L’armée russe a annoncé avoir repoussé ce samedi une attaque de drones massive sur sa flotte dans la baie de Sébastopol, en Crimée annexée, et que tous les engins avaient été abattus. Elle a imputé l’attaque à l’Ukraine et à la Grande-Bretagne et qui a endommagé un navire.
«Aucune installation dans la ville n’a été touchée. La situation est sous contrôle», a indiqué le gouverneur prorusse de la ville, Mikhaïl Razvojaïev, précisant que c’est «l’attaque la plus massive de drones et de véhicules de surface pilotés à distance sur les eaux de la baie de Sébastopol dans l’histoire» du conflit en Ukraine. Le ministère russe de la Défense a lui rapporté des «dégâts mineurs» sur le navire dragueur de mines Ivan Goloubets, ainsi que sur le barrage de confinement de la baie.
Selon Moscou, l’attaque a impliqué «neuf véhicules aériens sans pilote et sept drones maritimes autonomes» et a visé des navires qui participent à la sécurité des convois chargés d’exporter les céréales ukrainiennes à la faveur d’un accord conclu sous l’égide de l’ONU et de la Turquie. «La préparation de cet acte terroriste et la formation du personnel militaire du 73e centre ukrainien des opérations maritimes spéciales ont été menées par des spécialistes britanniques basés à Otchakov, dans la région de Mykolaïv en Ukraine», a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.
L’armée russe a également affirmé ce samedi 29 octobre que Londres était impliqué dans les explosions ayant provoqué des fuites en septembre sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, construits pour acheminer le gaz russe en Europe. «Des représentants d’une unité de la marine britannique ont participé à la planification, à la fourniture et à la mise en œuvre de l’acte terroriste en mer Baltique le 26 septembre afin de porter atteinte aux gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2», a affirmé le ministère russe de la Défense sur Telegram.
Démenti britannique
Le ministère britannique de la Défense a dénoncé les «fausses affirmations» de Moscou.
«Pour détourner l’attention de sa gestion désastreuse de l’invasion illégale de l’Ukraine, le ministère russe de la Défense a recours à la diffusion de fausses affirmations d’une ampleur épique», a tweeté la Défense britannique. «Cette histoire inventée en dit plus sur les disputes au sein du gouvernement russe que sur l’Occident», a ajouté le ministère.
Céréales : représailles russes
La Russie a annoncé ce samedi soir suspendre sa participation à l’accord assurant la poursuite des exportations de céréales ukrainiennes, vitales pour l’approvisionnement alimentaire des pays pauvres, après l’attaque de drones ayant visé dans la matinée des navires russes en Crimée.

«Compte tenu de l’acte terroriste réalisé par le régime de Kiev avec la participation d’experts britanniques contre des navires de la flotte de la mer Noire et des navires civils impliqués dans la sécurité des couloirs céréaliers, la Russie suspend sa participation à la mise en œuvre de l’accord sur les exportations des produits agricoles des ports ukrainiens», a annoncé le ministère russe de la Défense sur Telegram.
Selon le président ukrainien, la Russie a déjà bloqué 175 navires devant quitter les ports dans le cadre de l’initiative d’exportation de céréales. « Il est évident que la Russie a une fois de plus l’intention d’exacerber la crise alimentaire mondiale, de faire resurgir la menace d’une famine à grande échelle. Et c’est notamment la responsabilité de tous nos partenaires – après tout, de garantir la sécurité alimentaire et mettre un terme à ce sale jeu russe avec la faim.
Vendredi, les Nations unies avaient appelé les parties prenantes de l’accord pour la reprise des exportations ukrainiennes de céréales depuis les ports de la mer Noire, conclu sous son égide, à le renouveler avant son expiration fin novembre.
Selon une porte-parole de l’ONU, des mesures « urgentes » sont nécessaires pour permettre le passage de plus de 150 navires concernés par l’accord, afin de rattraper le retard accumulé ces derniers mois.
Journaliste tuée en Crimée

Svetlana Babaïeva dirigeait le bureau du groupe Rossiya Segodnia à Simferopol, capitale administrative de la péninsule de Crimée, annexée par la Russie en 2014. L’agence de presse RIA Novosti, qui fait partie du groupe comme la radio La Voix de la Russie (ex-Radio Moscou), a indiqué que la journaliste avait été victime d’une balle perdue. Elle n’a fourni aucun autre détail.
Plusieurs responsables pro-Kremlin ont rendu hommage à Svetlana Babaïeva. Elle a fait un travail considérable pour dire la vérité sur ce qui se passe dans la région de Kherson, a déclaré Vladimir Saldo, le responsable installé par Moscou à la tête de la région ukrainienne partiellement occupée par l’armée russe.
Le gouvernement de Kiev a imposé des sanctions au groupe Rossiya Segodnia, décrivant son directeur général Dmitri Kisselev comme un personnage central de la propagande en faveur du déploiement de troupes russes en Ukraine.
Des milliards gelés

Au début de juillet, M. Reynders chiffrait à environ 13,8 milliards d’euros, pour l’essentiel dans cinq pays, le gel dans l’UE d’avoirs détenus par des oligarques ou membres de l’élite russe sanctionnés par les Vingt-Sept. « S’il s’agit d’argent criminel confisqué par l’UE, il est possible de le transférer à un fonds de compensation pour l’Ukraine », a également observé le commissaire.
Des responsables ukrainiens réclament que ces avoirs gelés soient utilisés pour reconstruire leur pays après la guerre. « Cependant, cette somme est loin d’être suffisante pour financer la reconstruction », a averti M. Reynders. Les sanctions occidentales ont également entraîné « le gel de 300 milliards d’euros » de réserves de change de la banque centrale russe dans le monde, une somme qui pourrait être utilisée comme « caution », a estimé le commissaire.