Une journaliste ukrainienne de Radio Liberty a été tuée jeudi soir dans la frappe russe sur Kiev, survenue pendant la visite dans la capitale ukrainienne du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. « Vira Ghyrytch est morte des suites de la frappe d’un missile russe sur l’immeuble » résidentiel de 25 étages où elle habitait, proche du centre-ville, a déclaré Radio Liberty, un média financé par les Etats-Unis, sur son site internet. Son corps a été découvert sous les décombres ce vendredi. Mme Ghyrytch travaillait depuis 2018 pour le bureau de Kiev de Radio Liberty, après avoir collaboré avec plusieurs chaînes de télévision ukrainiennes.
La Russie a confirmé une frappe avec des armes de « haute précision de longue portée », affirmant avoir visé « les ateliers de l’entreprise spatiale » Artem dans la capitale ukrainienne.
Le Comité d’État ukrainien pour la télévision et la radiodiffusion a déclaré que les troupes russes avaient commis 243 crimes contre des journalistes et des médias dans 16 régions ukrainiennes. Les actions comprennent des meurtres, des blessures, des enlèvements, des menaces et des bombardements de tours de télévision. Au total, depuis le début de l’invasion russe, sept journalistes ont été tués, 15 sont portés disparus, 14 sont morts en tant que combattants ou dans des bombardements russes alors qu’ils n’étaient pas en service, neuf ont été blessés et huit journalistes ont été enlevés, selon le décompte du comité.
Un Américain tué
Willy Joseph Cancel est le premier Américain tué en Ukraine depuis le début du conflit. Il combattait aux côtés des forces ukrainiennes. Cet ex-marine de 22 ans travaillait pour une compagnie militaire privée. Sa mère, Rebecca Cabrera, a déclaré à CNN que son fils avait été tué lundi.
Sa veuve, Brittany Cancel, a dit à Fox News qu’il laissait derrière lui un fils de 7 mois et qu’elle considérait son mari comme un héros. « Mon mari est bien mort en Ukraine. Il y est allé en voulant aider les gens, il a toujours pensé que c’était sa mission dans la vie. » « Nous continuons d’exhorter les Américains à ne pas se rendre en Ukraine », a lancé, également sur CNN, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, qui a évoqué une nouvelle « bouleversante » et apporté son soutien à la famille du défunt. « C’est une zone de guerre, (…) ce n’est pas un endroit où les Américains devraient se rendre », a-t-il répété.
Un ressortissant britannique a également été tué en Ukraine et un autre est porté disparu, a confirmé, jeudi, un porte-parole du ministère des affaires étrangères britannique. Les deux hommes combattaient également en tant que volontaires auprès de l’armée ukrainienne, selon les médias britanniques.
Début mars, le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba, évoquait le chiffre d’environ 20 000 volontaires étrangers ayant rejoint le pays en guerre.
D’autre part, deux volontaires britanniques ont été « capturés » par des soldats russes en Ukraine, a affirmé i Presidium Network, une organisation à but non lucratif ayant son siège au Royaume-Uni. Ils étaient allés en Ukraine de leur propre chef.
A Marioupol…
Une fois de plus, une « opération » d’évacuation des civils terrés dans l’usine d’Azovstal assiégée par les troupes russes à Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, est « envisagée » pour ce vendredi, a annoncé la présidence ukrainienne. Des centaines de militaires et de civils ukrainiens dont des dizaines d’enfants sont bloqués, selon Kiev, dans cette immense aciérie d’Azovstal à Marioupol, avec les derniers combattants ukrainiens de la ville, presque entièrement détruite et contrôlée par les forces russes après des semaines de siège.
Un commandant des militaires ukrainiens retranchés à Azovstal, Serguiï Volynsky a indiqué qu’une bombe russe est tombée sur l’hôpital de campagne souterrain mis en place sur le site par les Ukrainiens. « Toute l’infrastructure médicale, la salle d’opération ont été anéanties. Beaucoup de nos gars ont été tués sur le coup. Beaucoup de blessés ont reçu de nouvelles blessures. La situation devient encore plus critique », a-t-il déclaré dans une interview au site ukrainien Levy Bereg. Plus de 600 personnes auraient été blessées lors de ce bombardement.
La coordinatrice de l’ONU en Ukraine, Osnat Lubrani, avait annoncé jeudi qu’elle partait dans le sud du pays préparer une tentative d’évacuation de Marioupol.