Le président ukrainien Volodymyr Zelensky écarte l’idée d’une «courte trêve» avec la Russie, arguant qu’elle ne ferait qu’empirer les choses. «La Russie recherche désormais une courte trêve, un répit pour reprendre des forces. On pourrait y voir la fin de la guerre, mais un tel répit ne fera qu’empirer la situation», a affirmé le dirigeant ukrainien lors de remarques diffusées au forum international sur la sécurité d’Halifax, au Canada. «Une paix vraiment réelle, durable et honnête ne peut venir que de la destruction complète de l’agression.
La Maison-Blanche avait réitéré plus tôt vendredi que seul Volodymyr Zelensky était en mesure d’approuver l’ouverture de négociations entre l’Ukraine et la Russie, rejetant toute notion de pressions américaines en ce sens sur Kiev. Le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, a déclaré à deux reprises récemment que les victoires ukrainiennes sur le champ de bataille pourraient ouvrir une fenêtre d’opportunité pour entamer des discussions en vue d’une solution politique au conflit.
Il a toutefois noté mercredi qu’il était peu probable au moins à court terme que l’Ukraine puisse déloger militairement la Russie de l’ensemble des territoires qu’elle occupe dans le pays, y compris la Crimée.
Plus de 400 enfants tués

Au moins 437 enfants ont péri à cause de la guerre en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, a annoncé samedi le procureur général du pays.
Selon ce bilan, plus de 837 enfants ont également été blessés. Le nombre total d’enfants blessés et tués pourrait toutefois s’avérer plus élevé car des vérifications sont encore en cours dans les zones où les combats se poursuivent, dans celles qui ont été récemment libérées et dans celles qui sont encore sous occupation russe.
La région de Donetsk, dans l’est du pays, est de loin la plus affectée puisque 423 enfants y ont été tués et blessés, dit le procureur général.
Selon les Nations unies, au moins 16.295 civils ont été tués depuis le 24 février dernier, date du début de l’offensive russe.
Exécutions : Kiev vérifie
La Russie a accusé vendredi l’Ukraine d’avoir exécuté «brutalement» plus de dix de ses militaires qui avaient déposé les armes, dénonçant un «crime de guerre».
L’armée ukrainienne a indiqué ce samedi qu’elle vérifiait l’authenticité de vidéos, qui selon Moscou prouvent que Kiev a exécuté plusieurs soldats russes qui s’étaient rendus. «Avant de lancer une enquête, il faut qu’il y ait une base pour cela. Nous sommes en train d’établir si ces vidéos sont des fake», a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’état-major, Bogdan Senyk. Il a ajouté que ces vidéos avaient été «confiées à des spécialistes», notant que la publication de fausses vidéos s’était «intensifiée récemment ».
Sunak à Kiev

La Grande Bretagne continuera à soutenir Kiev dans sa guerre avec la Russie «jusqu’à ce que l’Ukraine ait gagné la paix», a déclaré le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak, arrivé ce samedi en visite surprise, sa première dans le pays. «Je suis ici aujourd’hui pour dire que le Royaume-Uni continuera à vous soutenir», a déclaré le chef d’Etat devant son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur une vidéo diffusée par la présidence ukrainienne.
«Depuis les premiers jours de la guerre, l’Ukraine et le Royaume-Uni sont les alliés les plus puissants», a écrit le président ukrainien sur Telegram en publiant une vidéo de la rencontre.
Un train à Kherson
Il est arrivé quai numéro 1 de la gare de Kherson avec une petite heure de retard. Samedi 19 novembre, le premier train en provenance de Kiev depuis près de neuf mois était très attendu. Peu de passagers à bord, quelques dizaines seulement mais un immense sourire sur le visage d’Anya. « C’est beaucoup d’émotion, du bonheur ! » La jeune fille de 24 ans tombe dans les bras de Ludmilla, sa babouchka, sa grand-mère, qu’elle avait prévenue et qui l’accueille, avec un bouquet de fleurs noué d’un ruban bleu et jaune.
A Kherson, selon une étude de l’université américaine de Yale (Connecticut), 226 personnes ont été victimes de détentions extrajudiciaires ou de disparitions forcées pendant l’occupation russe. La moitié « ne semble pas avoir été libérée », affirme le rapport du Conflict Observatory, un groupe de recherche soutenu par la diplomatie américaine.
Pas de Lavrov en Pologne

La Russie a dénoncé ce samedi une décision « provocatrice » de Varsovie, après le refus de la Pologne d’autoriser l’entrée sur son territoire au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour une réunion des chefs de la diplomatie de l’OSCE. « La décision de la Pologne (…) est provocatrice et sans précédent », a déclaré la diplomatie russe dans un communiqué.
« Non seulement Varsovie s’est discréditée de cette manière, mais elle a porté un préjudice irréparable à l’autorité de toute l’Organisation » pour la sécurité et la coopération en Europe, estime le communiqué.
La Pologne, qui organise début décembre la réunion ministérielle de l’OSCE, a annoncé vendredi avoir refusé l’entrée sur son territoire à M. Lavrov. « Nous attendons de la Fédération de Russie qu’elle choisisse les membres de sa délégation conformément à la réglementation en vigueur », a expliqué une source au sein de cette présidence annuelle tournante, assurée actuellement par Varsovie.
Selon elle, la délégation russe ne doit pas « inclure les personnes sanctionnées par l’Union européenne (UE) » à la suite de l’offensive russe en Ukraine déclenchée le 24 février, y compris Sergueï Lavrov.