Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a précisé que Kiev et quatorze régions avaient été affectées par des coupures de courant ou d’eau. Il a appelé à «accroître la pression» occidentale sur le Kremlin et à livrer davantage de systèmes de défense anti-aérienne à l’Ukraine. Partout dans le pays, des interventions sont en cours pour rétablir l’électricité.
«Nos ingénieurs et nos équipes de réparation ont déjà commencé à travailler pendant l’alerte aérienne et font tout leur possible pour rétablir la production d’électricité et son approvisionnement. Cela prend du temps. Mais ce sera fait», a déclaré le président ukrainien. À Kiev, le maire Vitali Klitchko a précisé que seul un tiers des habitants avaient de l’eau et du chauffage, et 40% de l’électricité.
En raison des frappes de vendredi, «il faudra peut-être plus de temps qu’avant pour rétablir l’électricité», a alerté sur Facebook l’opérateur électrique national Ukrenergo, qui a précisé que «l’électricité (serait) fournie en priorité aux infrastructures essentielles: hôpitaux, services d’eau, installations de chauffage, stations d’épuration des eaux usées».
Empêcher une livraison d’armes
L’armée russe a affirmé aujourd’hui avoir empêché une livraison d’armes étrangères aux forces ukrainiennes, grâce aux bombardements massifs de vendredi.
« L’objectif a été atteint. Tous les sites désignés ont été visés », a annoncé le ministère de la défense dans un communiqué. « A l’issue de la frappe, une livraison d’armes et de munitions de fabrication étrangère a été empêchée, une avancée des réserves [des forces ukrainiennes] vers les zones de combat a été bloquée, le fonctionnement des entreprises de fabrication et de réparation d’armes (…) a été suspendu », poursuit le ministère.
Alerte aérienne
Une alerte aérienne a été déclenchée dans toute l’Ukraine ce samedi, y compris à Kiev, au lendemain de frappes massives russes sur les infrastructures énergétiques, notamment. « S’il vous plaît, aux abris ! », a écrit sur la messagerie Telegram l’administration militaire de la capitale ukrainienne.
Selon Hajun, site biélorusse de surveillance de l’activité militaire dans le pays, plusieurs avions de combat russes ont été vus volant dans l’espace aérien de la Biélorussie en direction du nord de l’Ukraine.
Poutine : réunion avec les militaires
Le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu avec les responsables de l’opération militaire russe en Ukraine, a annoncé ce samedi le Kremlin, au moment où le territoire ukrainien est visé par des bombardements massifs russes. «Vendredi, le président a passé toute la journée à l’état-major des forces impliquées dans l’opération militaire spéciale» en Ukraine, a indiqué le Kremlin dans un communiqué.
Le chef de l’Etat russe y a notamment «tenu une réunion» avec la participation du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et du chef de l’Etat-major russe, Valéri Guerassimov, et «a eu des rencontres séparées avec les commandants» des différentes branches de l’armée impliquées dans l’opération, selon la même source. «J’aimerais entendre vos propositions sur nos actions à court et moyen terme», a déclaré M. Poutine, lors de la réunion dont des extraits ont été diffusés ce samedi par la télévision publique russe.
Pas de moteurs de drone
L’Union européenne a interdit l’exportation de moteurs de drones vers la Russie et vers « tous les pays tiers » pouvant lui fournir ces éléments afin de priver le Kremlin de ces armes utilisées contre l’Ukraine.
Cette mesure est l’une des disposition du 9e paquet de sanctions approuvé jeudi soir lors d’un sommet européen à Bruxelles entré en vigueur vendredi avec sa publication au Journal Officiel de l’UE.
Bruxelles empêche par ailleurs les ressortissants de l’UE d’occuper « des postes au sein des organes directeurs de toutes les personnes morales, entités ou entités détenues ou contrôlées par l’Etat russe et situées en Russie ».
« Nous continuons de cibler l’économie et ceux qui jouent un rôle déterminant dans cette guerre brutale », a souligné le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans un communiqué.
Les sanctions ciblées concernent douze membres du gouvernement, 42 élus de la Douma, le président et les neuf juges de la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie, 77 militaires dont 30 membres de l’unité de l’Etat major russe chargé de la planification des tirs de missiles, trois membres de la famille du président tchétchène Ramzan Kadyrov, allié de Vladimir Poutine, ainsi que l’épouse et un parent de l’oligarque Iouri Kovaltchouk.
Cinq partis politiques russes –le Parti Communiste, Russie Unie, le parti Nouvelles personnes, le Parti Libéral démocratique et le parti Une Russie Juste– et 23 entreprises liées à l’armée russe sont également sanctionnés .
La liste noire des personnes et entités interdits de visas et dont les avoirs dans l’UE sont saisis comprend désormais 1.386 individus et 171 entités.
L’UE a par ailleurs engagé la procédure de suspension des licences de diffusion de quatre médias — NTV/NTV Mir, Rossiya 1, REN TV et Pervyi Kanal, pour bloquer la campagne internationale systématique de désinformation et de manipulation de l’information menée par la Fédération de Russie dans le but de déstabiliser ses pays voisins. La mesure s’impose à la société Intelsat qui fournit des services de télécommunication par satellites.
Les nouvelles sanctions imposent des restrictions à l’exportation de biens et technologies à double usage, notamment celles utilisées par le secteur russe de la Défense et de la sécurité comme « les produits chimiques clés, les agents neurotoxiques, les équipements de vision nocturne et de radionavigation, les composants électroniques et informatiques ».
L’UE interdit par ailleurs les exportations de moteurs de drones « vers la Russie et tout pays tiers qui pourrait fournir des drones à la Russie », ce qui inclut l’Iran, a-t-on précisé.
Un gel des avoirs est imposé à la Banque de Crédit de Moscou, à la banque Dalnevostochny et à la Banque régionale de développement de Russie. Elles ne pourront plus effectuer de transactions dans l’UE.