La capitale ukrainienne a été attaquée par des drones, lundi 19 décembre au matin, a indiqué l’administration militaire de la ville de Kiev, exhortant la population à se tenir prête à se mettre à l’abri. Le pays est en proie à des coupures d’eau et de courant, que le gouvernement essaie de rétablir, en pleine guerre. «L’ennemi attaque la capitale», a écrit l’administration sur Telegram. À ce stade, neuf drones «ennemis ont déjà été abattus dans l’espace aérien de Kiev», a-t-elle ajouté.
Elle précise que les forces russes ont procédé à des tirs de barrages, utilisant les drones iraniens «Shahed» utilisés dans le pilonnage de Kiev ces dernières semaines. L’administration de la ville a déclenché une première alerte aérienne à 01h56 locales (23H56 heure de Paris) qui a duré un peu plus de trois heures. Une deuxième alerte a été émise à 05h24 (03h24 heure de Paris), et annulée dans la demi-heure qui a suivi. Lorsque les sirènes de telles alertes retentissent, la population est sommée de se mettre à l’abri.
Poutine en Biélorussie
Le président russe Vladimir Poutine était ce lundi 19 décembre en Biélorussie pour une rencontre avec son homologue Alexandre Loukachenko, son allié dans le conflit en Ukraine, au moment où Kiev dit craindre une éventuelle attaque depuis le territoire bélarusse en 2023.
Il s’agit de la première visite en Biélorussie de Vladimir Poutine en trois ans, tandis qu’Alexandre Loukachenko va régulièrement en Russie, notamment pour faire avancer le projet d’une union plus poussée entre les deux pays.
« La Russie et la Biélorussie sont ouvertes au dialogue avec les autres Etats, y compris européens », a assuré Alexandre Loukachenko au début de cette rencontre, selon des images retransmises à la télévision russe.
Il a toutefois appelé les Occidentaux à « écouter la voix de la raison » et appelé à une coopération plus étroite avec Moscou au vu des « temps difficiles » actuels.
Si les troupes de Minsk ne prennent pas directement part à la guerre de Moscou, l’armée russe se sert du territoire biélorusse pour bombarder l’Ukraine voisine, selon Kiev. Le ministère russe de la Défense a diffusé ce lundi des images de manœuvres en Biélorussie sur lesquelles on voit des soldats avec des chars et s’exerçant à tirer à l’artillerie dans un paysage recouvert de neige.
Missiles américains
L’armée russe a affirmé avoir abattu quatre missiles HARM de fabrication américaine au-dessus de son territoire, dans le ciel de la région de Belgorod frontalière de l’Ukraine.
«Quatre missiles anti-radar américains HARM ont été abattus dans l’espace aérien de la région de Belgorod», a indiqué le ministère russe de la Défense dans son rapport quotidien publié sur Telegram, sans plus de précisions.
Protégé par Washington
Les États-Unis ont tenté d’empêcher une élimination par les forces ukrainiennes du… général Valery Guerasimov, chef d’état-major de l’armée russe, rapporte le New York Times . Les services de renseignement américains, qui avaient appris son intention de se rendre sur la ligne de front fin avril, n’ont pas communiqué l’information à Kiev. Son déplacement a finalement été découvert par le renseignement ukrainien qui a planifié une frappe, prenant le soin d’en avertir Washington.
Les Américains, craignant une aggravation du conflit en cas d’élimination du n°1 de l’armée russe, ont voulu empêcher les Ukrainiens de viser le général. «Nous leur avons dit de ne pas le faire», a assuré un officiel américain au New York Times. Mais l’opération avait déjà été enclenchée et la frappe a tué une dizaine de Russes, épargnant tout de même le chef d’état-major. Depuis, les visites de chefs militaires russes ont été fortement réduites.
Fortifications
Jamais les contrôles russes n’ont été aussi serrés sur les routes des régions de Zaporijia et de Kherson – depuis la chute de Kherson seule RFI a pu accéder à cette dernière –, et certains axes sont interdits au passage des civils. Pour y circuler, il faut montrer patte blanche. Aux très nombreux barrages et postes de contrôle entre plusieurs blocs de ciment, souvent d’énormes triangles : on les appelle « les dents du dragon ». On en voit surtout dans les champs encore verts.
Des deux côtés de chaque axe, ces dents sont reliées entre elles par des chaînes en acier et entourées de barbelés. La terre est par endroit totalement retourné par d’énormes pelleteuses : elles creusent des tranchées larges qui laissent l’espace pour le passage de deux hommes. Du bois s’entasse sur les bas-côtés pour les renforcer et de la route, on devine des fortifications solides.
Les travaux et les axes sont surveillés attentivement par des soldats visiblement bien équipés. Comme dans la région de Belgorod le long de la frontière ukrainienne, comme sur la ligne de front à Louhansk, ou en Crimée, les forces russes de ce côté-ci du Dniepr ont en quelques semaines installé dans les plaines, puis musclé, des lignes de défense.