L’armée russe a affirmé ce dimanche avoir détruit un dépôt avec 100.000 tonnes de carburant pour l’aviation ukrainienne, ainsi que plusieurs dépôts de munitions et un réservoir de pétrole avec du carburant diesel destiné aux véhicules militaires ukrainiens.
«Un dépôt qui abritait plus de 100.000 tonnes de carburant pour les forces aériennes ukrainiennes a été détruit près de la localité de Smela, dans la région de Tcherkassk», dans le centre de l’Ukraine, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Coupures de courant
L’opérateur national Ukrenergo a procédé ce dimanche à des coupures électriques à Kiev, pour «stabiliser» la fourniture en électricité, après des frappes russes répétées visant les infrastructures du pays, a fait savoir le fournisseur privé d’électricité ukrainien DTEK. «Le 23 octobre, des coupures de stabilisation ont eu lieu à Kiev pour éviter des accidents», a expliqué l’entreprise privée, précisant que ces coupures touchent alternativement les différents quartiers de la capitale divisée en trois groupes.
Elles ne devraient pas durer plus de quatre heures, a précisé DTEK dans un communiqué publié sur son site, sans exclure toutefois des durées un peu plus longues «en raison de l’importance des dégâts».
Depuis une dizaine de jours, la Russie multiplie les frappes sur le réseau ukrainien, entraînant la destruction d’au moins un tiers de ses capacités, juste avant l’hiver. Plus d’un million de foyers ukrainiens ont été privés d’électricité à la suite d’attaques russes contre les infrastructures électriques, a annoncé samedi la présidence d’Ukraine. DTEK a de nouveau appelé les habitants à utiliser de façon parcimonieuse l’électricité et les entreprises à limiter leur usage des éclairages extérieurs.
Choïgou discute
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s’est entretenu ce dimanche au téléphone avec le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, et ses homologues turc, Hulusi Akar, et britannique, Ben Wallace, pour discuter du conflit en Ukraine, a annoncé l’armée russe.
l s’agit d’échanges d’une intensité inédite en un seul jour pour le ministre russe de la Défense depuis le début de l’offensive russe en Ukraine fin février. Lors de la conversation avec Sébastien Lecornu, le ministre russe a dénoncé la situation en Ukraine «qui a une tendance à une escalade incontrôlable», selon le communiqué de l’armée russe. Il lui a également fait part, comme à Hulusi Akar et à Ben Wallace, de «ses préoccupations liées à d’éventuelles provocations de la part de l’Ukraine avec recours à une «bombe sale», a ajouté la même source.
Le ministère français des Armées a confirmé pour sa part dans un communiqué qu’avait été évoquée la crainte russe d’une «frappe de bombe sale par les Ukrainiens sur leur territoire, pour en faire porter la responsabilité à la Russie». Sébastien Lecornu a rappelé que «la France (refusait) toute forme d’escalade, singulièrement nucléaire», soulignant aussi sa détermination «à contribuer à une résolution pacifique du conflit, aux côtés de ses alliés».
Vendredi, Sergueï Choïgou s’était déjà entretenu au téléphone avec son homologue américain, Lloyd Austin.
Une « ligne Wagner »
Dans son dernier point quotidien d’information sur la guerre en Ukraine, le ministère de la défense britannique explique que « le propriétaire du Groupe Wagner, Evgueni Prigojine, a affirmé (…) que son équipe d’ingénieurs construisait une vaste “ligne Wagner” fortifiée de défenses dans l’oblast de Louhansk occupé par la Russie, et a publié une carte montrant l’étendue prévue du projet ». La défense britannique précise également :
Les images montraient une section de défense antichar et de systèmes de tranchées nouvellement construits au sud-est de Kreminna, dans l’oblast de Louhansk. Si les plans sont aussi vastes que le prétend Prigojine, les travaux visent probablement à intégrer la rivière Donets dans la zone défensive, en suivant partiellement la ligne de contrôle de 2015. Le projet laisse entendre que la Russie fait un effort significatif pour fortifier ses défenses derrière la ligne de front actuelle, sans doute pour dissuader toute contre-offensive ukrainienne rapide.