Au moment où les combats redoublent d’intensité dans la ville de Soledar que les Ukrainiens affirment toujours contrôler, la capitale ukrainienne a essuyé plusieurs attaques sur des infrastructures importantes.

Plusieurs explosions ont retenti ce samedi 14 janvier sur d’importantes infrastructures à Kiev. «Une attaque au missile sur des infrastructures essentielles» est en cours à Kiev, a indiqué un conseiller de la présidence ukrainienne Kyrylo Timochenko sur Telegram tandis que le maire de la ville Vitali Klitschko a rapporté des explosions dans le quartier de Dniprovskiy, appelant les habitants à «rester dans les abris». La municipalité ukrainienne a aussi fait état d’un tir sur une installation, «sans destruction majeure ni incendie». Selon elle le feu est apparu dans un entrepôt après la chute de fragments d’un missile dans le quartier de Golosiivsky.
D’autres régions ont aussi été la cible de frappes russes. À Kharkiv (nord-est), «l’ennemi a lancé une nouvelle attaque de missiles sur des infrastructures essentielles», a déclaré le gouverneur Oleg Synegibov. Des coupures de courant d’urgence pourraient avoir dans cette ville, la deuxième d’Ukraine. Plus au sud, des attaques ont aussi été signalées dans la région de Zaporijjia. «Aujourd’hui, l’ennemi a à nouveau tiré contre des installations énergétiques», a commenté l’opérateur Ukrenergo, en ajoutant être à l’œuvre pour «éliminer les conséquences» de ces frappes.
Bientôt des Challenger

Le Royaume-Uni va fournir à l’Ukraine des chars Challenger 2, devenant le premier pays occidental à envoyer des chars lourds. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié le gouvernement britannique, estimant qu’il «envoie le bon signal» en fournissant des chars d’assaut à son pays.
Kiev avait de nouveau appelé vendredi ses alliés occidentaux à lui fournir plus d’armes et d’équipements militaires performants, comme des chars lourds et des missiles à longue portée. «Pour gagner cette guerre, nous avons besoin de plus d’équipements militaires, d’équipements lourds», avait exhorté sur Telegram Andriï Iermak, le chef de cabinet de la présidence ukrainienne.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié le gouvernement britannique, estimant qu’il «envoie le bon signal» en fournissant des chars d’assaut à son pays.
Des cessez-le-feu localisés
« Ni la Russie ni l’Ukraine « n’est en situation de l’emporter militairement », estime Ibrahim Kalin, proche conseiller du président turc Recep Tayyip Erdogan, se disant convaincu « qu’à la fin, ils devront négocier pour parvenir à une issue acceptable » pour les deux parties. En attendant, Ankara demande aux armées de négocier des «cessez-le-feu localisés».
Retour du gaz russe ?

Les pays européens finiront par reprendre leurs importations de gaz russe, a prédit ce samedi le ministre de l’Energie du Qatar, estimant que l’actuelle volatilité du marché devrait perdurer.
« Le gaz russe va revenir, à mon avis, en Europe » même si elle a désormais « une diversité bien plus grande » des sources d’approvisionnement, a déclaré le ministre qatari Saad Sherida al-Kaabi, également patron de QatarEnergy, la compagnie nationale du riche émirat gazier du Golfe. « Les Européens disent aujourd’hui qu’il n’en est pas question » mais « les choses se réparent avec le temps », a ajouté le responsable lors d’un forum sur l’énergie organisé à Abou Dhabi.
Appel à l’Afrique
Les cheffes de la diplomatie française et allemande ont appelé vendredi les pays africains à condamner l’agression russe en Ukraine, tout en insistant sur la volonté de l’UE d’intensifier ses relations avec l’Union Africaine.
« Il est important (à propos de la guerre en Ukraine, ndlr) de se souvenir qu’il y a un agresseur et un agressé et il est important que tous disent à l’agresseur qu’il doit cesser son agression », a déclaré la ministre française Catherine Colonna à Addis Abeba.

« Nous avons des intérêts communs et nous avons des attentes à l’égard de nos amis africains et nous vous en avons fait part », a-t-elle ajouté, à l’issue d’un point presse au siège de l’Union africaine.
Même message délivré par son homologue allemande Annalena Baerbock: « La paix en Europe est attaquée (…) nous avons besoin de vous, nous avons besoin de l’Afrique pour défendre la paix ».
Plusieurs Etats africains s’étaient abstenus en mars, lors d’un vote de l’Assemblée générale de l’Onu sur une résolution exigeant « que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ».
« Nous voyons l’effet de cette guerre russe brutale partout dans le monde et particulièrement dans la corne de l’Afrique », où la Russie utilise les céréales comme une arme de guerre en entravant les livraisons ukrainiennes, a continué Mme Baerbock.
Les deux ministres qui étaient en Ethiopie pour une visite de deux jours, s’exprimaient aux côtés de Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine.