Un avion de chasse russe Su-27 a percuté mardi 14 mars un drone américain Reaper au-dessus de la mer Noire, a annoncé l’armée américaine.
L’impact a eu lieu à environ 7h03 (heure locale) alors que l’engin américain patrouillait au-dessus de la mer Noire, raconte The War Zone. Son hélice ayant été endommagé par le télescopage avec l’un des deux Su-27 qui lui tournaient autour, le drone de reconnaissance a alors fini sa course dans les eaux internationales. La colère américaine est grande, comme on peut le constater dans le communiqué officiel de l’U.S. Air Force: «À plusieurs reprises avant la collision, les Su-27 ont jeté du kérosène sur le MQ-9 et ont volé autour de lui dans une manœuvre imprudente, hasardeuse et non professionnelle.»

De son côté, le ministère russe de la Défense rejette toute forme de responsabilité, affirmant que le transpondeur du MQ-9 était éteint et que les Su-27 ne sont pas entrés en contact avec lui. Le communiqué évoque un «vol incontrôlé» qui aurait valu au drone américain de «subir une perte d’altitude avant finir sa course dans la mer Noire». Moscou ajoute qu’il n’y a eu aucun tir et que ses deux avions sont rentrés indemnes.
Le président américain Joe Biden a été informé en détail dans la matinée, a assuré le porte-parole. Le département d’État américain a « l’intention de contacter des responsables russes et de leur communiquer directement notre préoccupation », a encore dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l’exécutif américain. « Si le message que (les Russes) veulent envoyer est de nous dissuader de voler et d’opérer dans l’espace aérien international au-dessus de la mer Noire, alors ce message sera un échec, parce que cela n’arrivera pas », a-t-il affirmé.
.
Un mort, trois blessés dans un bombardement à Kramatorsk
Au moins une personne a été tuée et trois blessées mardi 14 mars au matin par un bombardement russe dans le centre de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, a indiqué le président Volodymyr Zelensky. Six immeubles résidentiels ont été endommagés, a-t-il précisé sur Facebook, ajoutant que les opérations de secours se poursuivaient. Le maire de la ville a, lui, fait état de 25 immeubles endommagés.
« L’État du Mal continue de faire la guerre à la population civile », mais va « sans faute » être puni pour ces « meurtres », a encore lancé le président ukrainien à l’adresse de la Russie.

D’autre part, la défense de Bakhmout a été jugé « clé » pour maintenir « la stabilité du front » dans l’est de l’Ukraine, le mardi 14 mars par le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, au moment où de féroces combats se poursuivent pour cette ville devenue symbole.
« L’opération défensive dans cette direction est d’une importance stratégique primordiale pour dissuader l’ennemi », a indiqué le chef de l’armée ukrainienne
Trois missiles abattus au-dessus de la région russe de Belgorod
Trois missiles ont été abattus mardi soir en Russie, au-dessus de la région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a rapporté mercredi le gouverneur de la région.
Les missiles ont été abattus par la défense antiaérienne russe et leurs débris ont endommagé des habitations dans la ville de Belgorod et ses environs, a précisé le gouverneur, sans faire état de victimes. Il a aussi annoncé qu’un drone avait été abattu dans la région et avait endommagé un garage en s’écrasant.
La Russie va réprimer la critique des groupes armés comme Wagner
Les députés russes ont voté mardi un texte punissant de lourdes peines de prison le fait de « discréditer » les groupes armés comme Wagner, mesure déjà en vigueur concernant l’armée russe et qui sert à réprimer les détracteurs de l’offensive en Ukraine.

Les sanctions pénales réprimant « le fait de discréditer des forces armées de la Russie sont étendues aux formations de volontaires, aux organisations et aux personnes physiques qui apportent une assistance aux forces armées pour effectuer leur mission », a indiqué la Douma, la chambre basse du Parlement, sur son site.
« Tous ceux qui aujourd’hui risquent leur vie pour assurer la sécurité du pays et des citoyens sont protégés des provocations et des mensonges » avec cette loi, a estimé le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, précisant que les « sanctions seront lourdes, jusqu’à 15 ans de privation de liberté ».
De plus, le président Vladimir Poutine a appelé mercredi les forces de l’ordre à renforcer la répression contre ceux qui chercheraient à « déstabiliser » la Russie, sur fond de chasse aux opposants à l’offensive militaire en Ukraine. « Je vous demande de répondre sévèrement aux tentatives de déstabilisation de la situation sociale et politique du pays », a déclaré Vladimir Poutine lors d’une réunion avec des procureurs.
Il a également demandé d’être « plus actif dans la lutte contre l’extrémisme », un terme fourre-tout en droit russe qui permet de poursuivre tant les organisations djihadistes, que les militants pro-ukrainiens, les opposants politiques et même les témoins de Jéhovah.
Défendre l’Ukraine, pas un intérêt « vital » pour Trump et son rival républicain

Donald Trump et son rival probable pour l’investiture républicaine Ron DeSantis ont tous les deux affirmé que défendre l’Ukraine ne faisait pas partie des « intérêts vitaux » des États-Unis.
« Nous ne pouvons pas faire passer notre engagement dans une guerre à l’étranger qui s’enlise avant la défense de notre propre patrie », a jugé Ron DeSantis, 44 ans et étoile montante de la droite dure américaine, à la chaîne Fox News. C’est la première fois que le gouverneur de Floride, dont la candidature à la présidentielle de 2024 est très attendue dans les rangs républicains, prend aussi concrètement position sur le conflit.
L’ex-président Donald Trump, qui a également répondu au questionnaire de Fox News, a assuré pour sa part que ce conflit n’aurait jamais eu lieu s’il était au pouvoir.

Céréales : les « consultations » se poursuivent après la proposition russe
Les consultations se poursuivent entre toutes les parties sur l’accord concernant l’exportation de céréales ukrainiennes, a indiqué l’ONU mardi, après la proposition russe de ne le prolonger que pour 60 jours seulement, laissant planer l’incertitude sur son maintien.
« Les Nations unies feront tout leur possible pour préserver l’intégrité de l’accord et assurer sa continuité. Les consultations avec toutes les parties se poursuivent à tous les niveaux », a déclaré Jens Laerke, un porte-parole de l’agence humanitaire des Nations unies (OCHA), au cœur des négociations.
La justice britannique donne raison à Kiev dans une affaire de prêt non remboursé
La Cour suprême britannique a donné raison à l’Ukraine mercredi sur un prêt russe de 3 milliards de dollars (soit 2,8 milliards d’euros) accordé en 2013 que Kiev refuse de rembourser, estimant que l’affaire doit faire l’objet d’un procès et non d’une procédure sommaire demandée par Moscou.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué mercredi dans un tweet « une autre victoire décisive contre l’agresseur, cette fois devant la Cour suprême du Royaume-Uni ».
Autre bonne nouvelle pour Kiev, ce mercredi, le Danemark a annoncé la création au cours de l’année d’un fonds d’aide de 7 milliards de couronnes (940 millions d’euros) à l’Ukraine. Fait notable, cette enveloppe conséquente fait suite à un accord réunissant la quasi-totalité des partis politiques. Le projet a en effet été soutenu par 159 des 179 députés du Parlement du pays.
« Le gouvernement a convenu d’établir un fonds pour l’Ukraine d’un moment total d’environ 7 milliards de couronnes en 2023 », a indiqué ce mercredi le ministère danois des Finances Nicolai Wammen dans un communiqué. Il doit être financé notamment par un assouplissement de la politique financière et la réorientation d’une partie de l’aide au développement danoise, selon l’exécutif.