-t-il ajouté. « Je n’ai pas le nombre d’Iraniens qui se trouvent en Crimée », a-t-il précisé, laissant entendre qu’ils se trouvent toujours sur le terrain aux côtés des forces russes.
« La Russie a reçu des dizaines de drones jusqu’ici et va continuer à en recevoir », a poursuivi le porte-parole, soulignant que les Etats-Unis craignaient que la Russie cherche maintenant à acquérir des armes conventionnelles iraniennes comme des missiles sol-sol pour les utiliser en Ukraine.
M. Kirby a précisé que les Iraniens présents en Ukraine étaient des formateurs et des techniciens et que les frappes, qui ont gravement endommagé les infrastructures ukrainiennes, avaient été menées par des soldats russes.
« Téhéran est maintenant directement engagé sur le terrain », a-t-il souligné.
Mariages collectifs
Des mariages à la pelle en guise de dernier au revoir, avant de rejoindre le front ukrainien. Comme le rapporte BFMTV, le district russe de Kourortny, dans la région de Saint-Pétersbourg, autorise depuis le vendredi 14 octobre les couples à être mariés collectivement lorsque l’homme est appelé à combattre en Ukraine. Dans le contexte de mobilisation décrétée par Vladimir Poutine, de nombreux hommes et femmes profitent de cette accélération des procédures pour s’unir pour la vie.
Par dizaines, les couples entrent en file indienne dans une salle du bureau de l’état civil du district de Kourortny avant de s’asseoir à leurs places respectives. Alors que « La Marche nuptiale » de Felix Mendelssohn retentit, les hommes sont tous habillés en treillis militaires et les femmes en tenue civile, comme le montrent les images d’une chaîne de télévision locale. Appelés tour à tour par les autorités civiles russes, les futurs mariés échangent leur « da » (« oui », NDLR) puis leurs alliances entre les rangs de chaises, les uns après les autres. Les couples viennent ensuite signer leur contrat de mariage, sous le regard des quelques proches qu’ils ont pu convier à la cérémonie.
Les journalistes présents sur place expliquent que ces mariages collectifs et rapides motivent les soldats russes, juste avant de se rendre sur le front ukrainien.