Le président russe Vladimir Poutine s’est rendu dans les régions de Kherson et Lougansk, respectivement dans le Sud et l’Est de l’Ukraine, pour rencontrer les militaires qui y sont déployés dans le cadre de l’opération russe déclenchée il y a plus d’un an, a annoncé ce mardi le Kremlin.
Le communiqué du Kremlin ne précise pas quand ce déplacement a eu lieu mais indique que le président russe a félicité les militaires dans les régions de Kherson et de Lougansk à l’occasion de la fête de Pâque orthodoxe, qui a été célébrée dimanche, et leur a offert des « copies des icônes ».
« Le commandant suprême des forces armées de la Fédération de Russie s’est rendu à l’état-major du groupement militaire « Dniepr » » dans la région de Kherson, selon le communiqué.
Il s’agit du premier déplacement de Vladimir Poutine dans la région de Kherson depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022.
M. Poutine s’y est entretenu avec le commandant des forces aéroportées russes, le général Mikhaïl Teplinski et d’autres hauts responsables militaires pour évoquer la situation dans les régions de Kherson et de Zaporijjia, dont la Russie a revendiqué l’annexion en septembre dernier.
« C’est important pour moi d’entendre votre opinion sur la situation, vous écouter, échanger des informations », a déclaré le président russe, selon une vidéo diffusée par le Kremlin.
L’armée russe avait abandonné la ville de Kherson, chef-lieu de la région éponyme, en novembre 2022 pour se replier de l’autre côté du Dniepr.
M. Poutine s’est aussi rendu dans la région de Lougansk, dans l’Est de l’Ukraine, également une première, pour s’entretenir avec les militaires de l’état-major de la garde nationale russe déployés là-bas, selon le Kremlin.
Zelensky à Avdiivka
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu mardi dans la ville d’Avdiïvka, un des points les plus chauds sur le front Est en Ukraine, a annoncé son service de presse.

« J’ai l’honneur d’être ici aujourd’hui, vous remercier pour votre service, pour la défense de notre terre », a déclaré M. Zelensky aux militaires à Avdiïvka, selon la présidence qui a publié des photos et une vidéo de ce déplacement.
Il intervient peu après l’annonce par le Kremlin d’une visite de Vladimir Poutine dans des zones occupées d’Ukraine.
Sur ces images, on peut voir le chef de l’Etat ukrainien en survêtement noir frappé d’un trident ukrainien blanc sur la poitrine, sans gilet pare-balles ni casque, d’abord à l’extérieur avec des militaires en treillis, devant un arbre en fleur, puis dans un vaste hangar industriel où il a remis des décorations d’Etat à des soldats.
Sur la vidéo, on peut également voir des voitures, faisant vraisemblablement partie du convoi présidentiel, rouler dans des rues parmi des bâtiments détruits ou fortement endommagés.
« Je ne vous souhaite que la victoire, ce que je souhaite à chaque Ukrainien », a déclaré M. Zelensky aux militaires. « Je vous souhaite de préserver votre vie pour l’Ukraine. Avec des gens aussi forts, après la victoire, je suis sûr qu’ensemble nous reconstruirons l’Ukraine ».
« Gloire à l’Ukraine! » a-t-il lancé. « Gloire aux héros! », ont répondu les soldats.
La ville d’Avdiïvka, située près de Donetsk, capitale régionale occupée, est depuis des mois parmi les points les plus chauds de la région éponyme, que l’armée russe ambitionne de prendre dans son intégralité.
Maintien en détention

La requête en appel du journaliste américain Evan Gershkovich a été rejetée mardi 18 avril par un tribunal de Moscou. Arrêté fin mars, le correspondant du prestigieux quotidien américain Wall Street Journal est accusé d' »espionnage », une charge jugée fantasque et politiquement motivée par ses défenseurs.
Cette audience a néanmoins permis à la presse d’apercevoir brièvement Evan Gershkovich, une première depuis son interpellation. Souriant, le journaliste de 31 ans affichait un air déterminé malgré les chances infimes de voir son appel validé. Dans cette affaire, l’Américain continue de rejeter les accusations portées contre lui.
La paix de ChatGPT
“L’intelligence artificielle peut-elle aider à résoudre la guerre en Ukraine ?” La Berliner Zeitung est partie de ce postulat et a demandé à ChatGPT de régler le conflit entre Moscou et Kiev. Le logiciel d’intelligence artificielle de la start-up américaine OpenAI “a donc écrit des lettres [aux présidents russe et ukrainien] Poutine et Zelensky et élaboré une proposition d’accord de paix”, assure le titre berlinois, dont l’un des dirigeants a signé une pétition demandant l’arrêt des livraisons d’armes en Ukraine par l’Allemagne. Le média n’a pas précisé les motivations qui l’ont poussé à se livrer à cette expérience.

