Depuis mardi 8 novembre, des images de soldats russes pris au piège et qui se font tirer dessus circulent sur les réseaux sociaux en Russie et vont à l’encontre des discours de victoire de Vladimir Poutine. À proximité de Louhansk, seuls 40 soldats russes auraient survécu alors qu’ils étaient initialement 570. Sur d’autres vidéos, il est possible de voir des Russes se réfugier dans une maison qui est ensuite bombardée. Le manque de préparation des jeunes soldats mobilisés est notamment pointé du doigt.
Si les soldats eux-mêmes prennent la parole pour se plaindre du manque de préparation et de soutien dont ils ont bénéficié, les familles de victimes demandent également des comptes aux autorités. « Notre président, qu’est-ce qu’il fait ? Où est-ce qu’il envoie nos gars, nos maris, nos pères ? Il les envoie à une mort certaine, sans les équiper », déplore la femme d’un soldat qui s’exprime sur une télévision indépendante russe. Dans plusieurs bataillons, des membres de l’armée du Kremlin ont également manifesté leur mécontentement.
Que se passe-t-il à Kherson ?

Depuis des semaines, à Kherson, les Russes évacuent les habitants et retirent leurs drapeaux des bâtiments officiels, occupés depuis le début de la guerre. Mais « l’ennemi essaie de nous tromper ! », assure à France info Dmytro Pletentchouk, représentant de l’armée ukrainienne à Mykolaïv.
« L’armée russe déguise ses soldats en civils et les installe dans les logements de Kherson, dont ils ont chassé de force les habitants. Ils veulent donner l’impression au monde entier que les gens d’ici combattent le pouvoir ukrainien. »
Des civils, les vrais, osent à peine communiquer à leurs proches la réalité de leur quotidien de peur d’être surveillés par les Russes. Mais les rares témoignages qui sortent de cette ville bouclée confirment les pillages et les dégradations jusque dans les hôpitaux et les musées.
Les forces d’occupation russes sont-elles en train de se retirer ou bien de préparer les combats à venir ? « Les Russes prétendent vouloir quitter nos territoires occupés », explique Dmytro Pletentchouk. « Mais en réalité, ils envoient en première ligne les hommes récemment mobilisés, comme de la chair à canon, pour compenser leurs pertes parmi les militaires. »
Les pertes sont devenues plus importantes côté russe ces jours-ci, avec 700 morts quotidiens d’après l’armée ukrainienne, contre 300, en moyenne, ces derniers mois. Les combats sont durs, dans la région. La contre-offensive de Kiev pour reprendre Kherson pourrait durer encore des semaines.
Cependant, le ministre russe de la Défense a ordonné cet après-midi le retrait de forces russes de la ville. « Procédez au retrait des soldats », a dit à la télévision Sergueï Choïgou, après une proposition en ce sens du commandant des opérations russes en Ukraine, le général Sergueï Sourovikine, qui a reconnu qu’il s’agissait d’une décision « pas du tout facile » à prendre.
Pont de Crimée

La réparation du pont de Crimée, endommagé par une explosion début octobre, pourrait prendre jusqu’à septembre prochain, estiment les services de renseignement britanniques mercredi dans leur bulletin quotidien sur la guerre en Ukraine.
« Les efforts russes pour réparer le pont de Crimée se poursuivent, mais il est peu probable qu’il soit pleinement opérationnel avant septembre 2023 », selon le rapport.
Le pont, qui revêt une importance logistique pour les troupes russes en Crimée et dans le sud de l’Ukraine, a été gravement endommagé par une explosion le 8 octobre. Le trafic routier devrait rester perturbé jusqu’en mars 2023.
En ce qui concerne la circulation ferroviaire, une voie est utilisable, mais le trafic reste limité. Les réparations dépendront fortement des conditions météorologiques pendant les mois d’hiver, prévoit Londres. Pour le moment, septembre 2023 a été fixé comme date d’achèvement.
De Moscou à Téhéran
Un avion militaire russe a secrètement transporté 140 millions de dollars en espèces et trois modèles de munitions – un missile antichar britannique NLAW, un missile antichar américain Javelin et un missile antiaérien Stinger – vers un aéroport de Téhéran le 20 août dernier, a déclaré la source à Sky News, sous couvert d’anonymat.

Ces armes faisaient partie d’une cargaison d’équipements militaires britanniques et américains destinés à l’armée ukrainienne qui est « tombée entre les mains des Russes », selon la source qui a également indiqué qu’elles pourraient donner au Corps des gardiens de la révolution islamique de l’Iran (IRGC) la capacité d’étudier la technologie occidentale et potentiellement de la copier.
« Ils feront probablement l’objet d’une rétro-ingénierie et seront utilisés dans les guerres futures », a déclaré la source.
De son côté, l’Iran a fourni à la Russie plus de 160 véhicules aériens sans pilote (UAV), dont 100 drones Shahad-136, a affirmé la source. Ces derniers ont été surnommés « drones suicide » car ils explosent à l’impact.
La source a affirmé qu’un autre accord sur les drones d’une valeur de 200 millions d’euros (174 millions de livres sterling) avait été conclu entre Téhéran et Moscou au cours des derniers jours.
« Cela signifie qu’il y aura bientôt une autre grosse livraison de drones en provenance d’Iran », a poursuivi la source.
Des prêts européens

La Commission européenne a proposé ce mercredi aux Vingt-Sept d’accorder à l’Ukraine une aide de 18 milliards d’euros pour 2023, sous forme de prêts dont les intérêts seraient pris en charge par les Etats membres.
« Cette aide financière stable, régulière et prévisible, de 1,5 milliard d’euros en moyenne par mois, permettra de couvrir une part importante des besoins de financement à court terme de l’Ukraine pour 2023, que les autorités ukrainiennes et le Fonds monétaire international estiment être de 3 à 4 milliards d’euros par mois », indique l’exécutif européen dans un communiqué.
Les prêts sont prévus sur une durée de 35 ans maximum. L’Ukraine devrait rembourser le capital à partir de 2033. Les fonds mis à disposition de l’Ukraine seraient empruntés par la Commission européenne sur les marchés.
Le versement des fonds devra s’accompagner de réformes en matière judiciaire et de lutte anticorruption notamment, et du respect de l’Etat de droit.
Zelensky, la Russie et le climat
La planète « ne peut se permettre un seul coup de feu », a lancé mardi dans un message vidéo à la COP27 le président Ukrainien Volodymyr Zelensky, accusant la Russie d’avoir détourné le monde d' »actions collectives » nécessaires contre le changement climatique.
« Il y en a encore pour qui le changement climatique est juste de la rhétorique, du marketing, mais pas une véritable action. Ce sont ceux-là qui empêchent la mise en œuvre des objectifs climatiques », a déclaré le président à l’issue de deux journées de sommet à Charm el-Cheikh en Egypte.
« Ce sont ceux qui, dans leurs bureaux, se moquent de ceux qui se battent pour sauver la vie sur la planète, tout en soutenant en public l’action pour la nature ».
« Ce sont ceux qui lancent des guerres d’agression alors que la planète ne peut se permettre un seul coup de feu parce qu’elle a besoin d’une action collective », a insisté le chef de l’Etat ukrainien dans un message prononcé en anglais.
« Il ne peut y avoir de politique climatique efficace sans paix sur la Terre, parce que les nations pensent seulement à se protéger elles-mêmes ici et maintenant des menaces générées en particulier par l’agression russe », a-t-il ajouté, évoquant notamment les crises alimentaire et énergétique liées à cette guerre, doublées d’une relance de certaines centrales à charbon.
« Nous devons stopper ceux, qui par leur guerre illégale, détruisent la capacité du monde à œuvrer uni pour un objectif commun », a-t-il encore déclaré.