Plus de 500 localités ukrainiennes se trouvaient ce dimanche toujours sans électricité, à la suite de frappes russes ces dernières semaines qui ont largement endommagé le réseau électrique national, a indiqué un représentant du ministère de l’Intérieur.
« L’ennemi continue d’attaquer les infrastructures essentielles du pays. Actuellement, 507 localités dans huit régions de notre pays sont coupées de l’alimentation électrique », a déclaré à la télévision ukrainienne Yevgueniï Yénine, premier vice-ministre de l’Intérieur.
Dans le détail, « la région de Kharkiv est la plus touchée, où 112 villages sont isolés; dans les régions de Donetsk et de Kherson : plus de 90; la région de Mykolaïv : 82; la région de Zaporijia : 76; la région de Lougansk: 43 », a-t-il précisé.
Conflit ralenti
« Nous constatons déjà une certaine diminution du rythme du conflit (…) et nous pensons qu’il en sera de même dans les mois à venir », a déclaré Avril Haines, la plus haute responsable du renseignement américain, citée par The Guardian. Malgré les attaques russes contre le réseau électrique et des infrastructures critiques de l’Ukraine, Kiev affiche toujours une volonté de résister, a-t-elle ajouté : « Je pense que nous ne voyons pas de preuve que cette volonté soit sapée pour le moment ».
La responsable américaine a également avancé que les armées ukrainienne et russe chercheraient à se rééquiper et à se réapprovisionner dans la perspective d’une contre-offensive envisagée après l’hiver, mais reste à savoir quelle forme celle-ci prendrait. « Nous sommes en fait assez sceptiques quant à savoir si les Russes seront effectivement prêts à le faire. Je suis plus optimiste pour les Ukrainiens dans cette période-là », a poursuivi Avril Haines. Elle pense que Vladimir Poutine « est de plus en plus informé des difficultés de l’armée », mais, a-t-elle ajouté, « on ne sait toujours pas s’il dispose à ce stade d’une image claire de la situation du terrain.
Sur le terrain la ville de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, est toujours au cœur d’intenses combats. Les Russes cherchent à tout prix à reprendre cette cité hautement stratégique. Kiev parle d’une situation extrêmement difficile.

Moins de soutien
Le soutien de la population russe à l’« opération militaire spéciale » en Ukraine continue de s’effriter, selon les données d’un sondage obtenues par un média russe indépendant et relayées par le ministère de la défense britannique.
Selon ces données, 55 % des Russes souhaitent des négociations de paix avec l’Ukraine et seulement 25 % soutiennent la poursuite du conflit. Ces résultats correspondent à ceux d’un autre sondage, datant du mois d’octobre, selon lequel 57 % des personnes interrogées se disaient en faveur de pourparlers.
En avril, environ 80 % des Russes affirmaient soutenir l’« opération militaire spéciale ». Malgré le strict contrôle des autorités, le conflit est devenu plus tangible aux yeux des Russes après la mobilisation partielle, annoncée en septembre. Selon le ministère de la défense britannique, maintenir un soutien, même tacite, de la guerre au sein de la population va devenir de plus en plus difficile pour le Kremlin.

Cyberattaques russes
La Russie s’apprêterait à intensifier ses cyberattaques à l’encontre de l’Ukraine et de ses alliés, a déclaré Clint Watts, directeur général du centre d’analyse des menaces numériques de Microsoft, des propos relayés par le média ukrainien The Kyiv Independent. « Il a exhorté les clients à se préparer à de nouvelles cyberattaques russes au cours de l’hiver », rapporte-t-il sur Twitter. En particulier, une « cyber-offensive » devrait par ailleurs très probablement se poursuivre contre les infrastructures critiques ukrainiennes.
OPEP+ :quotas maintenus
Les pays de l’Opep+ ont décidé ce dimanche de maintenir leurs quotas de production dans un climat particulièrement instable, à la veille de l’entrée en vigueur de nouvelles sanctions visant le brut russe, ont indiqué deux participants à la réunion.
Les représentants des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) conduits par Ryad, et leurs dix alliés emmenés par Moscou, ont convenu de garder le cap décidé en octobre d’une réduction de deux millions de barils par jour jusqu’à fin 2023.
Un communiqué de l’Opep+ a confirmé le maintien de la précédente décision, qui avait été prise pour soutenir les cours et avait suscité l’ire de la Maison Blanche soucieuse de faire baisser les prix à la pompe. Depuis, les cours des deux références mondiales de l’or noir ont perdu du terrain et se situent entre 80 et 85 dollars, loin de leurs sommets à plus de 130 dollars atteints en mars après le début de l’invasion de l’Ukraine.
Ce qui, de « de manière rétrospective », valide notre stratégie, se félicite le cartel. « C’était la ligne de conduite à adopter pour stabiliser les marchés », argue-t-il. Le prochain rendez-vous a été fixé au 4 juin 2023, mais le groupe s’est dit prêt à se réunir « à tout moment » d’ici là pour prendre des « mesures supplémentaires immédiates » si besoin.