L’agent conversationnel devait, selon les indications du journal, demander aux deux camps de faire des compromis. Mais il avait aussi pour instruction de “parvenir à une situation aussi stable que possible, afin d’éviter toute résurgence du conflit”. Concernant le traité de paix, le programme d’intelligence artificielle devait endosser “le rôle neutre de meneur des négociations”. Les lettres écrites aux dirigeants ukrainien et russe devaient quant à elles imiter le style du gouvernement allemand.
Même s’il paraît aujourd’hui difficilement réalisable, l’accord de paix écrit par ChatGPT est sans doute le plus intéressant des documents générés par le logiciel. Il propose, entre autres, la mise en place d’un “cessez-le-feu immédiat et durable”, incluant le retrait des troupes vers “leurs positions d’avant le début de la guerre, en février 2022”.
La Russie et l’Ukraine devraient, toujours selon le document élaboré par le logiciel, accepter la création d’“une zone démilitarisée le long de l’actuelle ligne de front”. Celle-ci pourrait être déterminée par un comité d’experts indépendants ainsi que par des représentants russes et ukrainiens, et elle pourrait rester sous la surveillance d’organisations internationales.
Les régions de Donetsk et Louhansk, intégrées fin 2022 à la Fédération de Russie après des référendums non reconnus par les Occidentaux, devraient quant à elles demeurer ukrainiennes, tranche ChatGPT. Mais avec “un statut autonome particulier”, et à la condition que l’Ukraine s’engage à “respecter et défendre les droits des populations russophones dans ces régions”.
G7 : le prix fort

Le G7 tient à se montrer sévère à l’égard des pays qui soutiendraient la Russie dans son offensive en Ukraine. Ce mardi à Karuizawa dans les Alpes japonaises, les chefs de la diplomatie des États membres du G7 – France, Japon, États-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Royaume-Uni – ont ainsi prévenu, dans un communiqué, les pays qui fourniraient une assistance à Moscou qu’ils payeraient « le prix fort ». Les ministres se sont également engagés à « intensifier » les sanctions contre la Russie et à redoubler d’efforts pour éviter leur contournement par des pays tiers.
Les représentants des pays du G7 ont aussi fustigé la « rhétorique nucléaire irresponsable » de la Russie, qui menace de déployer des armes en Biélorussie. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a par la suite réitéré le soutien de Washington à Kiev devant la presse : « Alors que l’Ukraine se prépare à lancer une contre-offensive pour reprendre son territoire (…), nous soutenons l’Ukraine. »
Chars : le Maroc dédouané

La Russie accuse officiellement la République tchèque d’avoir livré à l’Ukraine des chars de combat, de type T-72B, achetés par le Maroc à la Biélorussie et transférés à Prague dans le cadre d’un contrat de modernisation, rapportent des médias russes.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a précisé, lundi 17 avril, que le royaume a en effet signé un contrat avec la société tchèque Excalibur Army spol.s r.o. pour la modernisation d’un lot de 130 chars T-72B acquis dans les années 1999-2001 auprès de la République de Biélorussie. Les Forces armées royales (FAR) ont réceptionné 56 chars mais 74 unités ont été transférées à l’Ukraine, ajoute la même source.
«Les Marocains ont été mis devant le fait accompli. Et en même temps, ils (les Tchèques) les ont rendus coupables devant les Biélorusses de ne pas avoir rempli l’obligation stipulée par les termes du contrat d’achat de ne pas transférer les chars vers des pays tiers sans l’autorisation du fournisseur», a déploré Maria Zakharova. Ce cas montre que «Prague n’hésite pas à violer les normes fondamentales du droit international régissant le commerce des armes et à saisir les biens d’autrui», a-t-elle souligné dans des déclarations à la presse.
Le Maroc avait déjà démenti l’envoi d’armes lourdes à l’Ukraine.
L’Egypte de la Russie à l’Ukraine

L’Égypte a abandonné son projet de fournir secrètement des missiles à la Russie et a décidé de produire des munitions d’artillerie pour l’Ukraine après des entretiens avec de hauts responsables américains le mois dernier, selon la découverte de cinq nouveaux documents des services de renseignement américains ayant fuité.
Ces nouveaux documents obtenus par le Washington Post montrent que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a décidé début mars de renoncer à son projet de fournir des armes à la Russie. Les documents divulgués montrent que l’Égypte a mis de côté l’accord de fourniture d’armes à Moscou, et a approuvé la vente d’obus d’artillerie aux États-Unis en vue de leur transfert vers l’Ukraine.
La semaine dernière, une conversation entre le président égyptien et de hauts responsables militaires à propos du projet de fourniture d’armes à la Russie a été dévoilée. Abdel Fatah al-Sissi avait ordonné de garder secrètes la production et l’expédition des roquettes « pour éviter les problèmes avec l’Occident ».
Un plan de paix franco-chinois ?
Le président français aurait chargé son conseiller aux affaires étrangères de travailler avec le plus haut diplomate chinois pour établir un cadre qui servirait de base à de futures négociations entre la Russie et l’Ukraine.

Emmanuel Macron serait en train d’élaborer un plan avec la Chine pour amener la Russie et l’Ukraine à la table des négociations « d’ici cet été », rapporte Bloomberg. Le président français aurait chargé Emmanuel Bonne, son conseiller en affaires étrangères, de travailler avec le plus haut diplomate chinois, Wang Yi, pour établir un cadre qui pourrait servir de base à de futures négociations, selon les informations du site américain.
« La stratégie française envisage des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine dès cet été si tout se passe bien », ont déclaré des sources anonymes à Bloomberg. Toute négociation future dépendrait de plusieurs conditions, dont une contre-offensive ukrainienne réussie au printemps qui mettrait Kiev en position de force lors des pourparlers, explique le média américain.
Un proche de Macron a confirmé l’intention de Bonne de parler à Wang auprès de nos confrères, sans commenter les détails de cet entretien. Et d’ajouter que les alliés de la France ont été informés de cette initiative. Le ministère chinois des Affaires étrangères a quant à lui déclaré qu’il ignorait la source de l’information et qu’il était « difficile d’en vérifier l’authenticité ».