Deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées dans des bombardements russes qui ont visé la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, a déclaré c dimanche son gouverneur Iaroslav Ianouchevitch.
La ville de Kherson a été reprise en novembre par les forces ukrainiennes lors d’une contre-offensive, qui a entraîné le retrait des forces russes passées sur la rive gauche du fleuve Dniepr.
« L’ennemi a de nouveau attaqué les quartiers résidentiels de Kherson », a déclaré le gouverneur, sur son compte Telegram, affirmant que l’armée russe avait frappé une maternité, un café et des immeubles d’habitation.
« La nuit dernière, deux personnes ont été tuées par des bombardements russes » dans la région, a déclaré le gouverneur, précisant que l’électricité avait été rétablie « à près de 90% » dans la ville elle-même et ses environs.
Il a ajouté que cinq autres personnes avaient été blessées à des degrés divers dans les « 45 frappes » qui ont visé la région avec de l’artillerie, des lance-roquettes multiples, des chars et des mortiers.
Avant leur retraite en novembre, les forces russes ont détruit les infrastructures des services publics de base de la ville et ont depuis bombardé à plusieurs reprises Kherson.
Dans la ville d’Odessa, au bord de la mer Noire, les coupures d’électricité d’urgence se poursuivaient à la suite d’attaques de drones russes, a déclaré ce dimanche Sergiy Bratchuk, porte-parole de l’administration régionale.
Les autorités ont également déclaré que des « interruptions de l’approvisionnement en eau » s’étaient produites en raison de pannes d’électricité dans certains quartiers de la ville.
Ce dimanche, le gouverneur de la région d’Odessa Maksym Martchenko a indiqué que le courant électrique était « progressivement » rétabli à Odessa, mais que 300.000 personnes étaient privées d’électricité.
Samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que plus de 1,5 million de personnes se sont retrouvées sans électricité dans la région d’Odessa après des frappes russes au moyen de drones iraniens.
Odessa était une destination de vacances prisée de nombreux Ukrainiens et Russes avant l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes le 24 février.
L’Institut pour l’étude de la guerre, groupe de réflexion sur les questions de défense basé aux Etats-Unis, a relevé samedi que les forces russes avaient ciblé des infrastructures vitales dans le sud de l’Ukraine, en ayant recours « à un nombre significativement plus élevé de drones de fabrication iranienne qu’au cours des semaines précédentes ».
Cela pourrait indiquer que « la Russie a récemment reçu ou s’attend à recevoir rapidement de nouvelles livraisons de drones en provenance d’Iran », selon le groupe d’experts.
L’Iran est accusé par les pays occidentaux de fournir des drones à la Russie, des accusations rejetées par Moscou.
Himars sur Melitopol
Selon Yevgeny Balitsky, chef nommé par la Russie de la région de Zaporijjia, les forces ukrainiennes ont utilisé des lance-roquettes à longue portée américains Himars pour frapper Melitopol vers 21h le samedi 10 décembre. L’attaque a, selon lui, détruit un « centre de loisirs » aux abords de la ville, tuant deux personnes et en blessant dix autres. L’endroit a été atteint au moment où des gens dînaient, a-t-il assuré.
Deux roquettes ont été détruites en vol, et quatre autres sont atteint leur cible, a ajouté ce responsable. Un autre officiel régional pro-russe, Vladimir Rogov, a diffusé une photo d’un important incendie ravageant ce « centre de loisirs ». Aucun commentaire n’était disponible dans l’immédiat de la part de l’armée ukrainienne. Les troupes russes se sont emparées de Melitopol au début de leur offensive lancée le 24 février 2022.
Entretien Macron-Zelensky
Emmanuel Macron s’est entretenu ce dimanche au téléphone avec Volodymyr Zelensky pour notamment préparer la nouvelle conférence de soutien à l’Ukraine qui se tiendra mardi à Paris, ont rapporté les deux dirigeants.
« Avec le Président Zelensky, nous avons préparé les conférences que la France accueille mardi: une première, internationale, pour répondre aux besoins de l’Ukraine pour passer l’hiver, et une seconde avec les entreprises françaises qui s’engagent dans la reconstruction du pays », a indiqué le président français sur Twitter.
M. Zelensky interviendra en visio lors de cette conférence de mardi « pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine », tandis que son Premier ministre sera présent.
Selon l’Elysée, « des chefs d’Etats, des chefs de gouvernements, des ministres » de 47 pays participeront, de même que le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres.
La conférence intervient après les propos d’Emmanuel Macron qui a souligné début décembre qu’il faudrait donner des « garanties » à la Russie pour trouver un bon équilibre, une fois la guerre en Ukraine terminée.
Quelques personnalités ukrainiennes et responsables d’Europe de l’Est ont exprimé un certain agacement, voire une franche opposition à ces propos. Mais l’Elysée a écarté toute tension bilatérale.
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé vendredi qu’un accord serait nécessaire « au final » pour mettre un terme au conflit en Ukraine, tout en exprimant des doutes sur la « confiance » que Moscou peut selon lui accorder à ses interlocuteurs.
M. Zelensky a lui proposé mi-novembre un plan de paix en 10 points, de l’intégrité territoriale au sort des prisonniers, en passant par la sécurité alimentaire de l’Ukraine.
Emmanuel Macron a annoncé début décembre qu’il parlerait « prochainement » avec Vladimir Poutine, en particulier sur les questions de sécurité autour du « nucléaire civil » en Ukraine.
Encore Medvedev…
L’ex-président russe et actuel numéro 2 du Conseil de sécurité, Dmitri Medvedev, a affirmé ce dimanche 11 décembre que Moscou fabriquait les «moyens de destruction les plus puissants» basés sur de «nouveaux principes», en menaçant de s’en servir contre l’Occident.
«Notre ennemi ne s’est pas retranché uniquement dans le gouvernement de Kiev. Il est aussi en Europe, en Amérique du Nord, au Japon, en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans d’autres endroits ayant prêté allégeance aux nazis de notre temps», a écrit Dmitri Medvedev sur son compte Telegram. Voilà pourquoi nous intensifions la production des moyens de destruction les plus puissants, y compris ceux basés sur de nouveaux principes».Il n’a pas détaillé ces nouveaux principes, mais faisait, semble-t-il, référence notamment aux nouvelles générations d’armes hypersoniques que Moscou se targue de développer activement ces dernières années.