Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé samedi 24 décembre un acte de « terreur » russe pour « intimider » les Ukrainiens, après une frappe sur le centre-ville de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, qui a fait au moins 10 morts et 55 blessés. « Le matin, le samedi, à la veille de Noël, dans le centre-ville. Ce ne sont pas des installations militaires. Ce n’est pas une guerre selon les règles définies. C’est la terreur, c’est tuer pour intimider et (prendre) du plaisir », a-t-il fustigé sur les réseaux sociaux.
« Le monde doit voir et comprendre contre quel mal absolu nous luttons », a encore déploré Volodymyr Zelensky, qualifiant une nouvelle fois l’armée russe de « terroriste ». « C’est la vraie vie de l’Ukraine et des Ukrainiens » depuis dix mois de guerre, a appuyé le président ukrainien, accompagnant son message de clichés montrant l’étendue des dégâts.
« Alors que des familles en Europe, en Amérique du Nord et au-delà préparent des dîners festifs, ayez une pensée pour l’Ukraine qui combat le mal en ce moment », a aussi imploré sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba. Pour son homologue de la Défense, Oleskiï Reznikov, la frappe sur Kherson est « une vengeance sur ses habitants qui ont résisté à l’occupation » russe. Kherson a été libérée le 11 novembre par l’armée ukrainienne après huit mois d’occupation russe.
Par ailleurs, toujours dans la région de Kherson, trois membres des services d’urgence ukrainiens ont été tués samedi dans l’explosion d’une mine alors qu’ils participaient à des opérations de déminage dans la région, ont annoncé les services régionaux pour lesquels ils travaillaient.
Notons que d’après les Nations unies, la conflit en Ukraine a causé la mort d’au moins 6826 civils et 10 769 auraient été blessés.
Poutine sûr à « 100% » de détruire les missiles Patriot américains
Dans l’extrait d’un entretien à la chaîne Rossiya-1 repris par l’Agence France Presse (AFP), Vladimir Poutine ajoute que son pays pourra détruire le système de défense anti-aérienne Patriot que les Etats-Unis vont fournir à l’Ukraine. « Bien sûr, nous allons le détruire, (sûr) à 100% ! », affirme-t-il.
L’Occident cherche à « diviser» la Russie, a fustigé par ailleurs, le président russe, Vladimir Poutine. « Tout est basé sur la politique de nos adversaires géopolitiques, qui visent à diviser la Russie, la Russie historique », dit-il dans ce même entretien diffusé à la télévision, assurant que « l’objectif » de son pays est « tout autre : unir le peuple russe
Toujours côté russe, les autorités ukrainiennes établissent un bilan de plus de 600 Russes tués au combat en 24 heures, 620 selon leur décompte. Cela correspondrait à 102 050 Russes tués depuis le début de la guerre le 24 février. Par ailleurs, 3011 tanks auraient été détruits, de même que 6010 véhicules blindés, 1991 pièces d’artillerie, 283 avions et 267 hélicoptères.
La guerre en Ukraine « ne finira pas facilement »
Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a estimé que la guerre en Ukraine « ne semble pas près de se terminer facilement ».
« Il ne serait pas faux de dire, qu’en dépit de toute notre bonne volonté et appel à un cessez-le-feu, la guerre risque de se poursuivre en 2023 », a déclaré Hulusi Akar, dont le pays, membre de l’Otan, s’est positionné comme un acteur neutre et médiateur dans le conflit entre ses deux voisins qui bordent la mer Noire. « Nous appelons à un cessez-le-feu, au moins un cessez-le-feu humanitaire. Puis, un cessez-le-feu permanent et ensuite, des discussions de paix », a encore dit Hulusi Akar.
Une prière pour l’Ukraine
Lors de la traditionnelle messe de Noël, le pape François a dénoncé samedi l’avidité et la soif de pouvoir, qui conduit certains à vouloir « dévorer leurs voisins ». Une allusion indirecte à la guerre en Ukraine et à d’autres conflits dans le monde.
Assis sur le côté de l’autel pendant la majeure partie de la messe, François a dénoncé la cupidité et le consumérisme, appelant les croyants à revenir à la source du message de Noël, en pensant à ceux qui souffrent de la guerre et de la pauvreté. « Les hommes et les femmes de notre monde, dans leur soif de richesse et de pouvoir, dévorent même leurs voisins, leurs frères et sœurs », a-t-il déclaré. « Combien de guerres avons-nous vues! Et dans combien d’endroits, aujourd’hui encore, la dignité humaine et la liberté sont traitées avec mépris ! »
Depuis que la Russie a envahi son voisin en février, François a dénoncé à de très nombreuses reprises les atrocités de cette guerre, qu’il a qualifiée d’agression non provoquée. « Comme toujours, les principales victimes de cette avidité humaine sont les faibles et les vulnérables », a-t-il déclaré, dénonçant « un monde assoiffé d’argent, de pouvoir et de plaisir… »
« Je pense avant tout aux enfants dévorés par la guerre, la pauvreté et l’injustice », mentionnant également « les enfants à naître, pauvres et oubliés ».