La Russie est passée à des positions défensives dans toutes ses zones de combat à l’exception de Bakhmout, selon le chef ukrainien du renseignement Kyrylo Budanov.
Dans une interview accordée à RBC Ukraine, il a déclaré: « Ils sont complètement passés à la défense positionnelle partout. Les seuls endroits sur la ligne de front où ils font des tentatives sont dans la ville de Bakhmout, une tentative de couvrir la ville d’Avdiivka par le nord, et des combats localisés dans la ville de Marinka. Tant à Avdiivka qu’à Marinka, les tactiques sont identiques à celles de Bakhmout – juste une tentative d’effacer la colonie de la surface de la terre.
Budanov a déclaré qu’il y avait peu de chances que Vuhledar dans la région du Donbass, qui a été le site d’une bataille de chars à long terme, soit capturé. Il a ajouté qu’il ne pensait pas que les Russes prévoyaient d’intensifier ou de lancer des opérations offensives sur la ligne de front.
Par ailleurs, les autorités ukrainiennes affirment que les troupes russes « évacuent de force » des civils dans la région de Kherson qu’elles occupent toujours, un jour après qu’il a été affirmé que les forces ukrainiennes avaient établi une tête de pont sur la rive est du fleuve Dnipro.
L’affirmation ne peut pas être vérifiée, mais elle intervient au milieu d’une augmentation apparente de l’activité militaire ukrainienne dans le sud du pays que certains analystes ont interprétée comme un précurseur potentiel de la contre-offensive tant attendue de Kiev.
« Tous les tuer»

«Tous les tuer» : le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a affirmé que ses troupes ne feraient plus de prisonniers ukrainiens, en réaction à ce qu’il présente comme l’exécution d’un de ses hommes par les forces de Kiev.
«On ne sait pas comment s’appelait notre gars blessé qui a été abattu par de misérables Ukrainiens. Mais on va tuer tous ceux qui sont sur le champ de bataille. On ne fera plus de prisonniers», a lancé dimanche Evguéni Prigojine dans un message audio publié sur Telegram par son service de presse.
Il réagissait à un autre enregistrement audio publié sur un compte Telegram soutenant Wagner et présenté comme une conversation entre des militaires ukrainiens ordonnant l’exécution d’un combattant du groupe paramilitaire fait prisonnier. L’AFP n’était pas en mesure de confirmer l’authenticité de ce dernier enregistrement. «Quand tu fais un prisonnier, tu commences par prendre soin de lui, tu le soignes, tu ne lui fais pas de mal et tu le renvoies à la maison après quelque temps en l’échangeant ou juste comme ça», a déclaré Evguéni Prigojine.
Bagarre russe

Une bagarre aurait éclaté entre des soldats de l’armée russe et des mercenaires du groupe Wagner. L’affrontement aurait dégénéré en une fusillade, a rapporté ce dimanche 23 avril l’état-major général des forces armées ukrainiennes.
Selon le commandement des troupes de Kiev, il y aurait eu des victimes des deux côtés à la suite de l’affrontement. Les faits se seraient déroulés dans la ville occupée de Stanytsia Luhanska dans l’oblast de Louhansk, sous contrôle russe. Aucune information quant à la date exacte des faits ni le nombre de morts n’a en revanche été divulguée.
« En l’absence de réalisations significatives sur le champ de bataille, les forces armées russes et le groupe Wagner tentent de plus en plus de trouver quelqu’un à blâmer pour les défaites », indique le rapport des autorités militaires de Kiev. « Ils se renvoient mutuellement la responsabilité de leurs propres erreurs de calcul tactiques et des pertes subies ».
Frustration ukrainienne
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba avait l’occasion ce lundi 24 avril 2023 d’exprimer directement, par visioconférence, à ses homologues de l’Union européenne la frustration de Kiev à propos des querelles freinant la mise en œuvre d’un projet destiné à acquérir davantage de munitions pour aider l’Ukraine face à l’offensive de la Russie.

