La ville de Kherson dans le sud de l’Ukraine, occupée par l’armée russe malgré une poussée des troupes de Kiev ces dernières semaines, était ce dimanche «sans électricité ni eau» à la suite d’une frappe ukrainienne, ont annoncé les autorités d’occupation russes de la région éponyme. «À la suite d’une attaque terroriste, organisée par la partie ukrainienne, trois pylônes en béton portant des lignes à haute tension ont été endommagés sur l’axe Berislav-Kakhovka», a indiqué l’administration d’occupation russe dans un communiqué sur Telegram.
«Actuellement, il n’y a ni électricité ni eau dans la ville et dans certains districts de la région», annexée par Moscou fin septembre, a-t-elle ajouté. C’est la première coupure d’électricité et d’eau d’ampleur connue à Kherson, ville contrôlée par l’armée russe, depuis le début de l’offensive des troupes de Moscou en Ukraine. Selon l’administration d’occupation régionale, installée par Moscou, des électriciens ont déjà été dépêchés sur les lieux de la frappe pour «réparer» l’infrastructure. «L’approvisionnement en électricité et en eau sera rétabli dans toute la région de Kherson dans un avenir très proche», ont-elles affirmé. Le camp ukrainien accus la Russie.
Kakhovka se trouve à environ à 60 km à l’est à vol d’oiseau de Kherson.
Des évacuations à Kiev ?

Kiev s’attend au pire. Alors que l’opérateur national Ukrenergo a annoncé samedi 5 novembre que « des restrictions supplémentaires » d’électricité ont été introduites à Kiev et dans plusieurs autres régions d’Ukraine, le « New York Times » affirme que les autorités ont planifié l’évacuation des trois millions d’habitants de la ville en cas de panne totale de longue durée. Roman Tkatchouk, directeur de la sécurité de la municipalité de Kiev a déclaré que « si la Russie poursuit de telles frappes, nous pourrions perdre tout notre système électrique ». Les autorités ont été averties qu’ils seraient informés 12 heures avant une panne totale. Si la situation atteint ce stade, Roman Tkachouk affirme que « nous commencerons à informer les habitants en leur demandant de partir. » Il explique également que s’il n’y a plus d’électricité « il n’y aura ni eau ni égout ».
Washington et les négociations

Une demande qui ne viserait pas à ramener Kiev à la table des négociations, mais plutôt à faire en sorte que l’Ukraine conserve le soutien des pays occidentaux et autres nations, si le conflit venait à se prolonger.
Ces discussions, souligne le quotidien, illustrent la complexité de la position américaine vis-à-vis de l’Ukraine: les responsables américains se sont engagés à soutenir Kiev « aussi longtemps qu’il le faudra », tout en espérant qu’une résolution du conflit soit rapidement trouvée, alors que ses conséquences économiques ont un impact sur de nombreux secteurs économiques dans le monde entier.
Toujours selon le Washington Post, si les responsables américains partagent le point de vue des Ukrainiens selon lequel Vladimir Poutine n’envisagerait pas de reprendre les négociations, ils reconnaissent que le refus de son homologue ukrainien a soulevé des inquiétudes dans certains pays européens, africains et sud-américains, où le conflit a mené à des pénuries de carburant et de denrées alimentaires.
« La fatigue se fait sentir chez certains de nos partenaires », a notamment estimé un membre de l’administration à nos confrères.
Manifestation à Rome
« Non à la guerre. Non à l’envoi d’armes », pouvait-on lire sur une grande banderole portée par les manifestants – au nombre de 30.000, selon les chiffres de la police cités par les médias italiens – qui scandaient: « donnez une chance à la paix ! ».

L’Italie, un des membres fondateurs de l’Otan, soutient l’Ukraine depuis le début du conflit fin février, notamment en lui fournissant des armes.
La nouvelle Première ministre d’extrême droite, Giorgia Meloni, a déclaré que cela ne changerait pas et le gouvernement prévoit d’envoyer prochainement du matériel militaire supplémentaire.
Mais certains, dont l’ancien Premier ministre Giuseppe Conte, estiment que l’Italie devrait plutôt intensifier les négociations.
« Les armes ont été envoyées au début au motif que cela empêcherait une escalade », a déclaré un manifestant. « Neuf mois plus tard, il me semble qu’il y a eu une escalade. Regardez les faits: envoyer des armes n’aide pas à arrêter une guerre, les armes contribuent à alimenter une guerre ».
Militaire français mort en Roumanie
Un soldat français a été retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel ce dimanche à Bucarest en Roumanie où la France est la nation-cadre d’une mission de l’Otan, a indiqué une source policière à l’AFP.

Son corps a été découvert par une femme de chambre et une enquête a été ouverte, a précisé la police.
Les médias locaux, citant des sources policières, affirment que l’homme de 41 ans a été retrouvé avec un ciseau planté dans le cou et qu’il n’y avait aucun indice d’effraction.
Les mêmes sources indiquent qu’il avait effectué jeudi avec d’autres militaires français son enregistrement à l’hôtel, où il devait rester jusqu’au 3 janvier.
La France dirige en Roumanie une mission lancée en réaction à l’invasion russe de l’Ukraine, visant à renforcer dans la durée la défense du flanc oriental de l’Otan.
Les soldats français sont principalement déployés sur la base de Cincu dans le centre du pays, où s’est rendu cette semaine le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu.
Contacté par l’AFP, l’état-major n’était pas en mesure dimanche de commenter l’information.