Une alerte aérienne a été déclenchée dans toute l’Ukraine ce jeudi après-midi après des avertissements des autorités ukrainiennes sur des préparatifs par la Russie d’une nouvelle salve de tirs de missiles et d’attaques de drones.
« Une alerte aérienne générale est en vigueur en Ukraine. Gagnez les abris », a prévenu le service ukrainien de contrôle des frontières via la messagerie Telegram.
Les frappes continuent dans les régions de Kherson et de Bakhmout où les combats font rage.
Traîtrise à Zaporijia
L’opérateur nucléaire ukrainien Energoatom a accusé ce jeudi le nouveau directeur ukrainien de la centrale de Zaporijjia (sud), nommé la veille par la Russie qui s’est appropriée le site, d’être un « traître » pour avoir accepté de collaborer avec Moscou.
Mercredi, Iouriï Tchernitchouk, un ingénieur ukrainien qui travaillait déjà dans la centrale, avait annoncé dans un communiqué « accepter » la proposition russe de diriger ce site nucléaire.
« Iouriï Tchernitchouk, (jusque-là) ingénieur en chef adjoint de la centrale, qui a exercé ses fonctions pendant la guerre, a trahi l’Ukraine et est passé du côté de l’ennemi », a déploré le chef d’Energoatom Petro Kotine dans un communiqué, sa première réaction sur le sujet.
« Au lieu de tout mettre en oeuvre pour libérer la centrale au plus vite, il a décidé d’aider les occupants russes à légaliser leur appropriation criminelle (du site) et incite désormais d’autres employés à le faire », a-t-il encore regretté.
Energoatom a assuré avoir « renvoyé » M. Tchernitchouk de ses fonctions, bien que cette décision n’ait pas d’impact dans les faits, le site étant sous contrôle des forces russes.
Tribunal illégitime
Le Kremlin a affirmé ce jeudi que la création d’un tribunal pour juger les actions de Moscou en Ukraine, notamment de possibles crimes de guerre, n’aurait « aucune légitimité », Bruxelles s’étant déclaré la veille favorable à un tel projet.
« En ce qui concerne ces tentatives de créer des tribunaux, elles n’auront aucune légitimité, nous ne les accepterons pas et nous les condamnerons », a indiqué à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Il a aussi affirmé que les enquêteurs russes menaient un travail « minutieux » pour documenter en Ukraine « tous les crimes du régime de Kiev ».
La Commission européenne a proposé mercredi de travailler à la création d’un tribunal spécial pour juger les « crimes d’agression de la Russie » en Ukraine, une entreprise qui pour aboutir nécessiterait toutefois un large soutien international.
La création d’un tel tribunal a été réclamée à plusieurs reprises par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ainsi que par les pays baltes.
Lavrov critique le pape
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé ce jeudi des propos « pas chrétiens » du pape François, après que ce dernier eut qualifié de « cruels » les soldats russes issus de certaines minorités ethniques et combattant en Ukraine.
« Le pape François a fait il y a peu des déclarations pas du tout compréhensibles, absolument pas chrétiennes, désignant deux peuples de Russie, pour dire qu’on doit s’attendre de leur part à des atrocités lors de combats militaires », a estimé le ministre russe lors d’une conférence de presse. « Ca n’aide pas à l’autorité du Saint-Siège », a-t-il ajouté.
Depuis trois jours différents responsables russes se sont offusqués de propos tenus par le pape lors d’un entretien avec un journal jésuite et dans lequel François évoquait la cruautés des Tchétchènes et Bouriates servant dans l’armée russe en Ukraine.
La Tchétchénie est une république du Caucase russe à majorité musulmane, la Bouriatie est, elle, une région bouddhiste de Sibérie située entre le lac Baïkal et la Mongolie.
La Russie a été accusée d’envoyer au front de manière disproportionnée des hommes appartenant à des minorités ethniques de Sibérie et du Caucase, régions pauvres et reculées.
Une unité basée en temps de paix en Bouriatie a ainsi été accusée d’avoir joué un rôle central dans le massacre de civils à Boutcha, près de la capitale Kiev.