Les forces de Moscou luttent pour réaliser une percée décisive dans leur mois d’offensive visant à capturer toute la région du Donbass, alors même que les autorités ukrainiennes ont déclaré ce samedi que des avions, des drones et de l’artillerie russes avaient pilonné l’est de l’Ukraine.
L’Ukraine a repoussé 70 attaques russes au cours des dernières 24 heures sur son front oriental, a déclaré l’état-major général de l’armée dans sa mise à jour matinale. La ville d’Avdiivka, qui est attaquée depuis que Moscou a lancé son invasion à grande échelle de l’Ukraine il y a plus d’un an, a subi le poids des attaques. Les combats ont également continué de faire rage à Bakhmout, une ville où les deux camps ont subi de lourdes pertes, et à Marinka.
Ce samedi, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a rencontré des généraux impliqués dans l’effort de guerre de Moscou en Ukraine pour discuter de la fourniture d’armes aux troupes, a indiqué le ministère dans un communiqué. M. Choïgou a déclaré qu’ils avaient établi quelles munitions étaient les plus demandées et que « des mesures sont prises pour augmenter » l’offre, a ajouté le communiqué.
Pas cette année…

Le général américain, Mark Milley, a déclaré qu’il était peu probable que l’Ukraine expulse toutes les troupes russes de son territoire cette année, rapporte le Kyiv Independent, citant une interview avec Defense One.
Milley, le président des chefs d’état-major interarmées, aurait déclaré :
Zelensky a déclaré publiquement à plusieurs reprises que l’objectif ukrainien est d’expulser tous les Russes de l’Ukraine occupée par la Russie. Et c’est une tâche militaire importante. Tâche militaire très, très difficile. Vous regardez quelques centaines de milliers de Russes qui sont encore dans l’Ukraine occupée par la Russie. Je ne pense pas que cela se fasse à court terme pour cette année.
Kiev commande 100 blindés

L’Ukraine a commandé en Pologne cent véhicules blindés multirôle Rosomak, fabriqués sous licence finlandaise, financés par l’Union européenne et par les États-Unis, a annoncé samedi le premier ministre polonais.
«J’apporte la commande obtenue hier de la part du premier ministre ukrainien Denys Chmygal, pour 100 Rosomak qui seront fabriqués ici», a déclaré Mateusz Morawiecki sur le site de production de ces véhicules à Siemianowice Slaskie, dans le sud de la Pologne.
La commande sera financée avec des fonds européens octroyés à la Pologne et avec des fonds américains obtenus par l’Ukraine, a indiqué le chef du gouvernement polonais, sans préciser le montant du contrat. Rosomak est un véhicule blindé multirôle à huit roues motrices, fabriqué sous licence du Patria AMV finlandais.
Les milliards du FMI
Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a validé vendredi le plan d’aide d’un montant de 15,6 milliards de dollars signé le 21 mars avec le gouvernement ukrainien, ouvrant la voie au déboursement d’une première tranche de 2,7 milliards de dollars.

Le plan, d’une durée de quatre ans, doit permettre de « soutenir la reprise économique graduelle tout en créant les conditions d’une croissance de long terme dans un contexte de reconstruction après le conflit et sur le chemin de l’adhésion à l’Union européenne » (UE), a rappelé le FMI dans un communiqué.
Ce soutien s’intègre dans un programme global d’aide financière de 115 milliards de dollars, dont deux milliards consistent en une annulation partielle de la dette existante.
Les 80 milliards restants seront apportés par « des donneurs bilatéraux et multilatéraux, pour 20 milliards de dollars sous forme de dons, les 60 milliards de dollars restant prenant la forme de prêt concessionnel », a précisé un responsable du FMI.
L’Ukraine a bénéficié d’un soutien important depuis le début du conflit, le 24 février 2022, tant de la Banque mondiale, qui lui a d’ores et déjà accordé plus de 20 milliards de dollars, sous forme de prêts ou de dons, que des Etats-Unis, qui lui ont apporté plus de 110 milliards de dollars en intégrant le soutien militaire.
Une part importante de ces fonds a permis de maintenir les services publics à flot et de payer les salaires des fonctionnaires, ainsi que d’assurer la prise en charge des déplacés internes.
« Laissez-le partir »

Joe Biden a demandé à Moscou de «laisser partir» le journaliste américain arrêté en Russie. Evan Gershkovich, reporter russophone âgé de 31 ans et reconnu pour sa rigueur, a été arrêté à Ekaterinbourg, dans l’Oural, pour des soupçons d’«espionnage». «Laissez-le partir», a lancé le président américain à l’intention du gouvernement russe, face à des journalistes qui sollicitaient, à la Maison-Blanche, sa première réaction publique sur cette affaire.
Le Wall Street Journal, pour sa part, réclame l’expulsion de l’ambassadeur et des journalistes russes en poste aux États-Unis. «(Ce) serait la moindre des choses», a affirmé le quotidien américain dans un éditorial publié dans la nuit de jeudi à vendredi. «Le moment choisi pour l’arrestation ressemble à une provocation calculée pour embarrasser les États-Unis et intimider la presse étrangère qui travaille toujours en Russie», a-t-il ajouté.
Les pertes russes selon Kiev

Le rapport du 1er avril de l’état-major général des forces armées ukrainiennes indique que la Russie a perdu environ 173 990 soldats en Ukraine depuis le début de l’invasion le 24 février de l’année dernière. Ce nombre comprend 630 pertes subies par les forces russes au cours de la dernière journée.
Selon le rapport, la Russie a perdu 3 616 chars, 6 981 véhicules blindés de combat, 5 528 véhicules et réservoirs de carburant, 2 683 systèmes d’artillerie, 527 systèmes de lance-roquettes multiples, 279 systèmes de défense aérienne, 306 avions, 291 hélicoptères, 2 248 drones et 18 bateaux.
Arrêté au Belarus
Alexeï Moskaliov, 54 ans, a été “arrêté par la police” bélarusse près de la capitale Minsk “à la demande” des autorités russes, a indiqué le ministère bélarusse de l’Intérieur, cité par les agences. Emblématique de la répression contre ceux qui s’opposent au conflit en Ukraine, le cas d’Alexeï Moskaliov, séparé de sa fille Maria, une collégienne âgée de 13 ans qu’il élevait seul, suscite une vive émotion en Russie.

L’affaire a débuté lorsque Maria Moskaliova a fait en classe un dessin montrant des missiles se dirigeant vers une femme et un enfant avec un drapeau ukrainien. Dans un contexte de chasse tous azimuts aux voix critiques de l’offensive en Ukraine, la directrice de l’école a immédiatement alerté la police et la collégienne a été placée dans un foyer, tandis que le père a été assigné à résidence début mars.
Mardi, un tribunal d’Efremov, à 300 kilomètres au sud de Moscou, a condamné M. Moskaliov à deux ans de prison pour avoir “discrédité” l’armée en publiant en ligne des messages critiquant l’offensive contre l’Ukraine. Mais, dans la foulée, les autorités ont annoncé que M. Moskaliov s’était échappé de sa résidence surveillée et était donc fugitif.