Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, s’est rendu à Kiev ce jeudi pour sa première visite dans la capitale ukrainienne depuis le début de l’invasion russe en février 2022. Il a estimé que sa priorité était une victoire militaire ukrainienne sur la Russie et que la question de l’accession de l’Ukraine à l’Alliance sera débattue en juillet lors du sommet de l’organisation.
« L’avenir de l’Ukraine est dans la famille euro-atlantique, le futur de l’Ukraine est dans l’Otan. En même temps, l’objectif principal de l’Alliance, des alliés, est de s’assurer que l’Ukraine l’emporte », a relevé à Kiev Jens Stoltenberg, au côté du dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky.

Jens Stoltenberg a, en outre, ajouté que la question de l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan sera discutée au sommet de Vilnius.
Pour sa part, Volodymyr Zelensky a pressé l’Otan d’inviter son pays à rejoindre l’Alliance et a demandé son aide pour « surmonter la réticence » des alliés à livrer à Kiev des armes cruciales pour combattre la Russie.
« Il est temps » pour l’Otan d’inviter l’Ukraine, a lancé M. Zelensky au secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg, en visite à Kiev, en demandant aussi à ce dernier « de nous aider à vaincre la réticence de nos partenaires concernant la livraison » d’armes « à longue portée, de l’aviation moderne, de l’artillerie, des véhicules blindés ».
L’adhésion de l’Ukraine à l’alliance « constituerait un danger grave et significatif pour notre pays, pour la sécurité de notre pays », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Des chars pour l’Ukraine

Le Danemark et les Pays-Bas vont acheter 14 chars Leopard 2 afin de les donner à l’Ukraine, qui réclame plus d’armes lourdes, a annoncé ce jeudi le ministère danois de la Défense.
« Les Pays-Bas et le Danemark annoncent aujourd’hui leur intention d’acquérir, rénover et donner à l’Ukraine 14 chars Leopard 2A4 à la suite de notre collaboration fructueuse avec l’Allemagne pour la livraison d’au moins 100 chars Leopard 1A5 », selon un communiqué du ministère.
Les chars seront fournis à partir de « début 2024 », précise le ministère en indiquant que le coût estimé de 165 millions d’euros sera « partagé à parts égales » entre les deux pays.
Des craintes de sabotage
La Russie dispose d’une flotte de navires espions présumés opérant dans les eaux nordiques dans le cadre d’un programme de sabotage potentiel de câbles sous-marins et de parcs éoliens dans la région, selon une enquête conjointe des radiodiffuseurs publics de Suède, du Danemark, de Norvège et de Finlande.

Les radiodiffuseurs ont utilisé l’analyse de données, intercepté des communications radio et des sources de renseignement pour montrer comment environ 50 bateaux avaient recueilli des renseignements au cours des 10 dernières années, en utilisant des équipements de surveillance sous-marine pour cartographier les sites clés pour un sabotage potentiel, ont rapporté NRK en Norvège et SVT en Suède.
Les navires russes ont navigué au-delà de zones d’entraînement militaire, d’importants champs de pétrole et de gaz, de petits aéroports, de quais en eau profonde et de centres stratégiquement importants pour les forces armées norvégiennes, selon NRK.
L’enquête a également révélé que des navires russes apparaissent soudainement après les exercices de l’OTAN. La Norvège et le Danemark sont des membres fondateurs de l’OTAN, tandis que la Finlande l’a rejoint plus tôt ce mois-ci – au grand dam de Moscou – et que la Suède cherche à faire de même.
Les tensions diplomatiques entre Moscou et Helsinki se sont intensifiées à la suite de l’adhésion de la Finlande à l’alliance. Le pays a abandonné sa position de neutralité de longue date pour devenir membre de l’OTAN alors que le soutien national à l’adhésion à l’alliance a augmenté après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Lavrov et le « chantage » de l’Occident

M. Lavrov s’est entretenu avec le président vénézuélien Nicolas Maduro. Ce dernier a évoqué sur Twitter une « réunion agréable qui consolide les relations bilatérales et le plan de coopération » entre les deux pays.
Evoquant l’Ukraine, le ministre russe a assuré: « Nous allons résoudre la situation en Ukraine et d’autres conflits dans le monde grâce aux principes de la Charte des Nations unies sur l’équité souveraine des Etats, sur le principe de l’indivisibilité de la sécurité ».
« Notre tâche consiste à veiller à ce que la Charte des Nations unies soit appliquée dans sa totalité et à ce que le droit à l’autodétermination ne soit pas supprimé lorsque cela convient à l’Occident », a-t-il ajouté.
Ce jeudi, Lavrov est à Cuba après une visite éclair au Nicaragua.
Une mystérieuse lumière

Le flash ayant illuminé le ciel de Kiev mercredi soir, déclenchant une alerte antiaérienne, est probablement dû à une météorite, a indiqué jeudi l’agence spatiale ukrainienne, les pistes de la chute d’un satellite et d’un système d’armement ayant été exclus.
« On ne peut pas identifier exactement la chose. Notre hypothèse est qu’il s’agit d’une météorite, mais pour en établir la nature exacte, on manque de données », a indiqué à l’AFP le chef adjoint du centre de contrôle de l’agence spatiale d’Ukraine, Igor Kornienko.
« Les instruments d’observation ont enregistré une forte explosion, nous l’avons enregistré et déterminé où cela a eu lieu » dans le ciel, a-t-il ajouté.
Selon lui, l’agence n’a pas pu « évaluer la taille » du corps qui a pénétré dans l’atmosphère terrestre, provoquant le flash, par contre celui-ci n’a pas frappé le sol.
« Selon nos données, il n’est pas arrivé sur Terre, il n’y a pas eu d’impact étant donné qu’il n’y a pas de données sismiques » d’enregistrées, a expliqué Igor Kornienko.
Un peu plus tôt, l’administration militaire de la capitale ukrainienne avait reconnu s’être trompée la veille en affirmant que le phénomène avait été provoqué par la chute d’un satellite de la Nasa, ce que l’agence spatiale américaine avait réfuté de son côté.
Photo primée
Tâtant le bas de son ventre arrondi pendant qu’elle était évacuée, blessée, de la maternité dévastée de Marioupol, Iryna Kalinina, le visage pâle, lutte. L’image, mettant en lumière « le meurtre des futures générations d’Ukrainiens », a remporté ce jeudi le premier prix du World Press Photo.

« Miron », qui tirait son nom du mot « paix », est mort-né à le suite de la frappe aérienne russe, presque deux semaines après le début de l’invasion de l’Ukraine. Une demi-heure plus tard, sa mère, âgée de 32 ans à peine, mourait à son tour.
Sa photo prise par Evgeniy Maloletka d’Associated Press (AP) « capture l’absurdité et l’horreur de la guerre » et « met en lumière le meurtre des futures générations d’Ukrainiens », a déclaré le jury du plus prestigieux concours de photojournalisme.
Cet Ukrainien, qui a été l’un des rares photographes à y documenter le siège, a raconté avoir conduit jusqu’à l’hôpital sitôt après qu’un projectile l’eut touché et avoir vu des secouristes bénévoles transporter une femme sur une civière.
« Pour moi, cette image, c’est l’image que je veux oublier. Mais je ne le pouvais pas », a raconté M. Maloletka dans une vidéo diffusée sur le site internet du World Press Photo.
« J’espère que tout le travail que nous avons fait aidera d’une manière ou d’une autre les gens à comprendre. Peut-être qu’il sera utilisé dans une affaire contre les crimes de guerre russes », a-t-il ajouté.