La Russie a lancé 12 drones en direction de Kiev identifiés par les forces de défense aérienne qui ont détruit « toutes les cibles ennemies » dans l’espace aérien autour de la capitale, a indiqué Serhi Popko, chef de l’administration militaire de la ville.
De son côté, l’état-major général des forces armées ukrainiennes a déclaré dans son compte-rendu matinal que la Russie avait lancé au total 15 drones Shahed de fabrication iranienne sur l’Ukraine au cours de la nuit, et que les forces ukrainiennes avaient détruit 14 d’entre eux.
Des débris sont tombés sur le quartier de Sviatochyno, à l’ouest de la capitale, déclenchant un incendie dans un immeuble non résidentiel sur 200 mètres carrés.
Les premiers chars lourds
Les premiers chars lourds britanniques et allemands sont arrivés en Ukraine, un apport de forces souhaité depuis longtemps par Kiev pour faire face à l’invasion russe.

Ces chars de combat Challenger et Leopard, promis à Kiev au début de l’année, arrivent à temps pour l’offensive de printemps que prévoient les forces ukrainiennes.
Dans un message publié sur Facebook, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a annoncé que « des Challengers britanniques, des Strykers et des Cougars américains et des Marders allemands » se sont « ajoutés aux unités ukrainiennes ».
Il a également publié une photo de ces véhicules, sans préciser le jour où ils sont arrivés.
Une porte-parole du ministère ukrainien, Iryna Zolotar, a confirmé à l’AFP que les tanks Challenger « se trouvaient déjà en Ukraine », sans en donner le nombre exact.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a pour sa part annoncé lundi que Berlin a fourni des chars de combat Leopard « très modernes » à Kiev, et le ministère de la Défense a déclaré plus tard que 18 chars ont été livrés.
Roquettes à longue portée

Le ministère russe de la Défense a indiqué ce mardi avoir abattu une roquette américaine à longue portée de type GLSDB, première confirmation que ces munitions ont bel et bien été livrées à l’Ukraine. Kiev estime depuis des mois que ces armes sont cruciales pour lancer la prochaine contre-offensive.
« La défense antiaérienne (…) a abattu 18 roquettes du système Himars et une roquette guidée GLSDB », a indiqué le ministère dans son communiqué quotidien au sujet de ces bombes d’une portée de jusqu’à 150 km, promises à Kiev par les Etats-Unis début février.
Condamné et en fuite pour un dessin
Un homme accusé d’avoir critiqué l’offensive en Ukraine et qui s’est vu retirer la garde de sa fille à cause d’un dessin anti-guerre de celle-ci a écopé de deux ans de prison pour avoir « discrédité » l’armée russe, a annoncé ce lundi son avocat à l’AFP. Le tribunal a indiqué à l’AFP qu’il avait pris la fuite.

« Le verdict a été lu en l’absence de l’accusé, car il s’est échappé et ne s’est pas présenté à l’audience », a déclaré la responsable du service de communication du tribunal, Elena Mikhaïlovskaïa.
Le cas d’Alexeï Moskaliov, 54 ans, a suscité une vague d’indignation en Russie et symbolise l’ampleur de la répression sans merci des personnes critiquant l’offensive lancée par le Kremlin contre l’Ukraine.
Lundi, un procureur d’Efrémov, petite ville située à 300 km au sud de Moscou, a requis deux ans de prison contre Alexeï Moskaliov, avait indiqué à l’AFP son avocat, Vladimir Bilienko.
Les ennuis ont débuté après que sa fille Maria Moskaliova, âgée de 13 ans, a fait un dessin au collège montrant des missiles se dirigeant vers une femme et un enfant avec un drapeau ukrainien. Dans un contexte de chasse aux voix critiques de l’offensive en Ukraine, la directrice de l’école a immédiatement alerté la police.
Lors de leur enquête sur le père, les autorités disent avoir trouvé des publications en ligne critiquant l’opération en Ukraine. Alexeï Moskaliov a été assigné à résidence et sa fille placée dans un foyer et privée de tout contact avec son père. L’avenir de la famille se jouera d’ailleurs lors d’un autre procès, qui débute le 6 avril, et lors duquel Alexeï Moskaliov risque d’être définitivement privé de son autorité parentale.
Signe de l’indignation suscitée par cette procédure, une pétition a été lancée pour demander le retour de l’enfant chez son père. Même le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les hommes combattent en Ukraine, a apporté son soutien à Maria et critiqué les autorités locales.
Les raisons du Belarus

Le Bélarus accueillera des armes nucléaires « tactiques » russes en réponse aux « pressions » occidentales « sans précédent », a affirmé ce mardi le ministère bélarusse des Affaires étrangères dans un communiqué. « Cela fait deux ans et demi que le Bélarus fait face à des pressions (…) sans précédent de la part des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de leurs alliés », indique la diplomatie bélarusse, en dénonçant une « ingérence directe et grossière » dans les affaires intérieures de Minsk.
Les sanctions économiques et politiques contre cette ex-république soviétique alliée de la Russie sont accompagnées du « renforcement du potentiel militaire » de l’Otan sur le territoire des pays membres de l’Alliance voisins du Bélarus, souligne le communiqué. Dans ce contexte, le Bélarus est « contraint de prendre des mesures de riposte », a insisté la diplomatie bélarusse, tout en assurant que Minsk n’aura pas le contrôle sur ces armes et que leur déploiement « ne contredit en aucune manière les articles I et II du traité de non-prolifération nucléaire ».