« L’électricité a été rétablie pour près de six millions d’Ukrainiens pendant la journée. Les travaux de réparation sont en cours et continuent sans interruption depuis l’attaque terroriste d’hier », a affirmé tard samedi soir le président Volodymyr Zelensky. « Bien sûr, il reste encore beaucoup de travail à faire pour stabiliser le système. Il y a des problèmes d’approvisionnement en chaleur, il y a de gros problèmes d’alimentation en eau. La situation est la plus difficile à Kiev et dans sa région, à Vinnytsia (centre-ouest, NDLR) et dans sa région, à Lviv (ouest, NDLR) et dans sa région », a-t-il reconnu.
« 75 % des habitants de la capitale ont déjà du chauffage », avait peu auparavant dit son maire Vitali Klitschko, selon lequel la circulation du métro de Kiev, interrompue vendredi pour que la population puisse s’y réfugier, a repris et la distribution de l’eau est revenue. L’électricité a également été rétablie à Kharkiv (est), la deuxième ville d’Ukraine, d’après le gouverneur régional Oleg Sinegoubov.
Frappes sur Belgorod

Une personne a été tuée ce dimanche et cinq autres ont été blessées dans des frappes ukrainiennes contre la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov.
Selon lui, les tirs ont visé Belgorod, la capitale régionale, faisant quatre blessés, ainsi qu’un district situé à proximité où « il y a malheureusement un mort et un blessé ».
Les vitres de plusieurs immeubles ont été brisées et 14 maisons ont été endommagées, a précisé M. Gladkov.
Des localités et infrastructures dans la région subissent très fréquemment des tirs, souvent mortels, attribués par Moscou à l’armée ukrainienne. La capitale régionale Belgorod a également été touchée directement à plusieurs reprises.
Le gouverneur a indiqué fin novembre qu’une ligne de fortifications était en construction à la frontière, sans en préciser la longueur ni sa localisation.
Choïgou sur le front

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s’est rendu dans la zone de l’opération militaire en Ukraine pour inspecter les forces russes qui y sont déployées, a annoncé dimanche l’armée russe dans un communiqué.
Sergueï Choïgou « a inspecté les forces russes déployées dans la zone de l’opération militaire spéciale », en se rendant notamment sur la ligne de front pour parler avec des soldats, indique le communiqué.
Les responsables militaires sur place lui ont également présenté des rapports sur la situation actuelle sur le terrain et les actions des forces russes, selon la même source.
Le communiqué ne précise pas quand ce déplacement a eu lieu, mais son annonce intervient deux jours après une réunion entre Vladimir Poutine et les responsables de l’opération russe en Ukraine, dont Sergueï Choïgou.
Pour le moral des troupes
Pour remonter le moral des soldats après presque dix mois de guerre, la Russie a trouvé la solution. D’après le ministère de la Défense britannique (MoD) et les dernières informations des services de renseignements, Moscou va envoyer des chanteurs d’opéra, acteurs et artistes de cirque sur le front.

« Le 14 décembre 2022, le ministère de la Défense russe a annoncé la création de deux ’’brigades créatives’’ sur le front, dont le rôle est de remonter le moral des troupes déployées lors de ’’l’opération spéciale’’ », explique le MoD dans un communiqué publié sur son compte Twitter ce dimanche 18 décembre.
« Cela fait suite à la récente campagne du ministère de la Défense, qui encourageait le public à donner des instruments de musique aux soldats. La musique militaire et le divertissement organisé pour les troupes déployées ne sont pas rares dans l’histoire des armées, mais en Russie, elles sont fortement liées à l’ère soviétique et sa politique d’éducation idéologique », détaille le communiqué.
L’envoi d’artistes auprès des soldats sera-t-il suffisant pour remotiver des troupes qui souffrent du froid, du mauvais équipement, et des nombreux revers subis face à l’armée ukrainienne qui gagne du terrain depuis déjà plusieurs mois ? Non, estiment les Britanniques.
« Le faible moral des soldats continue bien sûr d’être une vulnérabilité pour une grande partie des forces russes. Toutefois, les inquiétudes des soldats se focalisent surtout sur le nombre élevé de victimes, le mauvais leadership, les problèmes de paye, le manque d’équipements et de munitions, et le manque de clarté sur les objectifs de la guerre », liste le ministère de la Défense. « Les efforts des ’’brigades créatives’’ ont peu de chance de lever ces inquiétudes. »
Nouveaux drones iraniens

Un représentant des services de renseignements du ministère de la défense ukrainien, cité par les médias ukrainiens, affirme que Moscou a reçu une nouvelle cargaison de drones Shahed-131 et Shahed-136 de fabrication iranienne. Selon les renseignements ukrainiens, cette livraison est moins importante que la précédente. Les renseignements ukrainiens ajoutent que les Russes n’ont jusqu’à présent pas utilisé de missiles balistiques iraniens contre l’Ukraine.
Kiev en février ?
Kiev se prépare déjà à une invasion de la Russie par le nord. Près de dix mois après l’invasion par Moscou de son voisin pro-occidental, le général Andrii Kovalchuk, l’un des plus haut gradés de l’armée ukrainienne, a déclaré dans une interview à Skynews, publiée ce samedi 17 décembre, que Poutine n’est pas du tout prêt pour la paix. Pire, selon lui, le président russe pourrait même, en fin de compte, ordonner la mobilisation totale des Russes et donc l’envoi de millions de soldats faire la guerre.

Dans le cadre d’une vaste interview sur la chaîne de télévision britannique, le général Kovalchuk a livré son analyse sur les avancées russes depuis cet été. La contre-offensive ukrainienne a notamment permis à Kiev de reconquérir de vastes territoires aux mains des Russes, avec pour point d’orgue la reprise de Kherson.
Face à ce recul russe, Andrii Kovalchuk a estimé que le Kremlin tenterait à nouveau d’envahir le pays par le nord. « Peut-être aux alentours de l’anniversaire de sa première tentative ratée de s’emparer de Kiev en février dernier », a-t-il anticipé. « Oui, nous prévoyons de telles options, de tels scénarios. Nous nous y préparons. Nous vivons avec l’idée qu’ils vont attaquer à nouveau. C’est notre tâche », a-t-il poursuivi à propos d’une potentielle attaque le 24 février 2023.