Le chef de la diplomatie ukrainienne a fait part la semaine dernière, via Twitter, de sa frustration que l’accord inédit trouvé par les pays membres de l’UE pour acheter conjointement des munitions afin de fournir l’Ukraine n’ait pas encore été mis en œuvre, du fait de divergences au sein du bloc sur le volume de production à réaliser en Europe.
« Pour l’Ukraine, le coût de l’inaction se mesure en vies humaines », a écrit Dmytro Kouleba sur le réseau social.
Les obus d’artillerie, particulièrement les obus de 155 mm, sont indispensables à l’Ukraine dans ce qui est devenu une guerre d’usure face à la Russie.
Selon des représentants, les troupes ukrainiennes utilisent les munitions à un rythme plus élevé que le niveau de production des alliés occidentaux de Kiev.
Drone ukrainien près de Moscou
Les autorités russes ont affirmé ce lundi qu’un drone « ukrainien » s’était écrasé à une cinquantaine de kilomètres de Moscou, sans faire de victimes ni de dégâts, en pleine crainte d’attaques en Russie à quelques jours de grandes fêtes nationales.

Il s’agit seulement du deuxième incident de ce type signalé dans la région de Moscou depuis le début de l’offensive en Ukraine, en février 2022. Plusieurs attaques de drones ont touché d’autres régions russes, parfois très loin de la frontière ukrainienne.
« Un drone de fabrication ukrainienne s’est écrasé sur le territoire du district municipal de Bogorodsk », à environ 50 km à l’est de Moscou, où il a été découvert dimanche par une riveraine dans une forêt, a écrit sur Telegram le responsable du district, Igor Soukhine.
Les autorités russes ont également affirmé lundi avoir repoussé un raid de drones de surface contre le port de Sébastopol en Crimée annexée, quartier général de la Flotte en mer Noire, sans faire de victimes, ni de dégâts. « Une tentative d’attaque contre Sébastopol a été repoussée à partir de 3h30 du matin », a indiqué sur Telegram le gouverneur de Sébastopol, nommé par la Russie, Mikhaïl Razvojaïev.
Zelensky : « nous approchons de la victoire »

Interrogé par la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya, Volodymyr Zelensky a affirmé que l’Ukraine était en capacité de repousser l’invasion russe. « Nous espérons et nous croyons que grâce à des [gains] quotidiens, nous nous approchons de la victoire », a déclaré le président ukrainien dans cette interview donnée dimanche.
« Je ne peux pas dire que la situation est bonne, mais nous nous battons », a-t-il déclaré, assurant que « nous sommes plus forts qu’il y a un an ». Quant à la contre-attaque que Kiev élabore, « notre armée se prépare et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour la rendre plus forte », a-t-il ajouté.
Manif à Paris
Plusieurs dizaines de manifestants ont réclamé dimanche à Paris que l’Union européenne élargisse ses sanctions contre la Russie à la femme du vice-ministre russe de la Défense, accusé de contourner les mesures coercitives européennes.

Timur Ivanov, sous sanctions européennes depuis octobre, a divorcé de sa femme Svetlana Maniovich à l’été 2022 afin de la protéger, affirment des soutiens de l’opposant emprisonné en Russie d’Alexeï Navalny, à l’origine d’un rassemblement devant le domicile présumé de cette femme.
Avant le divorce, cette dernière a changé son nom pour celui de Ivanova mais le vice-ministre de la Défense reste sa seule source de soutien financier, ont ajouté les mêmes sources.
Les manifestants, brandissant des pancartes affichant « Vols en Russie. Tueries en Ukraine. Femme en France », ont réclamé que la femme du vice-ministre soit interdite de séjour en Europe et que ses avoirs soient gelés. « Il s’agit d’une famille de criminels de guerre », a affirmé à l’AFP Maria Pevchikh, une militante.
Elle a précisé que les autorités françaises avaient été alertées sur cette affaire, sans réponse jusqu’à présent.
En décembre, des soutiens de Navalny avaient rendu publique une enquête basée sur des emails de Svetlana Maniovich décrivant une vie luxueuse en Europe avec des vacances à Saint-Tropez dans le sud de la France et l’usage de voitures Rolls-Royce.