Depuis le 17 mai, la ville de Bakhmout, dans l’oblast de Donetsk est le théâtre de combats acharnés entre Russes et Ukrainiens. Sous un déluge de feu, enterrés dans des tranchées, les soldats de Kiev résistent et ne cèdent que très peu de terrain. Mais ces derniers jours, l’armée du Kremlin, épaulée par la milice Wagner et des régiments tchétchènes, avance à Bakhmout et dans la ville voisine de Soledar.
Les séparatistes prorusses de la région de Donetsk ont d’ailleurs annoncé ce lundi 9 janvier avoir pris le contrôle d’un village situé près de la ville de Bakhmout, indiquant avoir «libéré» la ville. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, le groupe de mercenaires Wagner a affirmé que ce village avait déjà été «libéré» par ses hommes le mois dernier.
La chute de Bakhmout ouvrirait aux Russes la voie vers Sloviansk et Kramatorsk, deux villes essentielles pour les Ukrainiens.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé dans une adresse dimanche soir que la zone située entre Bakhmout et Soledar était « l’un des endroits les plus sanglants sur le front ».
« Prolonger les souffrances »
Les livraisons à l’Ukraine de blindés d’infanterie et d’autres armes annoncées la semaine dernière par plusieurs pays occidentaux ne feront que « prolonger les souffrances » des Ukrainiens et ne « changeront pas » l’équilibre des forces, a affirmé ce lundi le Kremlin.
« L’Europe, l’Otan et les Etats-Unis ont déjà injecté des dizaines de milliards de dollars en Ukraine et dans les livraisons d’armes », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
« Fondamentalement, ces livraisons ne peuvent pas et ne vont pas changer quoi que ce soit (…) Ces livraisons ne peuvent que prolonger les souffrances du peuple ukrainien », a-t-il ajouté.
La semaine dernière, les Etats-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire majeure à l’Ukraine évaluée à plus de 3 milliards de dollars, avec notamment 50 blindés d’infanterie de type Bradley et des dizaines d’autres véhicules blindés. La France et l’Allemagne vont également livrer des blindés légers.
Des discussions ont lieu « depuis quelques semaines » au sujet de la fourniture à l’Ukraine d’une dizaine de Challenger-2, principal char de combat de l’armée britannique, pour lutter contre l’invasion de la Russie, rapporte lundi la chaîne Sky News, citant une source occidentale au fait de ces pourparlers. Le Challenger-2 est en service au sein de l’armée britannique depuis 1994. Il a été déployé en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo et en Irak.
Echange de prisonniers
La Russie et l’Ukraine ont chacune échangé 50 prisonniers de guerre, à l’issue d’un accord salué par les deux parties, alors même que les combats continuent dans l’est de l’Ukraine.
« Le 8 janvier, à la suite de négociations, 50 militaires russes, qui étaient en danger de mort pendant leur captivité, ont été libérés de la zone contrôlée par le régime de Kiev », a-t-il déclaré dans un communiqué.
L’Ukraine a confirmé l’information et a déclaré que la Russie avait libéré 50 militaires ukrainiens dans le cadre du même accord.
Prix Olof Palme
Trois femmes venues d’Ukraine, d’Iran et de Turquie ont remporté lundi le prix Olof Palme 2023 pour leurs actions en faveur des droits humains et des libertés dans leurs pays respectifs.
L’Ukrainienne Marta Chumalo, l’Iranienne Narges Mohammadi et la Turque Eren Keskin ont été récompensées pour « leurs efforts dans le combat pour la liberté des femmes, à une époque où les droits humains sont menacés par la guerre, la violence et l’oppression », a affirmé le Fonds à la mémoire d’Olof Palme dans un communiqué.
Mme Chumalo, psychologue et féministe, a été distinguée comme étant l’une des fondatrices de Women’s Perspectives, une ONG soutenant les droits des femmes et combattant la violence à leur égard.
« Depuis 2014, et en particulier depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, Marta Chumalo a été très active dans la sensibilisation aux effets de la guerre et dans la réponse aux besoins des victimes », a poursuivi le Fonds.
La journaliste et activiste des droits humains Narges Mohammadi « a été un personnage central dans la lutte pour le droit des femmes et la liberté d’expression en Iran », a ajouté le jury.
L’avocate des droits humains Eren Keskin a été récompensée pour plusieurs décennies passées à défendre les victimes de discriminations dans son pays, dont « des minorités ethniques, LGBTQI+ et des réfugiés ».