L’armée ukrainienne a affirmé ce mardi 7 mars avoir identifié un de ses soldats dont la probable exécution filmée, devenue virale sur les réseaux sociaux, a provoqué l’indignation de Kiev.
« Selon les données préliminaires, le défunt est le militaire de la 30e brigade mécanisée Tymofiï Mykolaïovytch Chadoura », qui a participé aux combats près de Bakhmout (est) et était considéré comme porté disparu depuis le 3 février, a indiqué l’armée de terre ukrainienne sur Telegram.

Le corps du militaire se trouve en territoire occupé par les Russes et son identification « définitive » ne sera possible qu’après sa récupération et des expertises, a précisé l’armée. « La vengeance pour notre héros est inévitable », a-t-elle ajouté.
Sur la vidéo, on voit un homme en uniforme militaire et apparemment sans arme, en train de fumer une cigarette. Un autre homme, qui se trouve hors champ, prononce quelques mots en russe à quoi le premier répond: « Gloire à l’Ukraine » avant d’être fauché immédiatement par des rafales de balles. « Crève, salaud », dit toujours en russe l’homme derrière la caméra.
L’AFP n’a pas pu vérifier de manière indépendante où et quand les images ont été filmées ni si elles montraient, comme l’affirment les responsables ukrainiens et les utilisateurs des médias sociaux, l’exécution d’un prisonnier ukrainien, ce qui constituerait un crime de guerre.
Le président Volodymyr Zelensky a promis de « trouver les assassins » lundi dans son discours vidéo du soir alors que son chef de la diplomatie Dmytro Kouleba a réclamé une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur cette affaire.
Moscou veut Bakhmout

La prise de la ville de Bakhmout, épicentre de combats acharnés dans l’Est de l’Ukraine depuis des mois, est nécessaire pour la suite de l’offensive russe, a affirmé ce mardi le ministre russe de la Défense.
« Cette ville est un nœud important (des lignes) de défense des soldats ukrainiens dans le Donbass. Sa prise sous contrôle permettra de mener de nouvelles opérations offensives en profondeur contre la défense des forces armées d’Ukraine », a déclaré Sergueï Choïgou, lors d’une réunion de cadres de son ministère, diffusée à la télévision.
Depuis l’été, Bakhmout est au cœur d’une offensive russe qui a largement ravagé la ville, sans pour autant permettre jusqu’ici son occupation. Ces dernières semaines, les Russes ont enregistré de légères avancées et semblent désormais contrôler les accès à la ville au Nord, au Sud et à l’Est, créant la menace d’un encerclement.
Les troupes du groupe paramilitaire Wagner mènent cette attaque, au prix de pertes très importantes, selon son fondateur, Evguéni Prigojine.
Bakhmout : consensus ukrainien
Il existe un « consensus » au sein de l’armée ukrainienne pour « continuer à défendre » Bakhmout, épicentre des combats dans l’est, malgré le risque d’un encerclement par les troupes russes, a déclaré à l’AFP un conseiller de la présidence ukrainienne.

« Il y a un consensus parmi les militaires sur la nécessité de continuer à défendre la ville et à épuiser les forces ennemies, tout en construisant de nouvelles lignes de défense en parallèle au cas où la situation changerait », a indiqué Mykhaïlo Podoliak, réfutant tout retrait ukrainien de Bakhmout.
Selon lui, « la défense de Bakhmout a atteint ses objectifs » en épuisant les forces russes donnant du temps à l’armée ukrainienne pour former « des dizaines de milliers de troupes pour préparer une contre-offensive ».
« Même si les dirigeants militaires décident à un moment donné de se replier sur des positions plus avantageuses, la défense de Bakhmout constituera un grand succès stratégique », a estimé M. Podoliak.
Il a toutefois précisé qu’aucune décision sur un éventuel retrait ukrainien n’avait été prise à l’heure actuelle.
Cependant, certaines sources, dont Bild, font état de désaccord et annoncent que le général Oleksiyovich a été nommé commandant suprême des armées. Ce qui n’est pas confirmé d’autant que le général Zaloujny , chef d’état-major très apprécié était encore ce mardi aux côtés du président.
Avions sans valeur

On estime que 60 avions ukrainiens ont été abattus depuis le début de l’invasion russe il y a un an, mais Moscou en a perdu plus de 70, a déclaré le commandant en chef de l’armée de l’air américaine en Europe.
Le général James Hecker, s’exprimant lors du symposium sur la guerre de l’Air and Space Forces Association à Aurora, au Colorado, a déclaré que la plus grande force aérienne russe n’avait pas réussi à établir la supériorité aérienne dans les premiers jours de la guerre, mais qu’une impasse virtuelle existait maintenant dans le ciel, rapporte Air and Space Forces Magazine.
« Le succès russe, ainsi que l’ukrainien, dans la défense aérienne et antimissile intégrée ont rendu une grande partie de ces avions sans valeur », a déclaré Hecker. « Leurs deux défenses aériennes et antimissiles intégrées, en particulier lorsque vous parlez d’aller contre les avions, ont été très efficaces. Et c’est pourquoi ils ne survolent pas le pays de l’autre. »
Les défenses aériennes russes sont situées en Russie, en Biélorussie et dans certaines parties de l’Ukraine occupée, a-t-il déclaré. Il sera donc difficile pour l’Ukraine d’utiliser la puissance aérienne dans la contre-offensive que les Ukrainiens planifient pour le printemps et l’été.
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130 prisonniers ukrainiens, la plupart grièvement blessés, ont été renvoyés par les Russes, a déclaré le porte-parole de la présidence ukrainienne, Andriy Yermak. La Russie a annoncé que 90 de ses soldats avaient été libérés.
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Le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a déclaré que 10 autres chars Leopard 2 de fabrication allemande seraient livrés à l’Ukraine dans les prochains jours. Quatre des 14 premiers chars promis par la Pologne ont déjà été livrés; La Pologne dit qu’elle en enverra 60 de plus dans les mois à venir. Plus de 300 chars ont été promis à l’Ukraine par des alliés occidentaux au total.
Arrestations au Belarus
Plus de 20 personnes ont été arrêtées au Bélarus en lien avec le sabotage présumé d’un avion militaire russe le mois dernier sur un aérodrome près de Minsk, a annoncé ce mardi le dirigeant de ce pays allié de Moscou, Alexandre Loukachenko.

Le principal suspect, présenté comme un Russo-ukrainien travaillant pour les services spéciaux de Kiev, et « plus de 20 de ses complices qui étaient sur le territoire bélarusse » ont été arrêtés à ce jour, a déclaré M. Loukachenko, cité par l’agence de presse étatique bélarusse Belta.
Le Bélarus sert de base arrière aux forces russes qui ont lancé une offensive contre l’Ukraine l’an dernier, mais des Bélarusses s’y opposant ont mené ces derniers mois des opérations de sabotage, par exemple contre le réseau ferré.
Fin février, l’opposition bélarusse en exil a affirmé qu’un avion militaire russe avait été détruit sur l’aérodrome de Matchoulichtchy, près de Minsk, des médias rapportant qu’il s’agissait d’un avion de surveillance et de commandement A-50.
Le Kremlin a refusé de s’exprimer à ce sujet, mais M. Loukachenko a reconnu mardi qu’un avion A-50 de l’armée russe avait été pris pour cible, tout en assurant que l’appareil n’avait pas été « lourdement endommagé ».