L’armée ukrainienne a repris mercredi douze localités dans la région de Kherson (sud), d’où les Russes ont annoncé se retirer en partie sous la pression d’une contre-offensive de Kiev, a affirmé ce jeudi son commandant en chef, Valery Zaloujny.
« Au cours de la journée précédente, des unités des forces de défense ont avancé de 7 kilomètres, prenant le contrôle de six localités dans la direction de Petropavlivka-Novoraïsk », a-t-il indiqué sur Telegram, ajoutant que l’armée ukrainienne avait repris également « le contrôle de 6 localités dans la direction de Pervomaïske-Kherson », soit un total de plus de 260 kilomètres carrés.
Le commandant en chef ukrainien a également affirmé que « l’avancée des troupes (de Kiev) dans la défense ennemie dans la direction de Kherson avait atteint 36,5 km depuis le 1er octobre ».
Au total, l’armée ukrainienne a repris « une superficie totale de 1.381 km2 » et « 41 localités » en quarante jours, a-t-il déclaré, saluant « les efforts colossaux des troupes ».
Faisant toutefois preuve de prudence, comme le président Volodymyr Zelensky mercredi soir, M. Zaloujny a déclaré ce jeudi « ne pas pouvoir confirmer ou infirmer les informations sur le soi-disant retrait » des forces russes de la ville de Kherson, capitale régionale.
L’armée russe a annoncé ce jeudi avoir commencé à se replier dans la région de Kherson pour se repositionner sur la rive orientale du fleuve Dniepr.
Discussion sur les céréales
De hauts représentants de l’ONU vont rencontrer ce vendredi 11 novembre à Genève le vice-ministre russe des Affaires étrangères pour discuter de l’avenir des accords dits de la mer Noire sur les exportations de céréales et d’engrais russes, le premier arrivant à échéance dans quelques jours.
La secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) Rebeca Grynspan et le chef de l’agence humanitaire de l’ONU Martin Griffiths doivent rencontrer une délégation russe de haut niveau dirigée par le vice-ministre des affaires étrangères Sergey Vershinin le 11 novembre à Genève.
« Ils poursuivront les consultations en cours afin de soutenir les efforts déployés par le secrétaire général Antonio Guterres pour la mise en œuvre intégrale des deux accords signés le 22 juillet à Istanbul », a indiqué à l’AFP une porte-parole de la Cnuced.
Le premier accord – baptisé « Initiative de la mer noire en faveur des céréales » – permet pour 120 jours les exportations de céréales ukrainiennes bloquées par la guerre; le deuxième vise à faciliter les exportations de nourriture et d’engrais russes, malgré les sanctions imposées par les pays occidentaux à la Russie.
L’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes arrive à échéance le 19 novembre. Il a permis d’exporter 10 millions de tonnes de céréales et autres produits agricoles depuis le 1er août, soulageant la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre en Ukraine.
Pertes : plus de 100 000
Plus de 100.000 militaires russes ont été tués ou blessés depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, a estimé mercredi le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, ajoutant que les pertes étaient probablement du même ordre côté ukrainien.
« Il y a bien plus de 100.000 soldats russes tués et blessés », a déclaré le général Milley, qui s’exprimait devant le New York Economic Club. « Même chose probablement du côté ukrainien », a-t-il ajouté.
Les chiffres avancés par le général Milley, qui n’ont pas pu être confirmés de manière indépendante, sont les plus précis fournis à ce jour par Washington.
Le plus haut responsable militaire américain a également espéré des pourparlers pour mettre fin à la guerre, la victoire militaire n’étant peut-être possible ni pour la Russie ni pour l’Ukraine, selon lui.
« Il doit y avoir une reconnaissance mutuelle que la victoire militaire n’est probablement pas, au sens propre du terme, réalisable par des moyens militaires, et qu’il faut donc se tourner vers d’autres moyens », a déclaré le général Milley. Selon lui, il existe « une fenêtre d’opportunité pour la négociation ».
Côté russe, le général Sourovikine a reconnu de lourdes pertes mais a affirmé que celles subies par les Ukrainiens étaient environ huit fois supérieures.
Pas de Poutine au G20
Vladimir Poutine ne se rendra pas au sommet du G20 qui se tiendra la semaine prochaine en Indonésie. Le désistement du numéro un russe a été confirmé ce jeudi par un responsable du gouvernement indonésien et l’ambassade russe à Jakarta.
La Russie ne sera cependant pas totalement absente de ce sommet que Jakarta veut centrer sur les questions de la sécurité alimentaire et énergétique, devenues des préoccupations mondiales à la suite de l’invasion de l’Ukraine. Le président russe sera en effet représenté sur place par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Et il pourrait aussi participer virtuellement à l’une des réunions de ce sommet.
Négociations à Zaporijia
Les négociations entamées en vue de la mise en place d’une zone de sécurité autour de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia sont « très compliquées », a déploré ce jeudi Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). La plus grande centrale d’Europe est occupée depuis début mars par les troupes russes. Moscou et Kiev s’accusent régulièrement de bombarder le site. Les discussions sur cette zone de sécurité, réclamées notamment par le secrétaire général de l’ONU, ont débuté il y a plusieurs semaines à l’initiative de l’AIEA.