L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu que l’hiver menacera la vie de millions d’Ukrainiens, après une série de frappes russes dévastatrices sur les infrastructures énergétiques du pays. «Pour faire simple, cet hiver sera une question de survie», a déclaré aux journalistes Hans Kluge, le directeur régional de l’OMS pour l’Europe Les dommages à l’infrastructure énergétique ukrainienne «ont déjà des effets dévastateurs sur le système de santé et sur la santé de la population», a-t-il ajouté.
Selon lui, l’OMS a enregistré plus de 700 attaques contre des établissements de santé ukrainiens depuis le début de l’invasion russe en février, ce qui constitue selon lui «une violation manifeste» du droit international humanitaire. Cela signifie que «des centaines d’hôpitaux et d’établissements de santé ne sont plus pleinement opérationnels», a-t-il déclaré. «Nous nous attendons à ce que deux à trois millions de personnes supplémentaires quittent leur maison à la recherche de chaleur et de sécurité». «Elles seront confrontées à d’importants problèmes de santé, dont des infections respiratoires telles que le Covid-19, la pneumonie, la grippe et un risque grave de diphtérie et de rougeole dans une population sous-vaccinée», a ajouté Hans Kluge.
Tortures : une arrestation à Kherson

Les enquêteurs ukrainiens ont affirmé ce mardi avoir arrêté pour « trahison » un responsable des centres de détention provisoire russes à Kherson. « Dès les premiers jours de l’occupation de Kherson, cet employé d’un centre de détention a travaillé pour les envahisseurs (…) en tant que responsable des centres de détention provisoire et des lieux d’exécution des peines », a indiqué le Bureau d’Etat d’enquête ukrainien (SBI) dans un communiqué.
Selon le SBI, cet employé « a permis l’évasion de criminels emprisonnés juste avant la libération de Kherson ». Après l’arrivée de l’armée ukrainienne le 11 novembre à la suite de deux mois de contre-offensive de Kiev dans la région de Kherson, « il n’a pas eu le temps de s’échapper et a été détenu par les employés du SBU », les services de sécurité ukrainiens, a indiqué le SBI dans son communiqué.
Monastère perquisitionné à Kiev
Les services de sécurité ukrainiens (SBU) effectuaient ce mardi 22 novembre au matin une perquisition dans le principal monastère de la capitale Kiev, lieu de résidence du primat de l’Église orthodoxe ukrainienne et soupçonné de liens avec la Russie, ont-ils annoncé dans un communiqué. Le SBU «mène des mesures de contre-espionnage» sur le site de la laure des Grottes de Kiev «pour contrer les activités subversives des services spéciaux russes en Ukraine», a-t-il indiqué sur Telegram, précisant que cette perquisition était menée «conjointement avec la police nationale et la garde nationale».
Fin mai, la branche moscovite de l’Église orthodoxe ukrainienne avait annoncé rompre ses liens avec la Russie en raison de l’invasion russe en Ukraine. En mai 2019, déjà sur fond de tensions diplomatiques, une partie de l’Église ukrainienne représentée par le patriarcat de Kiev avait rompu avec Moscou et prêté allégeance au patriarche Bartolomée, basé à Istanbul.
Mardi, les services de sécurité ukrainiens ont expliqué «effectuer des contrôles sur les personnes (…) concernant leur implication dans des activités illégales au détriment de la souveraineté de l’État ukrainien». «Ces mesures sont réalisées pour empêcher l’utilisation (du monastère) comme centre du “monde russe”», ont-ils ajouté sans donner plus de détails.
Le service de presse du Patriarcat de Moscou a rapidement dénoncé un « acte d’intimidation » envers les croyants ukrainiens. « Nous prions pour nos compagnons croyants (…), qui deviennent victimes de l’anarchie, et nous appelons toutes les personnes bienveillantes à faire tout leur possible pour que cette persécution s’arrête », a-t-il écrit dans un communiqué.
Gazprom accuse l’Ukraine
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Le géant russe Gazprom a menacé ce mardi de réduire ses livraisons de gaz vers la Moldavie en accusant l’Ukraine de siphonner le gazoduc qui transite sur son territoire. Selon Gazprom, Kiev aurait accumulé illégalement 52,5 millions de mètres cubes de gaz en novembre en «violant» une partie des livraisons pour l’utiliser à ses propres fins.
«Le volume de gaz fourni par Gazprom au point de passage de Soudja pour transiter vers la Moldavie via le territoire de l’Ukraine dépasse (en réalité) le volume» qui parvient à la frontière entre l’Ukraine et la Moldavie, a déploré le géant gazier, propriété de l’État russe. Le fournisseur russe menace de «réduire l’approvisionnement en gaz au point de passage de Soudja (…) à partir du 28 novembre à 10 h», si Kiev continue de siphonner du gaz à destination d’autres pays.
La Moldavie, petit pays de 2,6 millions d’habitants, subit de plein fouet les conséquences du conflit en Ukraine, en particulier sur le plan énergétique alors que Gazprom a déjà réduit de moitié ses exportations de gaz vers Chisinau. Lundi, la communauté internationale a annoncé de nouvelles aides à ce pays situé entre l’Ukraine et la Roumanie.
Des morts près de Belgorod

Des explosions ont tué trois personnes dans la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a annoncé le gouverneur de ce territoire régulièrement frappé par des tirs et où des fortifications sont en construction.
Sur Telegram, le gouverneur a indiqué qu’une femme était morte après avoir subi un traumatisme crânien lors d’un bombardement à Chebekino, une ville située à huit kilomètres de l’Ukraine.
Selon la même source, deux personnes ont été tuées dans l’explosion « d’une munition d’un type non identifié » dans le village de Starosselié, frontalier de l’Ukraine et où l’état d’urgence est en vigueur depuis le 27 octobre, d’après le gouverneur.
Des localités et infrastructures dans la région subissent très fréquemment des tirs, souvent mortels, attribués par Moscou à l’armée ukrainienne. La capitale régionale, également nommée Belgorod, a été touchée directement à plusieurs reprises.